Sunday, December 31, 2006

lli 3la bali ou balek

Non, je n'ai pas hérité du souab en matière de bombardement emailistique et sms-tique avec voeux appropriés et inapropriés à l'occasion des coincidences des calendriers. D'ailleurs, j'ai l'honneur de vous annoncer que je hais cette expression de "à l'occasion de". Ca veut dire quoi, une occasion? N'importe quoi. Nous sommes visiblement tous des moutons, surtout pour les compagnies tilifouniques.
De même, je n'ai pas hérité de l'effervescence qui veut qu'on "adore l'ambiance du aïd el kébir". J'ai ouvert un oeil en entendant l'entrée en fanfare du mouton ce matin, accompagné d'un comité d'accueil conséquent. J'ai pris mon courage à deux mains et deux pieds pour jeter un regard rapide de la fenêtre vers le monsieur haouli. Il avait de jolies cornes. Et visiblement une alimentation équilibrée dans les vallées de Ain Aouda, vu la qualité de son boulfaf. Et on se demande comment on a pu survivre sans cet amas de bonnes choses, là-bas, dans la ghorba (la campagne Président l'a dit: "bien manger, c'est le début du bonheur").
Du bonheur, j'en souhaite à tous ceux que j'aime, en permanence. Encore une fois, pas besoin d'une date fixe. Pas besoin de la voir en gras sur un calendrier en carton offert gracieusement par la régie des transports de Casa. Pas besoin d'un rappel de Maroc Telecom, ni d'une annonce sur la SNRT. Et surtout pas des soirées spéciales avec chikhates des quatre coins du royaume.
Que des bonnes choses à vous tous, que vos téléphones soient toujours rechargés (copyright YZ), que vous pétiez la forme en permanence, que le soleil brille dans vos coeurs et ceux que vous aimez, que votre chemin s'éloigne de celui des imbéciles en tout genre, etc etc etc.
Je vais de ce pas me préparer à la soirée bulles (Oulmès ou champagne, c'est selon les personnes). Mon cavalier m'a d'ores et déjà envoyé sa photo pour me donner envie...de le dévorer!

Wednesday, December 27, 2006

Religionite

Dans le compartiment de ce matin, une poignée de gentlemen dont un portait une courte barbe. Tout le monde était absorbé dans la lecture d'un journal, ou du Coran. Les trois en face de moi se connaissaient visiblement. La quarantaine, une bonhommie évidente. On cause du livre que tient le monsieur à la barbe. "Ah, tu n'as pas le tome deux? Mais il te le faut absolument". On bifurque sur les bienfaits de l'eau fraîche pour les ablutions. L'autre recommande l'eau tiède. On fait appel à des hadiths. "Ah mais mon ami, ce que tu viens de citer n'est pas un sa7i7- صحيح". On parle des fruits et légumes. Vaut-il mieux en manger avant ou après le repas? Inévitablement, on se réfère à la Sounna. Y avait-il une variété de fruits et de légumes en Arabie au temps du prophète? "Mais bien sûr, et plus qu'aujourd'hui!", lance l'un. "Ah mais pas du tout, juste des dattes et des bananes", dit l'autre.
Le troisième décide de parler d'astrologie. Ah mais c'est une science, nous sommes faits de terre et sommes donc vulnérables aux changements de la position de la lune, qui affecte tout ce qui est fait de terre. Je lâche mon journal un instant. Le troisième monsieur, au terme d'un monologue plus que surprenant, insiste pour nous lancer une bombe en plein visage: le réfrigérateur est 7aram. Mes yeux sont de la taille d'un ananas. Il s'explique: tous les restes de repas doivent être donnés aux pauvres, on ne devrait rien garder. Le monsieur à la barbe lui explique calmement que lorsqu'on ne s'y connait pas en religion, on ne peut pas donner des fatwas comme ça. "La religion, il y en a qui sont à la maternelle, ceux qui sont au secondaire et ceux qui sont docteurs Phd. Le Cheikh Abdeslam Yassine par exemple, lui c'est un expert".
Mes yeux sont de la taille d'une pastèque.
"Comment? Un Cheikh qui roule en mercedes, tu prends ça pour une référence!"
Le monsieur à la barbe est irrité. Il dit calmement qu'il ne faut pas écouter les rumeurs. Le saint homme (Yassine) est un exemple de piété, qui ne mange pas de viande, jeûne pratiquement tous les jours et se réveille à 1h du matin pour je ne sais quelle prière. Et là, il lance LA phrase qui va lancer mes yeux dans la course au titre de globule de l'année:
"لو علمت ما بقلبه لبكيت دما"
Ce à quoi l'autre monsieur rétorque: "toi, ça se voit que tu vis à Salé". Je ricane sous mon journal.
Le monsieur à la barbe, par ailleurs extrêmement sympathique, exprime le souhait de laisser au pauvre Cheikh le pouvoir d'"éduquer le peuple", qui "ignore tout de la religion". Le jeune cadre dynamique assis à mes côtés n'a visiblement plus la tête pour l'article sur le foie gras dans L'Economiste. Je le sens qui cauchemarde en live à l'idée d'une éducation à la Yassine.
Le anti-Yassine (et accessoirement anti-tallaja) dit que ce Abdeslam Yassine n'est qu'une imposture et qu'on ne sait pas d'où il a ramené tout cet argent. L'autre est de plus en plus irrité mais appelle, avec le sourire, à "encourager" tous ceux qui portent haut le drapeau de l'Islam. A ce rythme là, on le plantera bientôt sur la lune.

Tuesday, December 26, 2006

Baghdad diaries

Mon amie Lee s'est envolée pour Baghdad il y a quelques jours et fait le récit de son voyage sur les pages de Frontline/World. Elle y décrit un labyrinthe de passages, un bétonnement à perte de vue, la conscience du danger à tout moment. Et encore. Là, elle ne quitte pas la Green Zone. "Everyone has lost someone. A brother, a sister, an aunt, an uncle. " Et ce n'est pas fini. Lee visitera d'autres régions et devra produire un documentaire qui fera sûrement du bruit.

Thursday, December 21, 2006

Convalescence

Il y a eu les quatre saisons dans mon corps. Il a neigé longtemps dans mes jambes. Il a plu de mes tempes, quelques semaines, peut-être des mois. Après, mon front a traversé le Kalahari, les dunes n'en finissaient pas. Jean-Michel Jarre y a laissé des enceintes de musique électronique; des corps y dansaient au soleil, je marchais, je marchais et toujours la musique, toujours la soif. Le chameau ne me portait pas, il marchait à côté de moi. J'aurais juré qu'il sirotait un Schweppes Tonic lorsque je m'épongeais le visage. Et le long du dos un frisson. Maintenant, c'est le blizzard qui n'arrête pas. Alors j'en profite. Un amoxil on the rocks, please.
Quelqu'un s'est armé d'une paire de ciseaux gigantesques pour inaugurer l'énorme paquebot. Le champagne. Les mouchoirs. Le paquebot, phénoménal, large et colossal, s’avance lentement dans l’océan et quitte ces berges peuplées de souvenirs.
Je suis le phare. Je suis la douceur d’Al Green, la passion du rugby, le soleil de Mirleft. Je suis le vent de la place Kléber, la neige du matin, de par la fenêtre. Je suis le raisin du beaujolais nouveau, le calme du lac Konstanz.
C’était tout à l’heure, c’était hier, c’était il y a longtemps.
Aujourd’hui, je suis le phare qui clignote. Je te montre le chemin d’un geste du menton et d’un demi-sourire. Je n’ai jamais aimé les enterrements.
Je te vois toujours aussi beau, peut-être plus. Inégalable, généreux, doux. Ta voix est un refuge, tes rires un repos. C’était hier. Et pourtant.
Tu vogueras vers le Pacifique Sud sans boussole, et sans te perdre.

Friday, December 15, 2006

Au pays des merveilles

J'ai quitté Marrakech samedi soir, en pleine clôture du festival, rêvant de passer la nuit chez moi. Le train était presque vide. Dans mon compartiment: un Allemand, qui a attendu de s'assurer que j'étais une personne "civilisée" avant de m'adresser la parole. Je comprendrai plus tard pourquoi.
Appellons-le Duke. Duke est ingénieur dans une entreprise spécialisée dans la construction de zones portuaires, à Hamburg. Un jour, on lui annonce qu'il faut aller à Casablanca faire une évaluation de la filiale locale et discuter du calendrier des futurs projets. Duke prend l'avion pour la première fois vers l'Afrique. Arrivé à l'aéroport, il cherche un guichet bancaire pour retirer de l'argent. Il se disait que ce serait plus facile que de retirer de l'argent en Allemagne puis de faire le change, etc. A l'aéroport, on lui annonce qu'il n'existe pas de guichets de retrait et qu'il fallait simplement ramener son argent avec lui. "Un aéroport sans ATM! Woah!"

Leçon n°1: ne jamais, jamais voyager sans liquide

Le lendemain, Duke se présente à l'entreprise en question. "Bonjour! Je suis Duke, je suis venu pour..." "Ah, lui rétorque le DG, un marocain très pressé, c'est sympathique que vous soyiez là, malheureusement je n'aurai pas le temps de vous voir cette semaine, je suis extrêmement occupé. Vous ne voulez pas attendre que je vienne en Allemagne dans deux semaines? Profitez de votre séjour au Maroc, voyez du pays. Aurevoir!"

Leçon n°2: une nouvelle culture, c'est également une différente culture du travail

Duke est logé au confortable Hyatt. "Chouette, en plein centre ville, je vais pouvoir me balader!".
Il met un peu d'argent dans la poche de son jean puis descend l'avenue en direction des bazars. Assailli par les mendiants, il tente tant bien que mal de jeter un oeil aux souvenirs, sa fille lui réclamant une figurine de chameau. Deux hommes l'empoignent de part et d'autre et l'immobilisent, le temps de plonger leurs mains dans ses poches, comme ça, en plein après-midi, en ville! Duke, en grand costaud, se défend, pousse l'un, attrape l'autre et le force à le suivre au poste de police de l'autre côté de la rue. Il ne parle pas français et a un mal fou à expliquer ce qui s'est passé aux officiers de police, qui considèrent que "y a pas de mal, rien n'a été volé en fin de compte". En retraversant la rue, Duke assiste à un horrible spectacle: deux mendiants renversés par un camion, à deux pas de lui. "L'ambulance a mis une éternité à arriver!" Non? T'es sûr Duke?

Leçon n°3: parfois, il vaut mieux bronzer idiot que de "découvrir le pays"

Duke prend le train pour Marrakech, l'incontournable, selon son guide à 4,75 euros. La ville est peuplée d'étrangers, les monuments photographiables à souhait. Le soir, il demande à son concierge un bar qu'il recommanderait à proximité. Il y commande une bière et à peine celle-ci servie que deux jeunes filles, "maximum 17 ans", l'accostent et lui demandent de leur offrir un verre, ce qu'il refuse immédiatement. "Chez nous, ça ne se fait pas de demander comme ça". Les jeunes filles insistent, Duke est fâché et leur répète: "I have a girlfriend in Germany", ce à quoi les minettes répondent: "it's OK, we want to go with you in the bed". Duke paye sa bière et rentre dormir (je rapporte seulement ce qu'il m'a dit hein!)

