Eastwood, Soderbergh, Wenders, Dardenne(s), etc. vus par Bouchareb, Cuaron et bien sûr Sean Penn. A moins que vous ne préfériez le nouvel Indiana Jones.
Photo: David Lynch
Thursday, April 24, 2008
Tuesday, April 22, 2008
Monologues
Le Premier ministre Abbas El Fassi poursuit les rounds du dialogue social avec les centrales syndicales. Le communiqué officiel publié hier énumère les propositions du gouvernement visant la protection du pouvoir d'achat du citoyen. Ainsi pouvons-nous lire dans ledit communiqué, et à titre d'exemples non exhaustifs: "le gouvernement a proposé une augmentation mensuelle du salaire net des fonctionnaires classés dans les échelles de rémunération 1 à 9, allant de 300 à 459 DH, sur deux étapes à partir du 1er juillet 2008." Heureusement, les échelles 10 et plus n'ont pas été oubliées, puisqu'elles bénéficieront, elles aussi et à partir de janvier 2009 "d'une revalorisation du salaire net de 432 DH au moins". Pour les allocations familiales, le gouvernement a décidé de les porter de 150 à 200 DH par enfant.
La mesure la plus louable concerne nos seniors, puisque"le gouvernement a également proposé l'augmentation du montant minimum de la pension de retraite, en passant de 500 à 600 DH par mois".
Et tout ça, ça chiffre. Rien que la hausse des salaires des fonctionnaires -qui stagne depuis 14 ans- coûtera à l'Etat 10,55 milliards de dirhams. Rien qu'à titre de comparaison populiste et injustifiée, le projet de TGV Casa-Tanger est estimé à 2 milliards d'euros.
Les attentes ouvrières sont certainement comblées. On attend la suite du dialogue avec frénésie.
La mesure la plus louable concerne nos seniors, puisque"le gouvernement a également proposé l'augmentation du montant minimum de la pension de retraite, en passant de 500 à 600 DH par mois".
Et tout ça, ça chiffre. Rien que la hausse des salaires des fonctionnaires -qui stagne depuis 14 ans- coûtera à l'Etat 10,55 milliards de dirhams. Rien qu'à titre de comparaison populiste et injustifiée, le projet de TGV Casa-Tanger est estimé à 2 milliards d'euros.
Les attentes ouvrières sont certainement comblées. On attend la suite du dialogue avec frénésie.
Monday, April 21, 2008
Berkeley htta lmout!
Je suis tombée sur ça. Je suis émue. Didikasse spiciale à mon ami Berkeleyen whom i miss et qui se reconnaitra.
Saturday, April 19, 2008
صحافة و سخافة
Tous les jours, et où que l'on soit lors du tournage, la même scène se produit, invariablement. Un moustachu au visage basané nous aborde, lance un regard soupçonneux et dégaine la fameuse phrase: "3endkoum l'autorisation?"
LOTORIZATION. Ce mot magique qui sonne déjà comme une menace. Et dans mes oreilles, comme une promesse de bagarre enragée. Je la tiendrais volontiers, cette promesse, si ce n'était...
Malgré mon tempérament de féline en cage, je suis d'un calme absolu lorsque nous sommes confrontés à ce genre de topinambours ambulants. Je voudrais tant enregistrer un modèle de réponse audio pour tous les bachi-bouzouk à venir. Juste pour ne pas avoir à répéter les mêmes choses, avec la même application. Walakine pas le choix. Alors ça sonne comme ça, dans un débit de radio slovaque des années 40:
"bla bla 7na douzième bla bla pas d'autorisation du ministère de la Com bla bla Hassan II autorisation spéciale pour les médias du service public bla bla respecter les limites bla bla pas d'écoles, d'administrations, de casernes, d'hôpitaux et de propriétés privées sans autorisation bla bla nous sommes dans une rue nous n'avons pas de compte à rendre bla bla"
Mais encore faut-il que la créature en face nous écoute. Non, non. L'agent en face, qui ne nous a pas honorés de son doux patronyme, n'a que les mots "wilaya", "préparation", "fax" à la moustache. Comme si nous avions le temps de faire des correspondances à tous les services de la ville avant de sortir. A weddi 3la l'efficacité.
