Je n'ose pas croire que ma connexion ne se soit pas arrêtée en une heure. Que soient loués les aïeux de l'employé Maroc Telecom venu cet après-midi porter secours à un débit agonisant crachant quelques pages -et encore!- une heure par jour.
Semaine éprouvante; travaillant toujours sur le plan stratégique "connaître le Maroc rue par rue". Cette fois-ci, on a mis le cap sur Larache, ma première fois dans cette agréable petite ville. Fameux Balcon Atlantico. Poisson délicieux. Extraordinaire vue de Khmiss Sahel, où les vallées semblent plonger directement dans l'océan. Où commence le bleu, où s'arrête le vert. Pas le temps de s'oublier, il faut déjà passer à autre chose.
Je n'arrête pas de me poser des questions sur ce job. Parfois, je sens que le côté charogne domine. Je suis toujours très mal à l'aise de rentrer chez les gens, pratiquement violer leur intimité, même si je n'ai jamais connu de résistance, so far. Au contraire, les gens sont très accueillants. S'ils ne sont pas très à l'aise au début, ils le sont plus tard. Ils semblent même y prendre plaisir, narrent leurs vies comme des épisodes de feuilleton égyptien. Mais pour moi, porter cela à l'écran -comme pour le reportage qui passera jeudi- est un acte de schizophrénie assumé épisodiquement. Seulement épisodiquement. Je sens clairement que les magazines étaient un bon choix pour moi. Pas question de braquer un micro sur quelqu'un pour arracher une déclaration qui passe au 12h45. Ô frisson d'effroi.
Bien sûr, il y a des fous rires en série, lorsque quelqu'un bloque sur un mot, lorsqu'un interviewé dit totalement le contraire de ce qu'il devrait, lorsqu'on s'emmêle dans les câbles XLR moi, le cameraman et le preneur de son,...Aujourd'hui, un caïd surgit de nulle part, un grain de semoule au coin des lèvres, des babouches aux pieds, pour voir ce que "douzième" mijotait dans le coin. D'autres barbouzes nous croient aveugles, nous suivent à longueur de journée. On se réveille le matin pour trouver un moqaddem penché sur la plaque d'immatriculation de la 4*4 et notant soigneusement le numéro sur son calepin. Un autre d'jeune se présente comme un inspecteur de police et m'assure de leur volonté de garantir notre sécurité pour toute la durée de notre séjour. Choukrane a khouya.
Dix mille contraintes font miroiter la paix relative que l'on a en presse écrite. Parfois en radio aussi. Mais j'imagine que c'est pour ces mêmes contraintes que la satisfaction du travail n'en est finalement que plus grande.
Sunday, March 25, 2007
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2 comments:
quelque chose me dit que parfois c'est le chemin qui nous choisit et pas l'inverse...
faut se méfier de nos envies, estime toi chanceuse ma chère.
Oussama
Ous, tu as toujours été trop philoshophe :) Le chemin avait pas de GPS en me choisissant! :D
Mil besos a ti
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