Leçon n°4: un blond seul dans un bar, ça peut prêter à confusion

Duke a été invité par son ami Saïd à venir manger un "vrai repas traditionnel". Saïd a noté l'addresse sur un petit bout de papier. Duke prend un taxi et lui montre l'addresse. Le taximan refuse obstinément de mettre le compteur en répétant que "c'est pas loin, ne vous inquiétez pas monsieur". Il roula longtemps. Il largua Duke à l'entrée d'un kariane en lui réclamant 50 Dh. Duke n'avait jamais vu un bidonville de sa vie. Il appela Saïd qui dût venir le chercher.
Le repas était grandiose, les gens "very very friendly and so nice".
Saïd lui présente un ami à lui, qui tient absolument à dire à Duke combien il respecte Hitler, ce "grand homme d'Etat qui a su donner aux Juifs ce qu'ils méritent". Duke tombe des nues, ne sait même pas quoi répondre. J'ai honte. J'explique qu'on peut tomber sur des imbéciles partout. Et des ignorants aussi. Je lui raconte ma dernière aventure à Frankfurt. On rit, on commente le mandat d'Angela Merkel, il me parle de son enfance, en Allemagne de l'Est. Arrivé à la gare de l'Oasis, il serre mes deux mains en me remerciant de cette précieuse discussion "qui lui a expliqué beaucoup de choses". Il m'a dit: "I'm keeping very good memories of your country, despite everything".

Leçon n°5: Qallik Maroc 2010!

Monday, December 11, 2006

Stupid life

I realize everyday how insensitive I was.
And I am so sorry.

There's no glory
In being selfish

And I know
I'll pay the price
Very high.

Sunday, December 10, 2006

Ôcrement

De retour de Marrakech, pour la seconde fois en une semaine.
Ah ce festival. Je n'en dirai jamais assez de mal. Mais c'est la ville+le festival qui font mal.
Visitez Marrakech. Ses rues innondées après 25 centilitres de précipitation.
Sa pauvreté criante et galopante.
Son hôtel Mansour Dahbi aux sanitaires incommodes et aux télévisions vétustes pour seulement 3200 DH la nuitée.
Ses putes qui pullulent à toute heure du jour ou de la nuit, où que l'on soit.
Ses boîtes de nuit aux soirées IN, où l'on étouffe sans arriver à danser, ni à parler.
Ses soirées très très privées aux frontières avec l'Ourika où il ne faut pas compter sur la navette des organisateurs pour revenir en vie.
Sa population d'expats qui se croit en terre conquise.
Sa programmation de Faouzi Bensaïdi en semaine, impossible pour les gens normaux avec un travail.
Ses responsables de com' qui ne savent pas communiquer.
Ses hordes de pique-assiettes en quête d'invitations "officielles".
Son amateurisme en matière d'organisation.
La rareté de ses stars.
Heureusement. Heureusement, il y avait des retrouvailles, des éclats de rire, des blagues à deux centimes, des taquineries, des éclats d'intelligence dans la programmation, un soleil qui jouait à cache-cache, des potins, des potes en or, une cousine en platine et un retour à temps pour un hibernage cinématographique at home.

Wednesday, December 06, 2006

P.N. 250

Nous avons entendu un bruit semblable à celui de pierres jetées contre les roues, sous le train de 9h00 ce matin. Nous étions entre Mohammédia et Aïn Sbaâ, zone bâtarde, semi-urbaine mais si campagnarde. Des vaches. Des écoliers en bottes de caoutchouc bleues. Un soleil timide. Des restes de brouillard. L'odeur de Nescafé dans le wagon. Des petites maisons. De grosses paraboles. Le train s'est arrêté. Une minute, puis deux. Puis cinq. Puis les gens se sont levés pour voir ailleurs s'ils y sont. "Un mec s'est suicidé", a lancé un bonhomme aux yeux bleus. Le bruit, c'était ses os broyés. Le temps que le train s'arrête, ce qui restait du corps était déjà à 700 mètres derrière. Il fallait que les contrôleurs y retournent. Il fallait qu'on applique la procédure, que quelqu'un reste à côté. Les minutes passaient, les personnalités des passagers se sont révélées. Il y a l'empathique, le pragmatique, l'analyste. "Ah mais le suicide est devenu si courant de nos jours". "Le pauvre...la misère pousse à tout de nos jours". Il y avait le spécialiste: "certains conducteurs de train ont a leur actif des douzaines de morts de cette façon".
Mon voisin se décida après un moment à retirer les écouteurs de son i-pod. "Qu'est ce qui se passe?" -"Un gars s'est jeté au devant du train". -"Ah."
Certains ont fumé leur cigarette à l'extérieur. Je n'arrive plus à poursuivre ma lecture d'une délicieuse interview de Gad El maleh et d'Audrey Tautou. J'ai la chair de poule. Qui est ce type? Pourquoi aujourd'hui? Pourquoi ce train? Pourquoi le train? Où a-t-il passé la nuit? Avait-il faim? A-t-il tripoté les seins de sa cousine lorsqu'ils étaient petits? Qui va le reconnaître? Et quand? Et comment? Est-ce que quelqu'un va le pleurer?
Le train redémarre. Nous sommes très en retard. On laisse un contrôleur derrière, qui n'a pas demandé à être là.

“The light at the end of the tunnel is just the light of an oncoming train.” Robert Lowell

Tuesday, December 05, 2006

ABRAZOS SOLIDARIOS


Elmundo.es: Bill Clinton ha querido brindar en persona su cariño a los pequeños contagiados por el sida en Camboya. El ex presidente de EEUU se trasladó hasta un orfanato de la capital, Phnom Penh, y compartió momentos muy especiales con los niños que acoge la fundación católica Maryknoll y con la que colabora. (Foto: REUTERS)

Sais pas. Moi, ça m'a émue de bon matin.

Friday, December 01, 2006

Body Movin'

Lol Amine. Je suis démasquée. Par contre, difficile de faire un choix. Y en a tellement. Et chacune est liée à un contenaire de souvenirs.
Celle depuis toujours : "Kiss" de Prince. Le déclencheur de folie furieuse, de déhanchements qui ne devraient se faire que dans l'obscurité totale ou dans la saoûlerie collective afin de s'éviter des regards bizarroïdes.
Celle du moment : "Bringing sexy back" de Justin Timberlake. Comme quoi on peut succomber à la vague marketée. Et comme quoi il faut le ramener, le sexy, de temps en temps. héhé.
Celle qui donne chaud partout : "Love like this before" dans la Soundtrack de "Save the Last Dance". Cette chanson a un effet sur moi inexplicable par la science. Je n'ai pas assez de jambes ni assez de mains pour l'exprimer.
Celle à l’insu de son plein gré: Misirlou de Pulp Fiction bien évidemment et sa reprise "Pump It" par les Black Eyed Peas. Parce que bien sûr.
L’inavouable : "Toxic" de la Britney Spears. Iwa...C'est le clip+les petits rythmes orientaux=K.O.
Des volontaires pour le relais?

Wednesday, November 29, 2006

Ouanskra


Nous avons tourné cinq jours dans ce merveilleux douar du Haut Atlas. Le reportage passe demain, jeudi 30 novembre à 22h10, sur l'émission Grand Angle, de 2M, où je travaille désormais.

Rire à Baghdad et mourir

Rire jaune, mais rire quand-même. De l'occupation. De la tragédie. Dans les journaux. Sur la TV. Ca se passe en Irak et Le Monde en parle.

Saturday, November 25, 2006

Gueule de bois

Je n'avais jamais vu une orange rouillée. Comment j'ai pu la rater tout ce temps alors qu'elle est en face de moi? Elle est énorme, orange, avec des feuilles vertes. Mais j'ai les phares des voitures dans les yeux et très froid. Dans ma tête résonne la chanson de la pub: "wach 3raftouni, ana llaymouna"en boucle. Je vais devenir folle. Je commence à chanter autre chose à voix haute pour me l'enlever de la tête. Je suis très fatiguée. Ah, l'époque bénie où il suffisait de pondre un papier, le mettre sur le serveur et prendre le train pour rentrer chez soi. Là, c'est la souffrance pure. Des heures de travail sur quatre minutes. Toujours revoir, toujours recorriger, arranger, réduire, étendre, fondre, souder. REPLAY. Je m'impatiente, je descends à la machine à café pour la troisième fois. Le "lait au cacao, 32% de chocolat garanti" est assez infect, mais j'avale quand-même. Mouhssine s'énerve, je fatigue. Passer parfois 14 heures par jour dans une "pièce" de deux mètres sur 1,5 a épuisé notre réserve de blagues et nos méthodes de cohabitation professionnelle copiées de la bible des ressources humaines ont été jetées à la poubelle.
Mouhssine et moi guettons chaque son féminin dans le couloir. Elle peut surgir à n'importe quel moment. Et si ELLE est là, je me transforme en dactylo de notes sur les changements à introduire. C'est instructif et moi, je suis là pour ça.
Là, maintenant, je peux apprécier de dormir tout l'après-midi (ouch!) du samedi en écoutant la pluie tomber. Vivement la prochaine raclée.

Monday, November 20, 2006

California dreamin'


Il y avait
Il y avait un chien, un couple
Et ma peau sur le sable
Il y avait
Un courant d'air dans ma tête
J'étais libre!

Oubliés

Oui, des Arabes et des Musulmans ont aussi fait partie des victimes du régime nazi. Un livre est récemment sorti en Allemagne sur ce sujet. On parle d'au moins un millier de victimes, incarcérées, affamées et torturées puis oubliées: des Nord-Africains, des Turcs, des conjoints de citoyens européens, des résistants du côté français, des juifs sépharades... Un sujet à creuser.

Cicatrizage forcé

J'aime la Bosnie. Je voudrais y retourner dès que je peux. J'ai été émue par cet article sur Srebrenica, où Serbes et musulmans ont sué ensemble, sur un terrain de foot.
Je retiens cette phrase, universelle et drôle comme je les aime: “Il y a des connards partout, ici on n’en manque pas non plus".

(R)Evolution

Moi, je dis qu'il faut célébrer ça: un vrai portail pour la TVM (oops!) la SNRT pardon, avec tout ce qu'il faut: des présentations de toutes les chaînes, les grilles des programmes, des vidéos des JT, un espace RH, le tout joliment et clairement présenté. Bientôt, on pourrait oser espérer des news potables. Peut-être.

Saturday, November 18, 2006

20 ans

Ma joie d'avoir D. au bout du fil a été ternie par une horrible nouvelle. Je ne comprenais rien, sa voix, ses sanglots. J'entendais juste un prénom, à répétition. On a retrouvé M. mort. "Il n'allait pas bien". Merde, merde. D. est totalement effondré. Tous nos souvenirs passent devant mes yeux, en kaléidoscope.
La plage. L'été. Douce routine. Je passe le matin, vers 10h. M. est sur la terrasse avec R., T. et O. M. est fier de me dire que c'est son 17ème joint de la matinée. Je le gronde, il en rit, les yeux rouges, le sourire du gosse qu'il est. 14 ans à l'époque. Ca ne sert à rien. Et tous les jours, c'est un jour sans fin.
Un jour, sa mère "découvre" son accoutumance à la drogue. Elle l'envoie illico presto à un lycée militaire à Metz. Mais l'été venu, il revient. Et ses anciennes habitudes aussi.
Squelettique, pas bien dans sa peau, à l'extérieur, il faisait ado quoi. Mais le problème justement est qu'on ne sait jamais si les symptômes peuvent conduire à quelque chose de plus grave, d'irrémédiable. Merde, ça aurait pu être mon petit frère. Il n'avait à se plaindre de rien. En surface du moins.
Son corps va être rapatrié. J'espère qu'il trouvera la paix. Sur son profil Hi5, sa photo est une couverture d'un calendrier de Ben Harper avec, comme titre: "Positive Vibrations".

Wednesday, November 15, 2006

Cerise

Journée affreusement pleine. Les pieds en compote, le dos en ratatouille, le cerveau en purée de nouilles. Mais comme il y a une justice dans ce monde, miss Gmail m'a apportée une superbe nouvelle: "Banlieue Blues", notre bébé à moi et à Emily Taguchi, tourné en mars dans les banlieues françaises, sera projeté au festival MixCités le 17 décembre prochain, à Paris. Ca a pas été facile: emprunter les sous, braver les mecs dans les banlieues, éviter les jets de briques, les bouteilles en verre, les insultes, marcher et marcher et remarcher à Clichy-Sous-Bois, jouer aux dures, jouer la comédie pour qu'ils voient pas qu'Emily a deux mots en français dans son vocabulaire, monter le tout, acquérir les droits pour les archives, etc. Mais ça en vaut la peine, finalement.
Dans la foulée, merci Lahsen.

