Sunday, May 25, 2008

Concerto, en do mineur

Je n'ai jamais été une fan des concerts. Il y a des artistes que je compte sur le bout des doigts que j'adorerais voir se mouvoir devant moi, mais même lorsque je vivais à l'étranger, je ne me précipitais pas aux venues des uns et des autres. D'abord, je trouve ça idiot de se pousser avec 10000 autres personnes pour écouter de la musique. Deuxio, j'ai horreur de rester debout pendant des heures (et d'attendre la star pendant des heures d'abord). Tertio, la performance live égale rarement la qualité studio (ce sont des appréciations personnelles, je vous le concède) et tout dépend bien sûr du genre musical. Je garde un horrible souvenir de Lauryn Hill en concert. Jamais star n'a autant incarné pour moi la déchéance en live, vêtue comme un homeless, agissant comme une droguée (qu'elle était probablement ce soir-là), avec une cacophonie de douze musiciens sur scène qui noyait sa voix. Je regrettais son MTV Unplugged. Me suis cassée, amère.
Bien sûr, je ne cracherais pas sur Madonna live, ou Led Zep, ou d'autres encore, mais je crois que le confort d'écouter chez soi et de se dire que cet artiste chante pour vos oreilles exclusives, cette idée romantique que cette chanson a été écrite pour votre dîner de ce soir, ou pour ce coup de foudre inattendu, ou pour ce chagrin d'amour insurmontable, ou pour vous donner la pêche lorsque vous sortez de votre métro pourri pétri de vos doutes existentiels quotidiens, reste absolument délicieuse.
C'est pour cette raison que j'ai longtemps hésité pour George Benson. Mais pour une fois qu'on avait quelque chose à se mettre sous la dent, il fallait bien l'honorer, même si elle n'est pas votre premier choix. Alors, après avoir bravé une circulation infernale, parqué la voiture à des kilomètres, franchi le barrage des securité guys, enduré des compatriotes qui sentent des roses jusque là inconnues, dépassé des enfants qui étaient là on ne sait trop comment, nous y voilà. Et lorsque George a commencé à égrener ses premières notes, j'avoue que j'étais bien, très bien. Il ne faisait que jouer, il ne chantait pas encore, et c'était un délice. Comme si je lisais un texte, un vrai, limpide, profond, avec une vraie ponctuation, de vraies idées. Je sais que le rapprochement n'est pas aisé. Mais c'est le seul qui me vient à l'esprit. Cette musique me parlait; Je réalisais que ce que j'écoutais tous les jours à la radio était le plus souvent un boucan pollueur. Et là, c'était un répit, tout en douceur. Lorsqu'une pluie fine nous a gratifiés d'un rafraichissement inattendu à la fin du concert, ça a rajouté un charme fou à la situation. No, never give up on a good thing.

Monday, May 19, 2008

Oufkir par Marrakchi

C'est Jeune Afrique qui l'annonce: le prochain film de Leila Marrakchi, réalisatrice de Marock, sera l'adaptation au cinéma du livre "La Prisonnière" de Malika Oufkir. Le livre, autobiographique et émouvant dans certains de ses passages, retrace la séquestration de Fatima Oufkir et de ses enfants après le coup d'état de 1972 et jusqu'en 1991. C'est Morjana Alaoui (Marock) qui devrait incarner le rôle de Malika Oufkir.

Sunday, May 11, 2008

hitch hike my world

J'ai une tendresse particulière pour les auto-stoppeurs. Ca ne devrait pas être dit comme ça sur un blog, toujours est-il. Je ne résiste pas à leurs appels "quitte ou double" au bord du chemin. Alors je freine.
Bien sûr, je sélectionne. Je fais inconsciemment -et préalablement- un casting de leurs histoires. Vous, Monsieur, je choisis de vous faire entrer dans mon habitacle privé, mon sas inter-galactique à la bande son exclusive, au parfum distinct, au chapelet aux reflets de bleus, au confort minimal certain, pour partager un petit bout de chemin ensemble. Non pas que j'aie besoin de vous, les imbécilités privées peuplent nos ondes et mon nano a tant à me dire que même la route de Lagouira n'est pas assez. Mais vous me fascinez et je serai votre chauffeuse-chauffarde respectueuse.
Vous, madame, je ne vous oublierai pas. Je sortais de l'intersection menant à Plage David. Vous portiez une jellaba grise et serriez vos cheveux dans un foulard. L'uniforme était complété par l'inamovible sachet en plastique noir. Ou bien c'est votre tablier. Ou bien ce sont les restes de bouffe de la maison où vous travaillez et dont on a bien voulu vous faire bénéficier. Je vous ai dit où j'allais et ça vous arrangeait. Plus tard, je vous ai demandé si ça ne vous faisait pas peur de monter dans la voiture d'une inconnue. Vous avez souri: "qu'est-ce qui pourrait m'arriver ga3?". Vous me faites confiance (should you?) et je vous guette du coin de l'oeil. Pas parce que je vous crains, mais parce que je ne peux pas vous regarder et conduire en même temps.
Un de mes préférés travaille à la prison de Oukacha et vient tous les matins d'un quartier périphérique de Rabat, d'un camion à un autre. Il a toujours des histoires passionnantes à raconter. Mon vice n'y résiste pas une seule seconde.
Les meilleurs auto-stoppeurs sont à l'heure du F'tour pendant le Ramadan. Le muezzin donne la carte blanche à tous les excès, mais quelques fantômes sont toujours dans la rue, attendant un improbable taxi ou un bus inexistant. Et il y a toujours des raisons agréablement triviales justifiant le retard des uns et des autres. Comment expliquer que l'on ait raté l'heure de sortie collective, d'hystérie dans la rue, des dernières courses? Pourquoi se retrouve-t-on seul dans la rue? Et comment se fait-sse que je soie moi-même dans la rue, prolongeant la diète de quelques minutes pour partager des banalités sur la route?
Que Dieu me prévienne d'autostoppeurs sortant tout droit d'un film d'Asia Argento. Je me contenterai désormais de regarder, de loin, puis dans le rétroviseur, en leur souhaitant d'être pêchés très vite et d'être conduits à bon port. Mais pour tous ceux qui sont assez fous/inconscients, et qui veulent prendre le risque de rencontrer des créatures bizarroïdes comme ma personne, voici un site avec des conseils: http://lifehacker.com/software/travel/how-to-hitchhike-161038.php

Tuesday, May 06, 2008

Presse: nouveaux chiffres

Ca reste bien en deca des attentes (desolee, qwerty keyboard) mais enfin, c'est bon a savoir:
L'OJD, Office de justification de la diffusion, a publie ses chiffres pour 2007 (il serait bon de savoir comment ils arrivent a avoir ces chiffres et s'ils comptent sur la bonne foi des publications). Bref, Telquel est numero 1 avec une moyenne de 23 013 exemplaires par semaine. La Vie Eco est seconde avec 15 872 exemplaires. Le Journal hebdo ferme la marche avec un peu plus de 14 000. Chez les 3arabophones, le leader est Al Ayyam (24 252), suivi de Nichane (20 544), puis, pratiquement ex aequo, Al Michâal (9680), et Al Watan Al An (9259)." (Source: TelQuel)