Sunday, December 30, 2007

His Blueberry tarts


Arnaque monumentale qu'est le dernier Wong-Kar Wai. Trois ans après le bittersweet 2046 et sept ans après le nostalgique, soyeux, pudique, asymétrique et ivre In the mood for love, il sert une sorte de film godiche, lent, ennuyeux, avec une Norah Jones fade comme ses chansons, un Jude Law au regard vitreux, un scénario lourd, où on se demande en permanence quand est-ce que le film va "vraiment commencer". Le synopsis décrivait vaguement une "recherche du sens de l'amour après une déception amoureuse". La réalisation est encore plus vague que le scénario. On cherche désespérément la movie dans "road-movie". Les séquences ne sont que des prétextes à invoquer la bande son, et non pas le contraire. On aurait dit que Wai s'essayait à un nouveau logiciel de montage, tant il a abusé du "blur" et autres effets bizzarroïdes dont on se serait bien passés. A part une éblouissante Natalie Portman, le seul moment ultra-marketé du film, et seul argument de vente de l'affiche, est un baiser torticolien à la minute 90. Les entartrés aux myrtilles que nous sommes sommes plus motivés pour Rambo4! Vivement!

Monday, December 24, 2007

Sunday, December 23, 2007

باحة الاستراحة

En période d'orages, l'eau de l'océan est foncièrement bleue. Et l'autoroute d'un gris indélébile.
Ma compagnonne de route, Amy, pue le vin à dix mille kilomètres mais est d'une lucidité impressionnante. Elle m'amuse à pester contre "cha3b dial l'auto-stop", quand elle voit tous ces gens au bord de la route qui attendent, seuls ou en groupe, une voiture qui s'arrête, une pick-up, un autocar qui freine net. Et là pour l'eid, les passagers potentiels sont bien habillés, coiffés et attendent sous la pluie. Parce qu'il n'y a pas d'autre moyen.
Des enfants marchent dans le sens contraire à celui des voitures. D'autres dansent sur le pont d'Avignon et crachent sur les pare-brises. Je préfère la salive à un jet de pierres.
Un homme songeur étreint un mouton dodu en surveillant les autres. Un destin vous envoie à la rencontre d'un énorme couteau et vous dédie au sacrifice. L'autre vous dépêche dans les bras d'un grand moustachu. Le destin, oui.
Deux policiers en fin de shift attendent, chacun dans une direction, une compagnie de route de circonstance, une cigarette à partager, un vécu à égrener au fil des kilomètres, un espoir à retrouver en la race humaine.
Un employé d'entretien de l'autoroute avec son uniforme fluorescent s'amuse à faire quelques pas au bord, puis au milieu de la chaussée, comme un gendarme qui s'apprêterait à arrêter des voitures roulant trop vite. Et ça marche. Coup de frein chez les bolides. Sourire du bonhomme. Grisant pouvoir! Il poursuit son remake, tant qu'il y aura des kanbous.
Des Mercedes rutilantes vident leurs cendriers sur la route. D'autres (passagers de Mercedes rutilantes) recrachent des graines de pépites. De quoi booster l'indice national de développement humain. Les employés du péage se surpassent pour battre le record local du sourire-monnaie-ticket-feu vert. Un arc-en-ciel majestueux se dessine par-delà les vignes. Un grand écriteau vert invite à "l'aéroport de Benslimane". Une voiture de dépannage se fait dépanner. Des centaines d'oiseaux non identifiés plannent autour de la décharge de Aïn Harrouda. Un homme enturbanné fait son jogging. Des milliers d'automates tomobilisés s'engagent dans l'entonnoir du périph'. Et Amy de supplier de s'arrêter pour une pause pipi. Promis, la prochaine fois, je prends une caméra.

Tuesday, December 11, 2007

Mirages nocturnes


Blinding lights city, brown faces and hungry hearts have not fed my soul. I kept searching for a hat.