Monday, November 13, 2006

Sueño de Otoño

Je ne me souviens plus si c'était un rêve. Peut-être pas. Il faisait chaud, très chaud. Je m'étais enfermée dans la voiture pour ne pas me laisser pénétrer par la clameur de Jamaâ Lafna. La clim à fond. Je déteste la clim. Les pieds sur le volant. L'oeil parano. Je fixe les petits stands de jus d'orange. Un jus d'orange bien frais, parfait, c'est ce qu'il faut en cette chaleur. Les autres sont à la mosquée. Pas moi. Moi, je regarde les gars qui coupent leurs oranges puis les pressent. Pourquoi j'ai l'impression que c'est moi qu'on écrase? Je veux du jus d'orange, avec un peu d'eau de fleur d'oranger, tiens, du jus frais, mais pas trop, que je puisse le sentir dans mon gosier, que mon palais s'en délecte. Mais c'est trop loin. C'est trop dangereux. Huit ou dix pas me séparent du paradis gustatif. Trop loin. J'envoie un énième SMS. Je suis seule dans une bulle de verre. Je rôtis dans ma solitude. On me regarde comme une bête de foire. Comme une folle. On frôle la voiture. Je fronce les sourcils. Je regarde mes orteils. J'ai très chaud. Et soif.
Je regarde dans le rétroviseur. Il s'approche nonchalemment. Il tient quelque chose que je n'arrive pas à distinguer. Il a les cheveux longs, repoussants. Je détourne le regard. Il est à un centimètre de ma vitre. Je suis forcée de regarder. Il a un poussin dans les mains. Un tout petit, encore plus petit que la moyenne de petitesse des poussins. Il a les mains autour du poussin, comme une coque qui s'entrouvre à peine. Le poussin est jaune et je n'aime pas le jaune d'habitude. Cette fois-ci, oui. Il a l'air doux. Il ne peut être que doux. Il fait presque nuit et j'ai du duvet pâle plein les yeux. J'ai chaud malgré la clim. Il s'est éloigné dans la foule et j'ai éteint la clim.

Friday, November 10, 2006

Sous le soleil...

Du tourisme en...Irak! Eh oui, selon The Guardian, il y a des gens qui choisissent d'y passer leurs vacances. Vous adorez l'archéologie, avez toujours rêvé de voir le croisement du Tigre et de l'Euphrate, vous voulez visiter Chatt Al Arab, vous fantasmez sur les GI en tournée. Prenez un aller simple, car les TO ne peuvent pas vous garantir un séjour en toute sécurité.
Ce monde est devenu d'un acid-rock...

Thursday, November 09, 2006

La situation empire de jour en jour...

Keith Muhammad

Et de un. Enfin, un musulman américain rentre à la Chambre des Représentants américaine. Son nom est Keith Ellison. Il a 43 ans et s'est converti à l'Islam à l'âge de 19 ans. Pas trop tôt pour les au moins 7 millions de musulmans américains.
Je prédis personnellement à Keith Ellison de longues heures d'interrogatoire par ses pairs, à se justifier, répondre au pourquoi du comment, l'Islam, le terrorisme, la violence, les droits des femmes, etc etc etc.
Les élections, on le sait, ont été remportées par les démocrates. Elles ont aussi poussé Rumsfeld par la petite porte. (koune ghir dditi m3ak Chenney a khouya!)

Monday, November 06, 2006

Photo: DR

Lu, dans TelQuel de cette semaine:

Lalla Salma enceinte. Circulez, y a rien à voir

“Mohammed VI et Lalla Salma, son épouse, attendent un deuxième enfant pour l’hiver. Une heureuse nouvelle pour Moulay El Hassan, 3 ans et demi”. 24 mots au total. Voilà ce que Paris Match a consacré à cet authentique scoop, dûment confirmé, on l’imagine, à un journaliste parisien par ses amis du Palais royal. Quant à nous autres locaux, cela fait 3 mois que nous nous torturons l’esprit pour savoir s’il faut publier ce secret de polichinelle, passible d’un procès de droit divin. Ce bambin, à qui nous souhaitons bonne gestation et longue vie, sera pourtant placé, dès sa naissance, sur une liste de succession au poste de roi du Maroc. Apparemment, ça ne regarde pas les Marocains.

Sunday, November 05, 2006

Offline

Pour ta première leçon, tu t'es muni d'un petit bloc-notes et tu t'es assis très sérieusement à côté de moi, un stylo à la main, tes petites lunettes au bout de ton nez. Je dois t'expliquer afin que tu puisses te débrouiller quand je ne suis pas là, car je ne suis jamais là et tu dois pouvoir lire des articles, faire de la recherche et leur parler, avec la webcam. Il faut que je te montre comment te connecter, réduire une fenêtre, l'aggrandir, chatter, utiliser le micro, faire un point d'interrogation, chercher les sites de journaux. C'est Le Monde que tu veux voir en premier, un article sur Hillary Clinton. Puis Libé puis je m'aperçois que ça sera difficile de t'accoutumer à lire sur un écran.
On passe à autre chose, je te présente à monsieur Google, que tu ne connaissais que par le nom que tu lis dans tous les journaux. Tu ne te rends pas compte de suite de l'immensité de la chose. On essaie de chercher un truc sur la politique marocaine, puis j'ai une idée. Je google ton collège d'enfance. Tu es ébahi par tous les résultats, les photos, des gueules que tu ne connais pas. Je t'entraîne sur le site copainsdavant. Je sens ton excitation à l'idée de retrouver potentiellement d'anciens camarades d'internat, du réfectoire, des cours avec le sévère père Jean, de fêtes de Noël, des bouilles de photos en noir et blanc d'écoliers soignés devenus des vieillards ventrus. "Beaucoup doivent être morts maintenant". Tu me le dis et je n'ai rien à répondre. Tu sais parfaitement que ce n'est pas une question d'âge. La connexion signée Maroc Telecom nous a gratifiés de suspense quant au résultat de notre recherche. Je te lis des noms, tu t'arrêtes, répètes après moi, reconnais un nom ou deux, peut-être un troisième, regardes des photos d'avocats ou d'hommes d'affaires avec leurs bourgeoises fiers d'exposer "ce qu'ils sont devenus". Je réduis la fenêtre, google un nom que tu me sors. Qu'est-il devenu? Où est-il? Que fait-il? Tu sais qu'il est dans la finance. Je me demande quels 400 coups vous avez fait, combien de cigarettes grillées en douce, où vous traîniez les jours de "permission". Je te demanderai un jour. En attendant, tu notes sur ton carnet "cliquer sur X rouge pour fermer fenêtre".

Friday, November 03, 2006

Langage de sourds

J'ai disparu dans une tornade de choses. On m'en veut. Je sais que vous vous en foutez. Warda aussi s'en fout, que je soie fatiguée, que mes chaussures soient fatiguées de mes pieds, que ma tête me fasse mal. Elle s'en fout que j'aie reçu un coup de téléphone indélébile, si proche et si lointain, un coup de téléphone de ceux qui viennent avec des effets musicaux terribles: "Najlae, tu as peur", "Najlae, tu es émue", "Najlae, tu trouves plus de mots". Warda en a rien à battre que je veuille des journées de 48 h, ou que je ne connaisse pas les prix du grand taxi. Je suis serrée entre elle et un policier qui ne veut pas payer tout le prix de la course, mais ça ne fait rien. Le chauffeur lui sourit, un p'tit sourire misérable et indulgent, en lui disant que ça sera pour une prochaine fois. Rachid Ninni l'a dit, lui, dans un passage qui sonnait vrai, entre plusieurs qui sonnaient faux, trop populo et pas assez informatifs, que c'était assez amusant de voir des flics faire de l'auto-stop. Deux flics auraient été démis de leurs fonctions parce que chaque jour, après leur service, ils allaient presque demander l'aumône en jouant des morceaux de musique berbère dans les cafés. Devrait-on leur en vouloir avec les salaires qu'ils se tapent? La tadwira sonne mieux dans nos têtes? Pendant que je philosophe sur les contraintes sociales, Warda, qui n'en a cure, plonge sur quelque chose de plus important, de capital. Elle ressasse les noms des différents modèles d'aspirateurs qu'elle sera appelée à vendre. Une commerciale redoutable. Elle a trouvé une technique infaillible: attacher chaque nom à une partie du corps: Tetra comme tête, Manea comme main, Oleta comme Oreille. Lequel n'a pas de sac? Lequel utilise des filtres? Je l'écoute religieusement. Mais elle s'en fout. Elle ne veut pas entendre qu'il y a des hommes d'un certain âge et d'un certain statut qui jouent aux cartes dans le train le matin. Et pourtant, c'est rigolo. Ce qui serait moins rigolo est de lui parler de cette coiffure de mariage qui coûte 14000 dh. Je ne lui dirai rien. Mais au moins, je pourrais lui raconter comme je te sens si proche et en même temps si inaccessible. Et combien j'en souffre. Mais on est déjà à la place Mohamed V. Warda est descendue.

Thursday, October 26, 2006

Animal amphibie

Il pleut dans toutes les directions et j'aurais dû m'en douter hier, en voyant que le ciel était d'une couleur fchichkel. Pas de la même couleur que le jour de l'eïd, alors que j'étendais le linge dans le jardin, pour la première fois depuis très longtemps. Un coq lointain me rappelait que j'étais presque à la campagne, mais toujours dans la ville. Je me sentais comme en thérapie, bien, mais sans cachets. Toujours est-il que ce n'était pas une très bonne idée de sortir en sandales hier. Et sans parapluie. Je me suis retrouvée à patauger dans ma propre bêtise. Le moment suprême est arrivé lorsque les fameuses sandales m'ont lâchée. Là, j'ai pataugé tout court et mes pieds étaient gelés toute la soirée.
Le tonnerre détourne mon attention, mais pas assez longtemps. J'ai face à moi une carte postale de Oualidia. J'ai une envie d'huîtres et d'eau fraîche. Une eau fraîche comme celle qui m'a assomée l'autre jour sous formes de vagues équinoxiales de toute beauté, j'en ai encore du sable dans les oreilles et j'en redemande.
En attendant ma prochaine virée automnale à la plage, je regarde le ciel du bureau. Et les énormes paraboles blanches. Oui, voici venue la saison des soufitmates du coeur.

