Quelqu'un s'est armé d'une paire de ciseaux gigantesques pour inaugurer l'énorme paquebot. Le champagne. Les mouchoirs. Le paquebot, phénoménal, large et colossal, s’avance lentement dans l’océan et quitte ces berges peuplées de souvenirs.
Je suis le phare. Je suis la douceur d’Al Green, la passion du rugby, le soleil de Mirleft. Je suis le vent de la place Kléber, la neige du matin, de par la fenêtre. Je suis le raisin du beaujolais nouveau, le calme du lac Konstanz.
C’était tout à l’heure, c’était hier, c’était il y a longtemps.
Aujourd’hui, je suis le phare qui clignote. Je te montre le chemin d’un geste du menton et d’un demi-sourire. Je n’ai jamais aimé les enterrements.
Je te vois toujours aussi beau, peut-être plus. Inégalable, généreux, doux. Ta voix est un refuge, tes rires un repos. C’était hier. Et pourtant.
Tu vogueras vers le Pacifique Sud sans boussole, et sans te perdre.