Mon problème n'est pas dans l'autorisation en soi. Respecter les règlements est logique et indispensable. Ce qui me dérange, c'est la tournure que prennent les événements dès que X et Y sont informés que l2ida3a débarque. Au-delà de nos noms, de nos numéros de cartes d'identité, de la marque de shampoing qu'on utilise, il faut toujours expliquer la nature du reportage, à qui on va parler, ce qu'on veut montrer. A croire que TOUT le monde a TOUJOURS quelque chose à cacher. C'est quelque chose que je n'ai jamais -encore- vu ailleurs. Alors, quand ON sait que la télé arrive, c'est le maquillage à grande échelle. Comme quand le roi débarque quelque part. Ça lave, ça met de nouveaux uniformes, ça s'organise, ça se brushingue, ça prépare des réponses (parce qu'on connaît rarement ses dossiers, faut-il le préciser), ça se bouscule pour parler du dossier A ou C. Bref, c'est très rare que les gens restent eux-mêmes. La caméra effraie plus qu'elle ne séduit, même si on est constamment harcelés. Les jeunes, moins jeunes, les gosses (c'est les plus difficiles) n'ont que "filmiwna" à la bouche. Mais lorsqu'on donne le micro, c'est la panique, la débandade extrême. Ça bégaie, ça sue à grosses gouttes, ça agit dans un superficiel qui nous fait regretter la presse écrite et ses adjectifs sans scrupules.
Peut-être que j'exagère. Et bien sûr que ça dépend des gens et que ça dépend des domaines. Et là, je confonds un peu la fascination de la caméra et la sur-protection administrative. Mais je suis certaine que les deux sont suscités par la même chose. Un jour, dans une ville du nord, nous étions avec un haut fonctionnaire en train de filmer une rue en chantier. On se fait aborder par un pitbull de 1,85 avec une moustache roussie par le tabac et puant le vin à 10 h du mat' (faut le faire). Il a commencé à rugir menaçant de casser la caméra, ne nous laissant pas le temps d'en placer une. Le haut fonctionnaire a essayé de lui parler. L'autre australopithèque lui a asséné un chapelet d'injures juteuses sur le coup. Il s'est avéré que le boulissi en question faisait partie de la police touristique et n'avait de toute façon rien à voir avec nous. Il n'avait même pas à nous demander la ttorisation. Il doit avoir été muté à Boujdour depuis, je lui enverrai une carte postale à l'occasion. Bref, tous les jours sonnent une succession d'affrontements bêtes et inutiles entre des gens qui essaient de faire leur boulot et d'autres qui essaient de faire leur boulot, mais qui communiquent mal entre eux. Et pourtant, c'est si facile d'être correct, d'être poli, d'être aimable, serviable, et d'agir ensemble dans l'intérêt du mouwatin. Une chose est sûre: le maquillage n'est pas dans l'intérêt de ce dernier.
LOTORIZATION. Ce mot magique qui sonne déjà comme une menace. Et dans mes oreilles, comme une promesse de bagarre enragée. Je la tiendrais volontiers, cette promesse, si ce n'était...
Malgré mon tempérament de féline en cage, je suis d'un calme absolu lorsque nous sommes confrontés à ce genre de topinambours ambulants. Je voudrais tant enregistrer un modèle de réponse audio pour tous les bachi-bouzouk à venir. Juste pour ne pas avoir à répéter les mêmes choses, avec la même application. Walakine pas le choix. Alors ça sonne comme ça, dans un débit de radio slovaque des années 40:
"bla bla 7na douzième bla bla pas d'autorisation du ministère de la Com bla bla Hassan II autorisation spéciale pour les médias du service public bla bla respecter les limites bla bla pas d'écoles, d'administrations, de casernes, d'hôpitaux et de propriétés privées sans autorisation bla bla nous sommes dans une rue nous n'avons pas de compte à rendre bla bla"
Mais encore faut-il que la créature en face nous écoute. Non, non. L'agent en face, qui ne nous a pas honorés de son doux patronyme, n'a que les mots "wilaya", "préparation", "fax" à la moustache. Comme si nous avions le temps de faire des correspondances à tous les services de la ville avant de sortir. A weddi 3la l'efficacité.