Tuesday, October 17, 2006

Sens unique

J'ai envie de parler d'amour. Dieu m'envoie des fantômes de toi dans des lieux improbables, peut-être pour tester ma capacité d'endurance en ce sacré mois. Je secoue la tête sans raison. C'est peut-être l'hypoglycémie qui cause des hallucinations en plein jour. Dans le recoin d'une administration, un gros sachet en plastique noir s'est transformé dans mes yeux en un homme en djellaba foncée, tournant son dos au monde. Avant, je pensais que c'était une question de naissance, ou de premières années: on est ou on n'est pas heureux de vivre. On est ou on n'est pas bon. Il n'y a que deux races d'humains dans le monde. Je me disais qu'il ne fallait pas faire d'efforts avec ceux qui n'en font pas pour être "bons". Quelle idée idiote. Je pense réellement qu'il faut arrêter de faire lire aux enfants des contes avec des morales à la fin. On se retrouve un peu déséquilibrés face à la réalité, plus tard. J'ai toujours en tête le visage de Raouf en pensant à ça. Raouf, c'est la bonhommie incarnée, le mec qui vous donne envie de prendre le train tant sa sympathie et son sérieux sont une fierté pour l'ONCF. Il vous sourie en vous poinçonnant votre ticket, il met du déodorant en été. C'est un "mardi", un mec bien, un mari idéal, si ce n'était son salaire bien sûr.
Raouf, c'est le mec qui n'aime pas les injustices, mais qui ne se plaint pas.
Un jour, en faisant sa ronde dans le train, à l'affût de clandestins, il découvrit deux gosses, des adolescents, qui avaient embarqué à Mohammédia et s'étaient accrochés à l'arrière du dernier wagon, espérant un voyage gratuit jusqu'à Rabat. Lorsque Raouf les vit, il montra son visage le plus sévère. Les gosses, le visage collé à la vitre, les vêtements presque arrachés par le vent, faisaient signe à Raouf de les épargner, les clandestins recevraient des raclées inoubliables de certains contrôleurs incrontrôlés. Il se passa un moment ainsi, Raouf menaçant d'ouvrir la porte, les enfants suppliants sous le regard d'un cheminot qui fumait en souriant, le tout dans la cacophonie de la locomotive. Raouf finit par éclater de rire à la vue de toutes ces supplications. Arrivés à Bouznika, ils durent attendre l'arrêt complet du train. Raouf ouvrit la porte et leur dit qu'ils pouvaient filer de l'autre côté. Au moment où les enfants commencèrent à courir vers la gare, en se retournant pour sourire à Raouf, ils furent fauchés par un train venant dans l'autre sens.
La vie de Raouf bascula. Je ne saurai dire si la fracture se comblera un jour. Tout ce que je peux dire, c'est que Raouf ne sourie plus. Il a basculé dans l'autre race, celle de ceux qui ne sont pas heureux de vivre, alors qu'il était né dans celle des prétendus "bons", ceux qui font des faveurs qui arrachent des vies. J'espère qu'il a des hallucinations comme moi, pour voir l'amour quelque part, à nouveau, même dans un sac en plastique noir.

Tuesday, October 10, 2006

Sunny nights


Et je me demande
Si le soleil qui me réchauffe ici
Est le même
Qui te refroidit là-bas

Monday, October 09, 2006

Et+ si affinités

En attendant un post en bonne et due forme sur mes dernières péripéties dans les montagnes, je tenais à partager avec vous une petite annonce qui m'a pour le moins intriguée, publiée dans TelQuel d'il y a deux semaines:
"Homme charmant de 40 ans, marié, sincère, gentil, très doux et sensuel, cherche une femme âgée de 28 à 50 ans, peu importe sa situation (mariée, divorcée, célibataire, ...) pour partager une belle amitié sincère et beaucoup de complicité."
Je suis la seule à trouver cette annonce un peu bizarroïde?
Pour les intéressées de ce profil hors du commun, l'addresse email est ocean280fr@yahoo.fr

Tuesday, October 03, 2006

Mediterranea

De retour d'Al Hoceïma où j'ai passé quelques jours pour le boulot. Ma première fois. Souvent, j'ai eu l'impression d'être dans un autre pays. Je ne comprends pas tout à fait leur arabe, encore moins le tarifit. Les jeunes portent des tee-shirts avec les symboles amazigh, des pendentifs, écoutent de la musique différente aussi, etc.
Une minute après lmoghrob, certains de ces jeunes quittent leurs maisons pour fumer du bon kif local. Ils n'oublient pas d'en proposer aux touristes, par exemple de pauvres journalistes en visite pour quelques jours.
Moi qui n'aime pas la Méditerranée (enfin je préfère les océans aux mers en général), je suis "tombée en amour" avec les plages locales, surtout Quemado. Ya salam.
Le retour a été fascinant. On a pris les routes hors petit-routard. Le stop par Ketama a été instructif et parfumé.
A bientôt, pour une nouvelle correspondance.

Tuesday, September 26, 2006

Quelque part sur la West Coast


© Amal E.

Je t'emmènerai aux portes du désert
Pour voir tes orteils nus
Me sourire

Monday, September 25, 2006

Everyday is today

Je n’ai pas été déçue par l’équinoxe. Mon cœur enturquoisé dit que « lb7ar dayer lagroune ». J’adore cette expression. Même le ciel est coupé en deux. Ness mremdene ou ness fer7ane.
On était posés sur le sable. En fait, dans le sable. Manu et Halim faisaient voler un énorme cerf-volant bleu. Abdellatif se faisait courtiser. Hamid m’a parlée un petit moment pour me dire que les sacrifices qu’il a fait n’ont servi à rien : son père est décédé et il a dû lâcher ses études pour aider sa famille à subsister. Manu me dit qu’il a intégré l’armée de l’air et qu’il s’est même pacsé. « O. Tiyara » nous raconte comment un seul prof, à l’école de formation hôtelière, lui a donné envie de se surpasser dans son boulot. Si rare.
Zoom arrière. C’est comme si j’étais jamais partie. Tiyara me dit : « nti mazala Casa, sa7afa » ? Comme si j’étais jamais partie.
Mais si, je suis partie. Et ouais ça me dérange que des p’tits cons pissent du haut du pont sur les voitures qui filent sur l’autoroute. J’en ai voulu aux deux mecs qui ont essayé de me voler mon portable jusqu’à ce qu’une voiture leur rentre dedans devant mes yeux.
Zoom avant, sur les visages des petites filles qui traversent la voie pour aller à l'école en se tenant par la main. Elles ont des tabliers roses et des traits qui pourraient sortir du Schezuan. Un mec sur une 103 roule sur le quai. Il fait de grands signes à un autre qui garde des chèvres. Des ouvriers travaillent sur la voie, au loin, puis bougent lentement en voyant le train approcher. Paris-Texas.
C'est le matin et les premières classe s'informent sur les holdings royaux dans TelQuel. D'anciens camarades de collège, autrefois beaux gosses, aujourd'hui aux crânes dégarnis, fanés et ventrus, entament une deuxième mi-temps d'une courte nuit, la bouche ouverte. D'autres finissent une présentation powerpoint. Et j'écoute Hit Radio en rêvant aux regards du Schezuan.

Friday, September 22, 2006

Pirates of the Casableecans

Le piratage est dans les news, avec cette nouvelle campagne du gouvernement publicisant les punitions prévues par la loi à l'encontre des "pirateurs" (je vous jure qu'on me l'a sortie un jour, celle-là) et les clients. Car, figurez-vous que vous pouvez être arrêtés pour avoir craqué sur Rabbi Jacob qui vous faisait de l'oeil à la joutia. C'est ce que m'a affirmée un ami, communicator pour raisons alimentaires et grand faiseur de choses et de mots.
Et donc, voilà que le gouvernement marocain, soudain -je répète: soudain- arrête et saisit des Adil Imam, des Gad el Maleh, des intégrales MP3 d'Oum Kalthoum. En tout et pour tout, 1.5 millions de CD piratés ont été confisqués.
Maintenant, pour combien de temps cela va-t-il continuer? Le gouvernement est-il assez naïf pour croire que ça va dissuader les gens? Vont-il chercher à soigner le mal à la racine, chez les compagnies qui fabriquent les CD piratés? Et enfin, la question que l'on se pose tous: à quand le DVD collector original director's cut du Parrain à 30 DH?

Tuesday, September 19, 2006

Scouila

Je regardais tout à l'heure un reportage sur la violence à l'école. C'était parfois très émouvant, surtout lorsque des enfants parlaient de coups assénés par leurs professeurs, sur les mains, les pieds, avec des compas, des bouts de caoutchouc, etc. Ils parlaient aussi de cette torture psychologique dont on maîtrise si bien l'art au Maroc. "7mar, nta ma kateswach", "mkellekh". Yavait une psychologue qui analysait le discours des enfants. Il y en avait un qui disait que le professeur ne le battait que si il faisait une faute grave, qu'il ne comprenait pas quelque chose ou qu'il n'arrivait pas à se souvenir d'une formule, d'un texte.
Moi, je ne me souviens pas d'avoir vraiment pris des coups à l'école, ptêtre 6-10 coups à la mistara au primaire. Par contre, aucune mémoire, incapable de retenir la moindre ma7fouda. J'avais cette prof, qui s'appelait Miloudia. Elle aimait beaucoup mes essais mais détestait mon inaptitude à garder un vers de poésie en tête. C'était un véritable problème. Chaque semaine, le même topo, elle m'appelle, je me lève, je dis que je ne sais pas, elle me sebben, je me rassois. Un jour, elle me prévint: la semaine prochaine, si je te dis de réciter et que tu ne sais pas, c'est un zéro à l'oral. Je passai toute une soirée à essayer de me concentrer sur le poème "Assa3a", décorée d'un ersatz de dessin d'horloge, je me souviens. Je trouvais le poème insipide et débile. Quelques heures plus tard, à regarder mes orteils et à chanter Ace Of Base, je baissai les bras: il me fallait un plan machiavélique.
Le lendemain, cinq minutes avant le début du cours, je tremblais: j'étais foutue. Je tapais du poing sur la table lorsque j'ai été illuminée: la table! Je recopiai à la hâte ce que je pouvais. Miloudia s'avançait déjà avec son interminable queue de cheval rousse se balançant dans son dos. Deux minutes plus tard, j'entends mon adorable prénom prononcé avec la plus grande des tendresses. Je me lève, penaude. Elle me lance un: "3erdi!". J'hésite puis commence: "3aqaribou assa3a", etc. en lisant mon écriture sur la table, digne d'un médecin russe. Arrivée au deuxième quatrain, Miloudia m'arrête, stupéfaite de mon "accomplissement". Ca tombait bien, je n'avais pas eu le temps de recopier le reste. Ca m'a sauvée cette fois-là, mais j'ai quand-même eu un 3,5 en tarbia islamia. Heureusement qu'il y avait un 17 en éducation physique. Sacrée éducation.

Sunday, September 17, 2006

Winds of change

J'aborrhe les rentrées scolaires, les mines défaites des papas découragés par le prix du pastel turquoise; indispensable à l'éducation artistique de nos jeunes. Je répugne les longues listes d'attente au Marjane, les cahiers Sindbad, les équerres qui piquent l'as de coeur. Je déteste les courses pour les cartables que l'on trimbalera toute l'année. J'en veux au soleil qui se couche de plus en plus tôt. Je ne supporte pas toute la frénésie "heureuse" de l'événement, surtout depuis que l'on a ramené Tagadda pour donner aux gens l'envie de suivre les études de leurs gosses de près.
Par contre, toute cette fouda m'a vidée mon espace de jeux préféré: la plage. Seuls les vieux et les chômeurs de mon espèce peuvent profiter du moment le plus fabuleux de l'année: l'équinoxe.
Bon, c'est seulement le 23 septembre que je me réjouirai réellement, mais l'océan a d'ores et déjà changé de gueule. Les vagues sont de vraies vagues, le vent est là en force, la couleur de l'eau a viré au turquoise. Hier, les potes ont organisé un championnat de surf pour les éliminations du championnat du Maroc. Ils sont vraiment doués. C'est la passion. J'ai vu une planche seconde main à 2800 DH. Peut-être un jour prochain.

Eggs Benedict

Benedict XVI est impardonnable. Je viens de voir son intervention du dimanche en direct. Les musulmans lui avaient demandé des excuses. Non seulement il ne s'est pas excusé mais en plus, il s'est dit "choqué" de la réaction des musulmans de par le monde. Ben voyons. Tu prends un texte brumeux qui date du Moyen-Âge, tu cites quelqu'un décrivant le prophète comme le plus monstrueux des hommes, tu ne prends pas du tout en considération un contexte international pas du tout délicat, tu balances ça dans la gueule d'un miliard et demie de personnes et tu te dis "choqué".
Un pape sans charisme et totalement ignorant de la mesure de ses actes, c'est tout ce dont le monde avait besoin.

