Nos journées sont, malgré nous, remplies de mille et une peurs. Chacun la sienne. Et chaque jour de survécu sans accroc est touché par la grâce divine.
L'angoisse est partout: des petites sculptures bizzares laissées ci et là par la roommate, aux regards effrayés que l'on pose sur son sac toutes les deux secondes, en le serrant bien fort contre soi. "On" pourrait le voler...
Quelqu'un va-t-il me suivre dans les toilettes de la "Qamra" locale? Devant la porte, un jean féminin traîne par terre. Suspect. La caméra n'est même pas rassurante. Les toilettes sont immenses et désertes. La paranoïa pousse à vérifier sous les portes qu'il n'y a personne, puis à guetter chaque son et partir en vitesse.
La mendiante muette qui rit aux éclats alors qu'il n'y a personne autour, est-elle vraiment inoffensive?
Au Canvas café, où j'aimerais emmenener chacun de mes amis, un fou danse les yeux fermés, les écouteurs sur les oreilles et le walkman dans la main. Soudain, il se lève et fait des pas excentriques dans toutes les directions, les yeux toujours fermés! Il s'approche de moi, me frôle, repart dans des gestes ridicules, se réapproche de mon espace! Mais qui suis-je pour dire qu'il est fou...
La fragilité du fil sur lequel nos soi-disant équilibres tiennent. Les mille accidents évités, les échecs, les chutes. Les deux hommes devant la porte des toilettes du restaurant qui écoutaient une conversation inhabituelle. Le client au serveur mongolien: "sir, you did it on you". Et le mongolien au tablier tâché qui ne comprenait pas.
Les deux hommes qui ont peur. Même plus envie de faire pipi...
On s'accroche au fil, avec ses mains, avec ses dents. And we count our blessings.
Tuesday, December 27, 2005
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11 comments:
Najlae> Il y a comme qui dit un air léger de Bukowski (voir le film de Barbet Schroeder "Barfly" avec Mickey Rourke et Faye Dunaway) qui traine dans la fluidité de ton écrit...
Pas mal, je me régale, en retard, mais je me régale quand meme :)
Thank you bab marrackech :)
سلام
ديما
بارفلاي اعدتني لسنوات النادي السينمائي
مشهد العراك في اللقطات الاخيرة من الفيلم
البطل الكاتب الذي يرفض ان يكون شيئا مهما
نجلاء
فقط : كالعادة رائع
Bluesman> J'ai parfois l'impression qu'on a la meme mere et qu'on partage les memes gouts ? si ça se trouve on est des jumeaux errant dans la toile mais bon on se retrouve chez la soeurette Najlae... c'est déjà ça de gagné ;)
Un très beau film qui m'a marqué et sa musique aussi...
brothers dima & bluesman> mrahba mrahba. c'est l'emission "al moukhtafoune" qui a fait appel a moi pour reunir deux freres qui avaient ete retrouves il y a XX ans bebes, dans un cine-club gauchiste de casa,s'abbreuvant des un jeune age de Bukowski,de Wim Wenders et de Wes Anderson. Contente de vous savoir reunis,virtuellement :)
سلام
سعيد بلقاءك اخي ديما عند الاخت نجلاء
رب اخيك لك لم تلده أمك
bluesman> saidoun ana aydan :) la soeurette najlae sait recevoir en tous les cas...
hehehe,les gars,maintenant,je peux mourir tranquille. ma mission sur terre est accomplie. daba trouvez-moi une soeur!!
Najlae> Moi je trouve que ton titre "Beautiful mind" te va à merveille soeurette :) meme bluesman je le pressens d'accord avec son frére ;)
Sinon tu n'as pas besoin d'une soeur tu as déjà 2 frères maintenant :)
سلام
خويا ديما
انا اتفق معك ديما
dima> mais je veux une soeur :'(
quand eske tu vas nous presenter ton blog?
najib> en fait,le titre "beautiful mind" est celui du film avec Russell Crowe sur le scientifique americain atteint de paranoia. tu te souviens?
Najlae> je te promets dès que j'en aurai un je te le présenterai
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