Mon problème n'est pas dans l'autorisation en soi. Respecter les règlements est logique et indispensable. Ce qui me dérange, c'est la tournure que prennent les événements dès que X et Y sont informés que l2ida3a débarque. Au-delà de nos noms, de nos numéros de cartes d'identité, de la marque de shampoing qu'on utilise, il faut toujours expliquer la nature du reportage, à qui on va parler, ce qu'on veut montrer. A croire que TOUT le monde a TOUJOURS quelque chose à cacher. C'est quelque chose que je n'ai jamais -encore- vu ailleurs. Alors, quand ON sait que la télé arrive, c'est le maquillage à grande échelle. Comme quand le roi débarque quelque part. Ça lave, ça met de nouveaux uniformes, ça s'organise, ça se brushingue, ça prépare des réponses (parce qu'on connaît rarement ses dossiers, faut-il le préciser), ça se bouscule pour parler du dossier A ou C. Bref, c'est très rare que les gens restent eux-mêmes. La caméra effraie plus qu'elle ne séduit, même si on est constamment harcelés. Les jeunes, moins jeunes, les gosses (c'est les plus difficiles) n'ont que "filmiwna" à la bouche. Mais lorsqu'on donne le micro, c'est la panique, la débandade extrême. Ça bégaie, ça sue à grosses gouttes, ça agit dans un superficiel qui nous fait regretter la presse écrite et ses adjectifs sans scrupules.
Peut-être que j'exagère. Et bien sûr que ça dépend des gens et que ça dépend des domaines. Et là, je confonds un peu la fascination de la caméra et la sur-protection administrative. Mais je suis certaine que les deux sont suscités par la même chose. Un jour, dans une ville du nord, nous étions avec un haut fonctionnaire en train de filmer une rue en chantier. On se fait aborder par un pitbull de 1,85 avec une moustache roussie par le tabac et puant le vin à 10 h du mat' (faut le faire). Il a commencé à rugir menaçant de casser la caméra, ne nous laissant pas le temps d'en placer une. Le haut fonctionnaire a essayé de lui parler. L'autre australopithèque lui a asséné un chapelet d'injures juteuses sur le coup. Il s'est avéré que le boulissi en question faisait partie de la police touristique et n'avait de toute façon rien à voir avec nous. Il n'avait même pas à nous demander la ttorisation. Il doit avoir été muté à Boujdour depuis, je lui enverrai une carte postale à l'occasion. Bref, tous les jours sonnent une succession d'affrontements bêtes et inutiles entre des gens qui essaient de faire leur boulot et d'autres qui essaient de faire leur boulot, mais qui communiquent mal entre eux. Et pourtant, c'est si facile d'être correct, d'être poli, d'être aimable, serviable, et d'agir ensemble dans l'intérêt du mouwatin. Une chose est sûre: le maquillage n'est pas dans l'intérêt de ce dernier.
Wednesday, April 16, 2008
Lola danse et perd
Le Monde a publié aujourd'hui sa fatwa à propos du dernier-né de Nabil Ayouch, Whatever Lola wants. La fatwa est sans appel.
Wednesday, April 09, 2008
Hier, j'ai dû travailler en fin de journée au bureau de Rabat. Alors que j'étais penchée sur les épisodes passionnants des monologues sociaux, des hurlements dehors m'ont (nous ont) fait courir vers les balcons. Et là, c'était un spectacle édifiant, même pour des gens de Rabat "habitués au spectacle quotidien": des centaines de jeunes en gilets bleus courant dans les rues, fuyant les agents des forces auxiliaires, en uniformes kaki. Des centaines, de Jamaâ Assounna, à la CDG, aux pieds du parlement, courant dans les artères, tombant, criant, échappant aux Hrawates. "Des bac-5 poursuivant des Bac+7", ironisa mon collègue.