Friday, September 15, 2006

Zyagha du weekend

Je confirme ma réputation (hyper justifiée) de frimeuse en m'enorgueillissant de l'espace qu'on nous a donnés sur le site de CNN. Le programme s'appelle Beyond the Front Lines, vous pouvez le voir au milieu de la page, j'ai même pu voir mon reportage (réduit de 14 à 5 minutes dois-je préciser) et qui s'appele "Winning hearts and minds". On peut même voir ma charmante gueule joufflue serrée dans une casquette kakie au milieu de la chose. Je conseille vivement les deux autres reportages; absolument excellents et visibles même dans un minable cyber de Skhirat. On vient de me dire que le programme sera diffusé en simultané sur CNN International, j'essaierai donc de le capter, narcissisme oblige.
A part ça, "Divided We Stand", mon petit bébé bosniaque, est lui aussi en ligne.

Tuesday, September 12, 2006

Non merci

J'ai découvert que mon nouveau téléphone avait des modèles SMS pré-enregistrés, au cas où on n'aurait pas le temps de taper un message pour dire: "je suis en réunion", "je te rapelle", etc. Ca peut faire gagner du temps. Il y a également un autre message-modèle qui dit: "je t'aime aussi". C'est rigolo comme la vie appelée "moderne" nous fait recourir à des messages pré-enregistrés pour dire des choses aussi importantes de la même manière que l'on dirait: "passe-moi le sel". Pathétique.
Tous les jours, je trouve un million de raisons d'écarquiller les yeux, que j'ai déjà bien grands. Comme la vision de ce grand, que dis-je, immense homme politique, à ce mariage, avec un bout de bastila un peu trop grand pour sa bouche. Ca tombait mal que l'autre zaïm du parti frère choisisse justement ce moment précis pour venir saluer le mounadil. Le premier a dû s'essuyer la main dans le pli de son costard.
Une fête de mariage donne d'ailleurs lieu à une foultitude d'observations aussi attendues que légendaires. J'ai vu le cousin de la mariée convaincre sa mère en trente secondes chrono de la nécessité vitale d'aller se présenter à une créature en caftan rose. J'ai vu une célébrité journalistique montrer toutes les dents de son dentier à ces dames. J'ai vu des invités qui n'ont pas quitté le bar de la soirée. Je me suis vue devenir à mon tour un crabe aux pinces applaudissantes.
De la fenêtre de la cuisine, j'ai vu d'autres choses, comme ce bonhomme entraîner une fille voilée entre les maisons pour une étreinte furtive. C'est beau, l'amour clandestin.
Enfin, j'ai vu des bloggeurs encore plus passionnants que leurs blogs en vrai.
Je garderai les yeux ouvert. C'est génétique, au Maroc.

Thursday, August 31, 2006

Le début de la fin



I'm taking some time off. Je reprendrai le monologue dans quelque temps.
Ciao.

Tuesday, August 29, 2006

Bellagio water show


bellagio
Uploaded by najlaebb

Faites vos jeux...

Il pleut à verse. Ca n'arrête pas. Je ne veux pas me changer. Je ne veux pas manger. Je ne veux pas sortir. (Sympathique, Pink Martini)
Une cigarette sous le pont, à côté du clochard. Je n'ai même plus peur.
Rien ne s'est passé comme prévu et je le regrette tellement; I wish I had been stronger, for so many things. I wish I could find the words that you could listen to, not only hear.
J'ai l'impression d'être dans une partie de tennis et où que je soie sur le court, je me ramasse la balle en plein dans le front. Mal au crâne.
You are blind to the striking light.

Sunday, August 27, 2006

Du Hudson

"Start spreading the news"

Je suis arrivée il y a quelques jours à New-York, pour l'enregistrement avec CNN, et pour d'autres choses. Il ne fait pas trop chaud et j'aime bien cette fin d'été-début d'automne qui ne ressemble à rien, comme mon cerveau.
Bref, après plusieurs hésitations, le dress-code pour CNN était jean et pull marron. Je n'ai qu'un seul tailleur et je le sentais pas pour ce coup-là. Anderson Cooper portait une très belle cravate mauve (purple, Houda!) et est décidément très, très beau. Je crois que j'ai bafouillé, longtemps, mais je ne me souviens pas de ce que j'ai dit. Tant mieux. Sinon, ça me hanterait pour longtemps.
Mes amis et moi avons été gâtés de prévenance chez CNN et c'est vrai que la salle, les salles de rédaction donnent très, très envie. Quelqu'un ici connaît le recruteur?
Sinon, j'ai vu Little Miss Sunshine et c'est un très très bon film. Il y a une expo de Zaha Hadid au Guggenheim, à laquelle j'irai jeter un oeil.
La vie est bizarre. Et le temps passe très vite. Les silences me pèsent sur la paupière droite.

Sunday, August 20, 2006

Friday, August 18, 2006

Sin City

Petit voyage eclair, un peu improvise a la derniere minute, a Las Vegas. Allez, j'avoue que j'ai aime un peu plus que prevu, choyee que j'etais par une tonne d'amour familial. Photos a venir bientot car oublie cable USB.
Ya tellement de monde que tu te demandes si ils ont pas de vie, ces gens-la (moi compris!). La gallerie du Caesar's Palace est merveilleuse et le sac brique 3 dimensions sur lequel j'ai craque jusqu'au dernier vaisseau sanguin de mon petit coeur etait a 1420 dollars. Bon, le vrai fendement du coeur etait en face du Bellagio Hotel (d'ou on esperait voir sortir un Brad, un George ou un Andy, en tournage de Ocean's 13, helas en vain). Un merveilleux spectacle aquatique sur du Boccelli m'a laissee sans voix et a fait couler des petites larmes. Je n'imaginais pas que Vegas pouvait etre un (peu) romantique. Video de la chose a venir avec cable USB en question.
A part ca, les casinos m'ont semble sans aucun interet. Aucun. Et il parait qu'ils ont ramene des gens de Jamaa Lafna a l'hotel ou on est pour les trucs-machins-choses a la Marocaine, mais je ne pense pas que j'aurai le temps d'aller voir.
Bon, Vegas, c'est a voir, en sejour eclair.
Dodo plein de lumieres.

Wednesday, August 16, 2006

Un p'tit air de Malibu

Aller simple

"J'ai paye 1500 dollars pour venir me sentir comme un etranger". Arrive au sol du watane al habib, il se felicita d'avoir pris un avion avec escale en Europe et non pas l'avion de la RAM qui vient de New-York charge de tous les phenomenes sociaux qui lui ont donne envie de changer de passeport.
Il etait attendu, fete, celebre comme un butin, montre aux yeux de tous comme une bague de fiancailles, lui, le "modele" qui a reussi aux States.
Mais ce qu'il a craint s'est produit: constamment entoure, il ne s'en est senti qu'effroyablement seul. Lorsqu'il vivait au pays deja, il se sentait different. Different de tous les points de vue. Peut-etre parce qu'il etait un peu plus intelligent, un peu plus cultive, un peu moins beau que H. et tabaqa. Il sortait du lot et c'est pour ca qu'il aimait tellement les Etats-Unis ou tout le monde est un peu un "hors-cadre", "hors-jeu", "hors-lieu", pas exactement chez lui et pourtant tellement chez lui, plus chez lui que n'importe ou d'autre. Le pays ou il venait de rentrer pour la premiere fois en beaucoup de temps, n'etait plus qu'une semantique de souvenirs decousus. Meme ses parents. Meme ses potes du lycee, de gros mecs qui transpirent au cafe en lui demandant combien coute le metre carre la ou il vit, parce qu'ils "veulent investir", aux USA c'est plus sur. Faut rien risquer au Maroc. "Et puis, t'as bien fait de partir". En rentrant a lmirikane, il se disait que c'etait ce qui lui etait arrive de mieux.

Monday, August 14, 2006

En vacances


Because everybody should take the time to watch the sunset, from year to year :) and count their blessings. Bisous de San Diego.

Friday, August 11, 2006

In denial

Hier c'était le déchirement.
Hier c'était les yeux qui s'ouvrent tout d'un coup sur aujourd'hui. Les cartons, les sacs, les valises, la poussière en-dessous des tiroirs en plastique. Et lui qui part. Il me tend la main en me disant darling et il n'y avait plus de mots en moi, que des cascades de larmes et P. qui me frotte le dos.
Quand il s'agit de quelqu'un d'autre, on sait trouver les mots, on raisonne et on philosophe, on a réponse à tout et à rien, on secoue la tête en fronçant les sourcils. Ah mais quand il s'agit de soi, on se mouche honteusement.
Je change d'avis toutes les 10 minutes sur ce qui est "positif" et ce qui est "négatif", ce qui doit être conservé et ce qui doit être jeté à la poubelle, ce dont je dois me féliciter et ce que je dois me reprocher. Mais je sais que je dois vraiment me reprocher d'avoir bousillé le laptop du boulot. Je me vois payer à vie les 1200 dollars qu'on me réclame pour sa réparation.
Il fait beau à Berkeley et aujourd'hui, c'était les aurevoirs avec Jooj, Em, Sach et Lee. Je crois que les aurevoirs sont un concept pourri, dans le sens où l'on ne se sent pas du tout mieux après.
Mais mon aurevoir le plus dur sera avec ma maison. Je refuse de prendre des photos mais je regarde les murs, me remémore toutes ces nuits de délicieux grignotage en regardant un DVD, mon résumé de bonheur en solitaire. C'est vrai, y a un mauvais souvenir, très très moche. Hideux même. Mais c'était mon chez moi et c'est idiot, mais j'ai insisté hier pour y passer la nuit, même si mon lit n'était plus là. Le parquet m'a tenue éveillée, tellement mon dos était cabossé, mais je crois que je ne résisterai pas à son appel cette nuit encore. Maso!
Bon, je promets d'arrêter de prendre ce blog pour un journal intime de gamine. Je vais aller nettoyer mon tiroir et enlever mon nom sur le sticker. Y a pas de pitié à avoir. Je n'en ai pas sur moi-même. Suis une gâtée de la nature.
Move in. Move out. Move on.

Monday, August 07, 2006

Sunday, August 06, 2006

Bubble gum

Rien n'a plus de gout. Ou pas grand-chose. Comme ce chewing-gum que C. mastique pendant des heures. Des heures. On rumine de vieux sentiments de plenitude. On copie/colle a des choses insignifiantes.
J'ai trouve des restes de sourires dans les cartons a venir. Des choses auxquelles je n'avais pas accorde trop d'importance parce qu'il y avait un trop plein de belles choses.
Au Bubble lounge, ce soir, San Francisco suait dans une cave sans air. De beaux garcons se pavanaient aux bras de fades poupees sans culottes. Des fraises etaient trempees dans de la fondue de chocolat. Deux files parralleles se regardaient en attendant les toilettes. Un lapin courait sur place.
Quelqu'un s'est jete du haut du pont. Probablement quelqu'un qui trouvait le reste insupportablement fade. Heureusement que S. a une belle moto. Une belle, belle moto. Et moi aussi j'en veux une.
Mais dans une semaine, je dirai au revoir a la baie. Ca sera le debut d'une nouvelle phase: des restes de sourires dans des cartons, que je dois finir.
Oui, ca aurait ete bien, Milan. Meme pour 20 heures.

Every time I try to leave this place
Something inside says, "You can do better"
Round here

Thursday, August 03, 2006

360°


D'habitude, je ne crois en la realisation de quelque chose que lorsque je la vois devant mes yeux. Mais la, ca y est, c'est confirme: nos documentaires passent sur...(roulement de tambours....) CNN! Oui, oui, oui, encore mieux que dans le plus inaccessible des reves! On va passer sur l'emission de Mister Anderson Cooper HIMSELF (c'est lui qui a fait sa star en couvrant l'ouragan Katrina et c'est lui qui a interviewe Angelina Jolie apres son accouchement). Ce beau gosse gay -avis aux interesses- realise une audience pas mal du tout (en comparaison avec les chiffres desastreux des news actuelles, bref..) et donc, ben, sans fausse modestie, ben je suis tres contente. Treeeees contente meme, je n'arrive toujours pas a le croire. Je l'ai cru lorsque le big boss m'a dit aujourd'hui d'aller m'acheter quelque chose a mettre in case in case, je n'en dirai pas plus.
Je suis tellement reconnaissante...a quelques personnes speciales, a cet endroit, a "wa mane zara3a 7assad".
Bref, tout ca, c'est pour le weekend du 9 ou du 16 Septembre, mais je ne sais pas a quelle heure, etc. Faut que je paufine le travail cette semaine. Quand je pense que c'est moi qui ai fait le montage et la moitie de la camera, ma tete passe pas la porte.
Ah,je viens de me souvenir que j'ai oublie de le dire a mes parents.

الحمد لله

Tuesday, August 01, 2006

Ca jazze a North Beach

Alors, je marchais, je marchais. Puis soudain, un bruit. Puis soudain, des bruits. Et la foule. La foule.
Ah, c'est le festival du quartier italien.

Out of focus

Sunday, July 30, 2006

Migraine [fiction]

Je me suis fait peur aujourd’hui. Je me suis convaincue que c’est cette migraine incessante qui m’a rendue si irritee a la vision de tous ces couples. J’ai feint le bonheur de voir tant d’amour autour de moi, toutes ces paires d’humains, des gros, des maigres, des blonds, des asiatiques, des Francais, des noirs, a se becotter, se caliner, se caresser, devant mes yeux. Meme la plus moche, meme le plus poilu, avait quelqu’un a ses cotes, quelqu’un a regarder avec ces yeux-la, quelqu’un avec qui partager son cookie, quelqu’un au creux duquel se nicher, avec qui partager sa bouteille d’eau, avec qui partager sa deception, ou sa joie. Ou ne rien partager. Mais avoir le choix.
Je ne connais plus ce sentiment. Etre deux. Compter pour deux, marcher a deux, faire les courses a deux, se retourner et sentir la presence de quelqu’un d’autre contre soi.
Je ne regarde plus personne, avec "ces yeux-la".
Je ravale ma rage que tous les magnifiques adjectifs que l'on me colle d'habitude restent au stade d'adjectifs. Je cale la rage bien au fond de moi-meme, puis je souris. Toujours ce stupide sourire, cette grimace de trois secondes le temps qu’on comprenne que “je suis heureuse pour vous, mais moi, je suis celibataire et contente de l’etre”. Rien n’est plus faux.
Je compte les jours depuis que c’est fini entre nous. C'est tout con comme le souvenir d'une chanson, d'un vetement, d'un parfum, peut vous ratatiner le moral.
J'evite certains endroits, pour m'eviter de me crisper, de me rememorer que c'etait hier. Juste hier. Comment c'est, deja? Cette excitation? Comment c'est, les yeux qui fixent un detail du corps, du visage? Une cicatrice qu'on se surprend a aimer, une odeur qui sonne comme un chemin familier, un cil qui sort du rang, une bouche qu'on connait, dent par dent.
C'est comment deja, les veines de tes bras? Et tes cheveux sur la nuque?
C'est comment deja, ta manie de mettre du sel sur tes tranches de pasteque?

Rien que d'y penser, j'ai encore plus mal a la tete.

Wednesday, July 26, 2006

Slow Motion

C'est l'ete a Rabat. Les megots de cigarettes ont double, triple dans le sable. Lkbal et lhendiya sont achetables aux revendeurs agrees. Les policiers ont change d'uniforme mais crevent toujours de chaud. C'est l'ete a Rabat, il y a courant d'air dans l'administration, courant d'air a la tele, courant d'air dans les journaux. Mais quels journaux? C'est l'ete a Rabat, les proprietaires de la mortadelle Koutoubia se frottent les mains. C'est l'ete a Rabat, Coca a un nouveau concours. C'est l'ete a Rabat, mademoiselle T. a un maillot different pour chaque journee sur la plage. Et le maquillage qui va avec. C'est l'ete a Rabat, les enfants ont des champignons sur la peau. C'est l'ete a Rabat, Hamid va encore vendre des Kojak sur la plage. JB revient pour le seul mois de son annee ou il est bien. M. nage en gardant la tete dehors pour pas abimer son brushing. C'est l'ete a Rabat, O. va apprendre a la nouvelle generation a rouler des oinj. C'est l'ete a Rabat, faut appeler Houria la veille pour l'epilation. Sinon, on se les garde, ses disgracieux. C'est l'ete a Rabat, y a un mariage a chaque coin de rue, un espoir a chaque coin de rue d'y rencontrer un/e "potentiel-le". Y a des plaques de voitures de Taliane et de Franssa, des chanceux qui sont la que pour les vacances. La della7a a toujours autant de pepins mais moins de gout. C'est l'ete a Rabat et y a que le Nirvana qui soit a la mode daba, parce qu'il y a une Grecque qui te sourit a la porte en te refusant l'entree parce que "t'es pas sur la guest-list". C'est l'ete a Rabat, t'as le choix entre Label Vie et Mega-Mall. C'est l'ete a Rabat, tu rencontres ta tante en tee-shirt a Marjane. C'est l'ete a Rabat et si tu portes pas un truc avec A/X* dessus, t'es pas "in". C'est l'ete a Rabat et faut snober Bouznika pour Oued Cherrat. C'est l'ete a Rabat et tous les jours se ressemblent. C'est l'ete a Rabat, et ca ne me manque pas.

A/X*: Armani Exchange. Mais ca peut etre Polo, Tommy, Faconnable, etc etc etc.

Tuesday, July 25, 2006

Under Siege

Here on the slopes of hills,
facing the dusk and the cannon of time
Close to the gardens of broken shadows,
We do what prisoners do,
And what the jobless do:
We cultivate hope.

***
A country preparing for dawn. We grow less intelligent
For we closely watch the hour of victory:
No night in our night lit up by the shelling
Our enemies are watchful and light the light for us
In the darkness of cellars.

***
Here there is no "I".
Here Adam remembers the dust of his clay.

***
You who stand in the doorway, come in,
Drink Arabic coffee with us
And you will sense that you are men like us
You who stand in the doorways of houses
Come out of our morningtimes,
We shall feel reassured to be
Men like you!

***
[To a killer] If you had contemplated the victim’s face
And thought it through, you would have remembered your mother in the
Gas chamber,
you would have been freed from the reason for the rifle
And you would have changed your mind: this is not the way
to find one’s identity again.

***
The siege is a waiting period
Waiting on the tilted ladder in the middle of the storm.

Mahmoud Darwish
Traduit par: Marjolijn De Jager

Monday, July 24, 2006

Poisse

Khaled chante a Casa
Sans moi
L'ete dernier
J'etais a Casa
Et il donnait un concert gratuit
A...San Francisco

Sunday, July 16, 2006

Que pecato!

La Juve est passee en 2eme division. Decidement, le monde va tres mal.

Saturday, July 15, 2006

From Beiruth with love

Email de mon amie K., actuellement a Beyrouth, recu ce matin:
"najlae ma cherie,
je vais ben ainsi que toute ma famille. alhamdoulilah.
je vis un film ici. serieux. i used to see war on T.V. here I see it live. bombs dropping, the sound of israeli planes, the smell of fire, crazy smoke, the windows of the house shaking,les ambulances.... un film noir. mais on va bien. pour l'instant surtout les infrastructures pas trop de civilians.a l'ambassade c un film aussi. le telephone n'arrete pas de sonner. les marocains s'echapent dans des bus vers la syrie. a surreal experience. but a lot to learn from it.
je t'embrasse."
k.


Allah yahfad ou safi. C'est seulement lorsqu'on a des etres chers quelque part que l'on s'inquiete VRAIMENT, au-dela de la simple empathie humaine. Chiennes de guerres.

Thursday, July 13, 2006

Aperitif

Le trailer du documentaire de Aliza et Cerissa est en ligne. Elles aussi ont suivi les soldats americains, mais plutot au Moyen-Orient. Leur documentaire s'appelera "Keep Rockin' in the Muslim world".

Wednesday, July 12, 2006

Un pas en avant, trois en arriere


www.sueddeutsche.de


Decidement, ils se valent tous...
Tant de colere. Et de haine.

Monday, July 10, 2006

Post-coup de soleil

J'ai vu la finale hier dans un grand, grand salon..

Sunday, July 09, 2006

La vita en Azzurre

Oui, bien sur, les Italiens, ces bellatres, tricheurs, acteurs, pleins de chichis, poseurs, qui meritent pas leur qualification en finale. Et bien sur, ces photos pour D&G! Affreusement gay n'est-ce pas!




Moi, j'adore Zizou et tant mieux s'il offre a la France une nouvelle Coupe, mais quant a ma petite personne, les Italiens, ca me va parfaitement.

[UPDATE]: hehehe

Malo, pero tan bien

Merci a Labelash de m'avoir fait decouvrir Bebe, il y a un an. Je suis allee a son concert mercredi, a San Francisco. J'etais extenuee physiquement mais ca en valait vraiment le coup. L'artiste, deguisee en pirate, a excelle dans tous les styles. Un peu rock star, un peu gitane. L'ambiance etait extra. Elle a mis le feu. I just loved it.



Tuesday, July 04, 2006

A prayer for the 4th of July


الله يهدي هاد البلاد
(و حتى المغرب)

Monday, July 03, 2006

Plaisir solitaire


Hier, au Pain Quotidien, 65th st., NY

Friday, June 30, 2006

Les raisins de la sueur

Ghita a raison: je n'ai même pas expliqué pourquoi je suis ici. Je suis venue tourner un documentaire sur la présence militaire américaine dans la Corne de l'Afrique (notamment la lutte anti-terroriste), mais le sujet a -comment dire- dévié un peu.
Le documentaire, financé par les fondations Carnegie et Knight, est destiné à la télévision américaine. Pour l'instant, les discussions sont en cours. Les producteurs exécutifs veulent voir le produit final. Mais on sait que parmi les outlets intéressés se trouvent ABC News,Frontline/World et CNN (Anderson Cooper).
C'est vraiment excitant de le savoir. Encore faut-il que mon cher co-producteur et moi-même trouvions un terrain d'entente sur la manière dont on va monter le projet, car pour l'instant, c'est la gué-guerre quotidienne. La rage.

Thursday, June 29, 2006

Assal good

J'ai des tonnes de photos à télécharger et des vidéos aussi de ce voyage, mais pas eu le temps. En tous cas, aujourd'hui, nous avons eu la chance d'aller au Lac Assal, le point le plus bas du continent africain et je pense le lac le plus salé du monde (taper sur Google. Je posterai photos plus tard). C'était absolument époustouflant. Le guide disait: "préparez-vous à sécher en termes de superlatifs". C'était vraiment le cas. Vingt kilomètres d'eau turquoise bordée de blanc: une banquise de sel, des cristaux de sel partout. Des montagnes de poudre blanche. Il faisait approximativement 50°. On s'attendait à pire. On craignait que les roues de la voiture ne fondent sur le bitume.
Avant d'arriver, on s'est arrêtés à un endroit en haut de la falaise d'où on pouvait prendre des photos. Soudain, un homme est apparu de nulle part. Il était aveugle et ne parlait qu'Afar. Il vendait des petites voitures en pierre ponce, c'était dur, très dur de penser à sa vie ici.
En bas, de jeunes garçons ont vendu à mes amis des têtes de chèvres qu'ils ont mis dans le sel pour plusieurs mois. Et aussi des "Afrique" en cristaux de sel.
Au milieu du désert, il y a des petites mosquées financées par les Saoudis. Ce serait encore plus sympa s'ils pouvaient creuser des puits, ou leur envoyer des rations de nourriture. Anyway, more to come. Daallo.