Des sonneries de sifflet retentissaient toutes les deux secondes. C'étaient les leaders des groupes de chômeurs qui organisaient les troupes. Des voitures des Forces Auxiliaires fonçaient dans les petites rues. Les chômeurs voulaient redescendre vers le Parlement car une princesse devait arriver incessamment et ils espéraient qu'elle les voie. Nous avons eu beau attendre, pas de convoi en vue. Mais la vue de ces diplômés chômeurs en gilets était inratable. Il y a eu de nombreuses altercations, surtout entre les filles et les agents des forces auxiliaires. Les filles poussaient des hurlements à réveiller un mort. Les hurlements se confondaient avec l'appel à la prière d'Al Moghrob de Jamaâ Assounna. Just another day in the capital...
Des sonneries de sifflet retentissaient toutes les deux secondes. C'étaient les leaders des groupes de chômeurs qui organisaient les troupes. Des voitures des Forces Auxiliaires fonçaient dans les petites rues. Les chômeurs voulaient redescendre vers le Parlement car une princesse devait arriver incessamment et ils espéraient qu'elle les voie. Nous avons eu beau attendre, pas de convoi en vue. Mais la vue de ces diplômés chômeurs en gilets était inratable. Il y a eu de nombreuses altercations, surtout entre les filles et les agents des forces auxiliaires. Les filles poussaient des hurlements à réveiller un mort. Les hurlements se confondaient avec l'appel à la prière d'Al Moghrob de Jamaâ Assounna. Just another day in the capital...
Monday, April 07, 2008
La grande évasion
L'évasion de neuf islamistes détenus à la prison de Kénitra m'a laissée sans voix. Je ne connais pas encore les détails. Je sais seulement qu'ils ont creusé un tunnel de près de 24 mètres, liant leur(s) cellule(s) au jardin du directeur du centre pénitentiaire. Ils auraient aussi griffonné un message sur le mur disant qu'ils ont tout fait pour prouver leur innocence, que personne ne les a crus et que c'était la dernière option qu'ils avaient. Ils l'ont certainement fait avec le sentiment qu'ils n'avaient plus rien à perdre. Au moins un d'entre eux est condamné à la peine capitale. D'autres ont écopé de la prison à vie, ou de lourdes peines. Tous sont liés à la cellule de Youssef Fikri, "l'émir de la mort" et ont été arrêtés au lendemain des attentats de mai 2003. Cet épisode n'est pas sans rappeler l'évasion d'El Nene, même si là, il s'agit de neuf personnes, qui ont eu le matériel et le temps de préparer leur évasion sans être inquiétés. Les comment? où? quand? restent momentanément sans réponse.
Friday, April 04, 2008
Grâce royale (Bis)
Mohamed Bougrine et consorts ont été relâchés. C'est la MAP qui l'annonce gentiment cet après-midi:
"SM le Roi Mohammed VI a accordé Sa grâce au profit de dix-sept (17) personnes poursuivies dans le cadre des manifestations du premier mai 2007."
"SM le Roi Mohammed VI a accordé Sa grâce au profit de dix-sept (17) personnes poursuivies dans le cadre des manifestations du premier mai 2007."
Thursday, April 03, 2008
Lola Zaoua
Le dernier film de Nabil Ayouch, Whatever Lola wants, sort le 16 avril en France. D'après la BA, disponible sur Canal+, c'est une sorte de Karaté Kid des temps modernes où une jeune et très blonde New-yorkaise quitte Manhattan pour apprendre la danse orientale au Caire, chez son idole en déhanchement. So So deja-vou! Ce film nous fera-t-il oublier le monstrueux navet qu'est Une minute de soleil en moins? Pas sûr. Walakine peut-être y a-t-il un espoir, avec la charmante gueule d'Assaad Bouab.
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