Tuesday, June 27, 2006

En amour

Quelques minutes dans un cyber-café de Djibouti. Nous avons "déménagé" au Sheraton ce matin. Même un 2 étoiles au Maroc n'a rien à lui envier, à part peut-être la vue.
Je garde l'amertume de l'annulation de nos trois autres voyages. J'anticipe le retour à la réalité. Beaucoup Beaucoup de choses à dire. J'aime l'Afrique. J'y retournerai, inchallah.

Saturday, June 24, 2006

Et de Une

Chapeau a Assia Djebar pour son entree a l'Academie Francaise.

CH53



On a passe l'apres-midi dans ce coucou hier. Quite an experience.

Friday, June 23, 2006

Humour

Berkeley, Avril 2006

De toutes les femmes, je sais que je ne suis pas la plus jolie, ni la plus intelligente, ni la plus raffinée, ni la plus altruiste, ni la plus cultivée, ni la plus créative, ni la plus douée, ni la plus riche, ni la plus ordonnée, ni la plus attentionnée, ni la plus passionnée (même si j'avoue avoir des doses non négligeables de quelques-uns des adjectifs cités). Mais je suis certainement, certainement la plus risible. Oui, risible. Moi et mes trois peluches sur le lit, mon coffret à bijoux vide, mon miroir en zigzag non accroché, mes murs blancs, mon gallon d'eau à portée de main, mon papier aluminium sur la cuisinière, mon savon Attaous et mon gant de crin, mes DVD de cinéma d'animation, mes paires de chaussures extravagantes que je ne porte jamais, ma cravatte écossaise avec "rock" brodée en clous, ma mémoire de poisson rouge, mon organizer de dix tonnes, mon dénuement total en matière de maquillage, mon pyjama rose (oui, oui, rose), mes canines de vampire, mes pantoufles Totoro, mon sens de l'humour à 2 centimes, ma creme d'Ipomee Aïcha dans le frigo, ma maladresse, ma maladresse encore et, ai-je mentionne mon savon Attaous?

Rions-en ensemble.

Monday, June 19, 2006

Muscha

Je ne mens pas. Il fait 64 degres aujourd'hui. Enfin entre 11h et 13h. Je me sens comme dans un seche-linge. J'ai une eruption cutanee car je porte des longues manches et des pantalons-cargo tous les jours. Avec la camera et le soleil dans les yeux, c'est encore "plus pire", comme dirait l'autre.
Pourtant, hier, on a passe la journee dans l'anti-chambre du paradis. Une minuscule ile a quelques 15 minutes des cotes djiboutiennes, dans la Mer Rouge. Eau turquoise, cela va sans dire, sable blanc et palmiers.
Fidele a mes habitudes, j'ai passe la journee a plonger du haut d'un rocher. Mais le meilleur moment a ete la plongee sous-marine, avec scaphandre. Une pure merveille. Nous sommes alles en bateau jusqu'a un endroit appele Le Canyon. L'instructeur de plongee etait francais. L'eau etait un peu chaude a mon gout mais peu importe. Il y avait des poissons de toutes les couleurs et a part la pression dans les oreilles lorsqu'on depasse les six metres de profondeur, l'aventure etait parfaite et j'ai meme ete certifiee.
Juste pour ca, ca en vaut la peine de travailler tout le reste de la semaine dans des temperatures pareilles.

Wednesday, June 14, 2006

Hier, a Dikhil



Sur la route, des carcasses de dromadaires, des chevres qui mangent de tout, des femmes vieilles comme le bout du monde ou on est, qui marchent seules sur la route, dans de longues tuniques colorees, vers une destination que seules elles connaissent. Car devant nous, que du desert, derriere nous, du desert et autour de nous, une infinite de desert.
De temps en temps, des mirages nous apparaissent au loin. Je crois meme pouvoir distinguer des arbres, des sortes de rochers mais il n'en est rien.
Sur la route a deux voies, des convois de camions en route vers l'Ethiopie, a quelques kilometres de la. D'ailleurs, les pancartes sont ecrites aussi en caracteres ethiopiens. Au milieu de nulle part, emergent des villages de maisonnees construites en pierre. Je suis surprise d'y voir des associations de femmes locales.
Inconsciemment, je compare ce que je vois aux images incrustees dans ma tete depuis les annees 80, la famine en Afrique de l'Est, vue a la tele.
J'imagine ce que cette region a du etre il y a des milliers d'annees, certainement des vallees verdoyantes. Les traces d'un grand fleuve, aujourd'hui sec, me confirment cette idee.
Puis nous arrivons a une veritable oasis au milieu du desert. Les palmiers sont flamboyants. Au milieu coule une riviere. Ou presque. Le minuscule courant d'eau est verdatre, charge de pourriture. Des Djiboutiennes y lavent leurs vetements. Je me demande ce qu'ils boivent. L'eau, ici, vaut de l'or. Des enfants nous quemendent des bouteilles d'eau. Reellement dechirant. Et nous, on boit des litres et des litres d'eau et on surveille la couleur de notre urine pour ne pas etre deshydrates.
But anyway. It feels good to be here.

Monday, June 12, 2006

Djibouti calling

J’ai aterri hier a l’aeroport de Djibouti. Il fait une chaleur presque insupportable. Je traine la fatigue de mes 48 heures de voyage, mais je suis contente du depaysement. Total.
Un petit souci a l'aeroport mais a part ca, excellente ambiance. On avait prevu un detour par l'Ethiopie et le Kenya mais il semble que nos voyages soient annules pour le moment. Et dire qu'on aurait pu s'epargner toutes ces heures de paperasse, les prix des visas et tout le tralala.
Mais bon, ne nous plaignons pas. J'espere seulement que j'aurai l'occasion de faire de la plongee dans la Mer rouge.
Je n'arrive pas a acceder a ma boite email de l'endroit ou je suis. Mais mes pensees a tous mes amis.

Saturday, June 10, 2006

Escale

A Paris pour quelques heures. Chaleur étouffante. Avant-gout de ce qui m'attend.
Plus de détails à la prochaine connexion.

Tuesday, June 06, 2006

Navy blue

J'ai toujours ete fascinee par les operations militaires (hors combat). Je suis tombee sur cette description d'exercice de cooperation franco-marocain. Interessant.
http://www.defense.gouv.fr/sites/marine/base/
breves/exercice_de_cooperation_avec_le_maroc./

Monday, June 05, 2006

Un monde foo..t

Edito d'Ignacio Ramonet dans le Diplo de Juin sur la Coupe du Monde
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/06/RAMONET/13530

Ayer

A droite, une infinité d'océan. Le Pacifique à perte de vue, sans obstacles. Que des déferlements d'écume qui vous parviennent jusqu'aux narines. A gauche, la verdure des eucalyptus et le calme du lac. Le soleil est à la hauteur des épaules, vif et proche. Sur le sable, des silhouettes de chien, de femmes, d'enfant. Sur le sable encore, des serviettes, des hères en quête de paix, les orteils à l’air, la peau nue. C'est dimanche à San Francisco. Et moi, j'ai laissé mon sablier à la maison. Et mes autres trucs. Mes blessures de tous les jours et ma brosse à dents. "Je t'en achèterai une autre", a dit K.
J'ai de la musique dans la tête. De la musique qui n'a pas encore été composée, mais qui existe et qui sonne bien dans le crâne. Un Do par ci et un LA par là. J'ai des larmes aux yeux, mais c'est juste à cause du vent. Mon casque va s'envoler, je ne veux pas regarder le bitume. Moi, je veux juste voir l’océan, m’y oublier quelques siècles, juste le temps d’oublier d’autres choses.
L’iode me rappelle à aujourd’hui, des gars sur des Harley dans l’autre sens me font des signes de victoire. C’est la victoire des choses que je n’ai pas assez faites ces deux dernières années, cloîtrée que j’étais dans une bulle Berkeley-esque. C’est la victoire des conneries qu’on DOIT faire parce qu’on est encore jeune et bla bla. Next victory: paragliding in Monterrey.

[image edited]

Je sais, je sais. La jacquette n'est pas assortie au pantalon, mais c'est du a un changement de derniere minute. Merci a mon responsable d'image pour la remarque.

Saturday, June 03, 2006

Sketch



Je n'ai pas fondu. J'avais les yeux dans l'ombre.

Thursday, June 01, 2006

Spiegels

Enfin.
Le Spiegel allemand a mobilise trois de ses journalistes, dont le redchef, pour interviewer Mahmoud Ahmadinejad, le president iranien, "l'homme que tout le monde craint".
Le Courrier International a produit une synthese de l'interview, ou le president fustige l'alignement des Europeens sur la position americaine vis-a-vis de l'Iran, decrit son peuple comme "civilisé et cultivé" et affime que "le peuple allemand est prisonnier de l'Holocauste" et que c'est en partie cette culpabilite qui a donne la situation actuelle au Proche-Orient.
Evidemment, il n'a pas epargne les Americains. Plus de details ici: http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=63244

Monday, May 29, 2006

Shark tales

Pause syndicale

Un homme. Une femme. Clic. C'est con ce clic. Apres, on n'est plus le meme. On se veut, on se flaire, on se renifle, on s'observe, comme des ennemis, comme des amis tout neufs, on se scrute, on se demande "est-ce que tout ca est vrai?", "est-ce que je me fais un film?", "est-ce que ca legitime un coup de fil a reveiller Yas a 3h du mat' pour tout lui raconter?". On s'attend, on s'impatiente, on sourit, on rit, on se re-regarde, on se calme, on s'enfievre, on fait des plans, on reve, on re-reve, on refait nos plans, on pense, on se dit "nous deux, c'est pas n'importe qui", "nous deux, on n'est pas les autres", "nous, on est ceux a qui on la fera pas", "on a deja vu tous les films, lu tous les livres, ecoute toutes les histoires, ce qui marche, ce qui ne marche pas, ce qui se casse la gueule, et pourquoi". "Nous on y arrivera". "Nous, on escaladra l'Everest des relations, on sera juste bien". Juste bien. Sans malentendus. Sans exces. Sans routine. Sans ennui. On reussira la ou Romeo et JUliette ont echoue. On aura la grace, la finesse d'esprit, la prestance. On aura la patience et l'eloquence. On aura la romance. On ira bien ensemble. On nous enviera d'etre si bien, si proches, si independants, si complementaires. Nos enfants auront des complexes de parents aussi brillants. Et droles avec ca. On s'etouffera avec notre propre echelle, dans la gorge.

Et un jour, j'ai vu. Je n'ai pas gagne a la loterie.

Geneaolgies

Hi from San Diego.
Il fait beau. Arrivee cet apres-midi apres un weekend charge. L'amour de ma vie est plus beau de jour en jour. Il a un regard qui petille, des gestes plein d'amour, le sens de l'humour et du rythme, que demander de plus? Dans son pull marin, cet apres-midi a l'aeroport, ses yeux azur m'ont fait fondre. Je l'ai serre longtemps, longuement.
Je trinque a sa premiere dent inferieure et a un premier anniversaire debordant de sante inchallah.
Ca fait deja un an...
Maintenant, on passe de longs moments en tete a tete. En douce, je le force a apprendre le mot "tata", pour que ca soit la premiere chose qu'il dise, avant "mama" ou "papa". Alors, il tambourine en disant "ta ta ta ta" et moi, ca y est, j'ai des envies d'etre riche, tres riche, rien que pour lui. Je lui parlerai en Francais meme s'il ne comprend pas, je l'emmenerai en voyage, j'aurai plus que 50 dollars sur mon compte la veille de son anniversaire, je ferai fabriquer des peluches personnalisees. Je le pourrirai d'amour. Paskil le vaut bien.

Saturday, May 27, 2006

A moment in the sun

Il m'a fallu 4 Tylenol Extra-Strength pour me tenir debout aujourd'hui et faire mon premier discours en anglais devant une cinquantaine de personnes, la creme de la creme. Mes genoux en tremblent encore. Mais bon, c'est beau, la staritude. Maintenant, retour au proletariat au dos courbe.

The D Code

Je l'attendais IM-PA-TIEM-MENT car j'avais beaucoup aime le livre.
J'ai vu Da Vinci Code il y a deux jours.
Ouais. Ou safi.

Friday, May 26, 2006

Trabajing

J'ai commencé un petit job, ici à l'école. Je vous en dirai plus très bientôt mais je voulais juste dire que j'étais contente de faire partie du club des personnes qui vont au boulot avec le sourire. Ca a toujours été le cas (à part 2M peut-être). lol. C'est important, la passion.

[edit]: maybe not in the early morning...

Thursday, May 25, 2006


Ô grill! Combien de hot dogs sacrifiés sur ton feu, ô combien de poivrons bronzés sur ton foyer, ô combien de fromage fondu sur tes flancs!

Camping Mimosa

Le temps s'envole. Alors, je fais beaucoup de choses en peu de temps. Je me presse. Je m'empresse. Toujours ce satané sablier.
Je suis allée voir mon premier match de baseball. Fun. Mais ça vaut pas le foot. Opinion personnelle. Description du match en question à venir si sablier le permet.

Samedi dernier, je suis allée pour la première fois de ma vie en camping, au Sequoia National Park. Moi? En camping? Au milieu des arbres? (Je n'adore pas les forêts et c'est le moins que l'on puisse dire). Sous une tente? Mais on dirait que mademoiselle veut se prouver quelque chose!
Alors, on est 7. Il est très tôt. Ptidéj chez Zach avant de se suivre en trois voitures. Un enfant dans la rue avec à chaque pied une chaussette différente. Un chien qui aboie. Une longue route et des dizaines de disques que l'on change au gré de l'humeur et des nuages.
"Welcome to Selma. The world capital of raisins".
La route qu'on avale encore en paroles. Des questions super philosophiques de journalistes distingués. "So, have you ever been in love?"
En début d'après-midi, on arrive. Je ne m'attends pas à ce qu'il y a au bout du sentier de la propriété privée: un petit coin de paradis.
Il y a une rivière, une belle. Deux cabanons au loin. Une grande demeure de l'autre côté de l'eau. Une plateforme déjà aménagée avec fauteuils, parasols, table à manger et un énorme, énorme barbecue, vaisselle attachée.
Il fait au moins 30 degrés. Juste le temps de se mettre en mailot et de chacun se tartiner d'écran solaire et de prendre son petit relax et de s'isoler dans son coin avec son livre et ses écouteurs.
Evidemment, je ne pouvais pas résister à l'appel de l'eau, glacée.
Le reste a été idéal. Le feu de bois, le barbecue, la musique, les moustiques. Puis, une fois au lit, je suis terrorisée par les cris des chauve-souris autour de la tente. Elles n'arrêtent pas! Lorsque ça se calme, j'ai droit à encore mieux: la pluie. Je ne savais pas que la tente avait une couverture spéciale. Lorsque je me suis réveillée, je baignais dans l'eau. On court se réfugier dans la voiture...et y dormir une petite heure.
Et puis y a eu des araignées, des baignades frigorifiques, du champagne mimosa, de la guitare, des éclats de rire et du bon temps.
Je reconnais. C'est pas le camping que j'avais en tête, mais bon, les preuves, ça sera pour une autre fois.

Friday, May 19, 2006

On the Road-Movie

Je reviens d'un joli film marocain, projeté à San Francisco par l'Alliance Française (!). Le film s'intitule "Le Grand Voyage", il est signé Ismaïl Farroukhi et met en vedette le très sympathique Mohamed Majd. Le réalisateur, installé en France, pond un premier long-métrage juste et émouvant. C'est l'histoire d'un beur, Réda, qui accompagne son père à la mec depuis Marseille (je ne suis pas sûre qu'ils sont partis de Marseille car on est arrivées en retard, je conclue seulement à partir de la plaque minéralogique de la voiture). Evidemment, le Réda en question parle pas Arabe, se sent pas vraiment Marocain et pige que dalle à cette envie paternelle de se faire 7000 kilomètres en vieille Peugeot pour aller à la Mecque au lieu de prendre un avion.
Ensemble, ils traversent des tas de malentendus, l'Italie, la Slovénie, la Croatie (ah Zagreb! Que de souvenirs!), la Turquie, la Syrie, etc.
Evidemment, y a des disputes, des colères, des réconciliations au sparadrap, des sandwichs aux oeufs durs et plein de bons sentiments à faire pleurnicher un soldat. Bien sûr, il y a des scènes attendues et je m'ennuie de l'expression de visage figée de Majd, mais j'imagine que c'est le rôle qui la demandait.
Le film a glané des prix par-ci par-là, comme à Venise ou à Bangkok. Je le recommande vivement.

Thursday, May 18, 2006

Mafia blues

Mon ami Amine m'a communiquée l'addresse de ce blog prétendument sur la mafia de Tanger. Liasses de billets, hummers, drogues. Dans la réalité, leur pouvoir est un secret de polichinelle. La corruption de soldats marocains et espagnols est évidente, mais il y a une absence foudroyante de travail d'investigation sur le sujet. Quant au gouvernement, silence total. Il y a d'autres priorités, oui, mais jusqu'à quand?

Tuesday, May 16, 2006

D-Day, compte rendu

Alors, commençons par le commencement:
il y a eu un "avant", où on pensait à la robe de la graduation, le coiffeur où on va passer avant la cérémonie, le massage qu'on va s'offrir pour arrêter de se plaindre de notre dos aux mille noeuds, la limousine, le bouquet de fleurs, la sortie, etc etc.
Au lieu de ça, il y a eu: le portable perdu (toujours et encore et reperdu depuis et retrouvé), une douche rapide le matin et les cheveux plaqués sous la toque, une jupe enfilée en vitesse et un top tiré d'un tiroir, une précipitation catastrophique, un ratage de bus, un taxi introuvable, une copine de classe repérée au volant de sa voiture, un criage au secours, une course effrénée vers les escaliers, et surtout, surtout, surtout un énoooooooorme bouton de fièvre sur la lèvre inférieure, éruption imprévue.
Mon père: "tu vas mettre un sparadrap?" :(
Si seulement ça avait été dissimulable sous un sparadrap. Bien entendu, les dix mille photos prises ce jour-là avec la meilleure résolution montrent l'herpès en question taille nature. J'aurais aussi bien fait de me mettre une croix en scotch comme Nadia Yassine à son procès et feindre une inquiétude pour la liberté d'expression dans le monde.
Bref, nous voilà dans le "courtyard" de ma superbe école. Il fait beau, les parents sont mchiykine et les rejetons souriants. Je me souviens que j'ai raté le ptit-déj pour 2 minutes supplémentaires de douche. Je me cache derrière Leah pour grignoter un Snickers pendant que le doyen commence son discours. Soudain, j'entends le doyen dire: "bla bla hier, bla bla en parlant à une de nos étudiantes du Maroc, flane flana, je lui disais que l'avenir pour un journaliste, c'était bla bla" et bien sûr, tous mes amis se tournent vers moi, alors que je suis penchée en avant la bouche pleine de chocolat. Très classe la Naj!
Pour résumer: je n'ai pas pleuré. Je n'ai pas très bien écouté les discours parce que je pensais aux gens importants dans ma vie et que je pensais à ma vie tout simplement.
Berkeley, c'est fini. Mais qu'est ce que c'était bien.

Samedi 13 mai, le debut de la fin


hophop
Video sent by najlaebb

La promotion 2006 de l'école de Journalisme de Berkeley

Friday, May 12, 2006

Balida

J'ai ecrit un enorme texte que j'ai perdu a cause d'une fausse manip' sur Mac. Will be back very soon. Thank you guys for your comments and your friendship.Nbb.

Thursday, May 04, 2006

Nuit blanche

Mon chocolat chaud a un goût d'avenir.
J'ai dévalé la pente pour rattraper le Free Speech Movement Café, lieu mythique ici, avant qu'il ne ferme, à 2h. Je meurs de faim.
Je dévale la pente et le ciel est tout rose et le Campanile superbement éclairé.
En face de la bibliothèque, ouverte 24h/24, sur l'immense impeccable pelouse, un couple joue au freesbee (spelling?). Tous seuls et pas seuls du tout. Je les envie un peu.
Le café est pas encore fermé, alors je m'accorde un chocolat chaud, une tarte aux pommes et des chips. Une looongue nuit m'attend. Mais elle a un goût d'avenir, de choses qu'on fait pour être fier, des choses qu'on fait pour en sourire plus tard.
Les deux années se sont envolées et je sais que je ne serai plus la même, parce que chaque jour a été un apprentissage, difficile mais motivant. Ca sera difficile de trouver mieux, ça sera difficile de trouver aussi bien, mais il faudra bien garder le meilleur de ces deux années et aller de l'avant. Je suis toute nostalgique comme d'habitude, j'ai l'impression que je ne prends même pas le temps d'apprécier les choses tant je me dis: "n'oublie jamais ça, ça va te manquer".
Hier, on a bouclé notre dernier tournage de la saison, on s'est photographiés avec les Emmy's. Puis là, l'école est toute éclairée, chacun est dans son coin à grignoter et à travailler, les écouteurs sur les oreilles. Parce qu'ici, du moins à Berkeley, il y a cette culture d'excellence, ce désir de se surpasser, de soigner, de rectifier, de corriger, pour faire mieux. Et c'est ça que j'aime plus que tout ici. Et c'est ça que je n'oublierai pas.

Monday, May 01, 2006

Le Campanile




Symbole de l'université, il date de 1914. C'est une vraie merveille qui me manquera.

Entendu à Washington

Bon, alors, Nadia Yassine est venue à Washington DC le 20 avril pour une conférence à l'université Georgetown sur Muslim-Christian Understanding. Bien sûr, elle était attendue de pied ferme par des dizaines de Marocains dans la salle, reconnaissables à leurs faciès, leurs yeux écarquillés et bien sûr certains, par leurs grosses moustaches de barbouzes. A tel point qu'elle lance un "on est à Rabat ou à Washington?".
Nadia Yassine a parlé en Français, comme à son habitude. Il y a juste eu des questions-réponses. Rien de vraiment révolutionnaire.
A un moment, un bonhomme se lève pour poser une question. Un échantillon représentatif:
- Nadia Yassine, vous avez fait Descartes?
- Oui.
- Moi j'ai fait Lyautey. Bla Bla puis "et comme dirait le penseur existentialiste (?) Descartes: "je pense donc je suis". (cherchez la question)
Nadia Yassine: "moi, je pousse la réflexion plus loin. Je pense donc je suis (du verbe suivre)...qui?
Rires dans la salle. Puis plus de questions mais rien qui ne déclenche une nouvelle avalanche d'articles de presse.
Peut-être le 8 mai alors? Car Saad Eddine El Othmani devrait arriver à Washington, invité également pour une conférence. Les moustaches sont déjà prêtes.

Idarati.ma

Saviez-vous que la taxe afférente à la procédure d'obtention de la Fiche individuelle d'état civil (l7ala lmadaniya?) était de 2dh?
Saviez-vous qu'une des bases juridiques de la procédure était le Dahir n° 1-02-239 du 25 rajab 1423 (3 octobre 2002) pris en application de la loi 37.99 relative à l'état civil (art 33)?
Non? Et ben moi non plus.
C'est pour ça que je suis très contente de découvrir ce site: www.service-public.ma
Quoique c'est dommage après avoir vu les documents en ligne, de devoir aller les demander à nos mouqata3ates de charme. Brrrr