Everything happens for a reason.
Mercredi soir, en allant imprimer mon itinéraire, je me suis rendue compte que j'avais raté mon avion, qui avait décollé mercredi après-midi. Peut-être devrais-je vérifier ma boîte email correctement et noter les dates précises de mes voyages.
Toujours est-il...me voici en mode "vacances", ou presque. Dès la sortie de l'aéroport, je suis accueillie par des voix de Marocains se disputant la meilleure manière d'arriver à la station de métro.
Il fait beau. Il y a du soleil. On voit bien Manhattan. Je n'ai pas besoin de ma doudoune. Je devrais me reconvertir en importeuse-exporteuse de soleil.
Retrouvailles chaleureuses. Times Square puis italien. Changement d'accoutrement puis direction Nikki Beach, où des silhouettes de rêve se dandinent sur un long podium en bois. Golden Boys and platine girls.
Une amnésie plus tard, à L'Express, des groupes d'insomniaques défilent. C'est génial, une ville où on peut manger 24/24. Succulente tarte Tatin. Eclats de rire.
Regarder du pont de Brooklyn la ville et les lumières de la ville. Se demander si on aimerait un peu plus si on restait un peu plus..
La Limousine nous attend à 21h15 tapantes. Direction: Le Souk. Packed and loud. En bas, des lits baldequins avec table en mosaïque au milieu, chicha et bandes de whities en mal d'exotisme. En haut, on a droit à la mezzanine, jusqu'à une heure indécente puis retour à L'Express. "Izzayik ya naglae?". Le serveur égyptien de la veille s'est souvenu de moi, alors que je ne suis venue qu'une fois. Délicieuse crême brûlée.
Absences. Si loin et si proches.
Et dimanche, il pleut. Blagues turques et blagues salaces. J'ai appris à dire merci.
Le sablier a couru très très vite. Au-revoirs et interminables avions. Bagages perdus, pour pas changer. Back to reality.
Tuesday, January 31, 2006
Monday, January 30, 2006
Update
2h de sommeil en 3 jours.
Fatigue fatale et benefique.
Temperature parfaite, a l'interieur comme a l'exterieur.
Feels good to be in NY.
Pix and incredible stories, very soon.
Fatigue fatale et benefique.
Temperature parfaite, a l'interieur comme a l'exterieur.
Feels good to be in NY.
Pix and incredible stories, very soon.
Saturday, January 28, 2006
Escale du weekend
Friday, January 27, 2006
Ici, ailleurs
Ca y est, c'est décidé, j'ai décidé, je pars.
Je verrouillerai la fenêtre de la cuisine de bon matin, tendrai l'oreille pour savoir si une autre créature est éveillée dans mon bâtiment, dégusterai mon thé brûlant en regardant les news de 2M et en souriant. "Oui, je pars".
Je sortirai la poubelle, ne rangerai pas certaines choses qui traînent, referai mon calcul mental pour savoir si je n'ai rien oublié, courrai à la salle de bains pour une poignée de plus de bâtonnets, on ne sait jamais.
Assez de paires de chaussettes? Assez de variations potentielles de pantalons et de couleurs? Autant de chandails?
Le réveil a été difficile. C'est l'excitation, les mille choses à faire avant de partir. Le thé aidera.
J'enregistrerai un nouveau message téléphonique pour dire que tout peut attendre. J'ai très soif..de l'autre côté.
En ouvrant ma porte, je serai fouettée en pleine face par cet air froid des collines. Heureusement, mon écharpe est là. Je tousse un peu puis ferme la porte.
Dehors, je tire déjà ma valise, confiante, petite cacophonie dans les rues désertées. Les mains gelées mais le souffle chaud. Je chante les départs libérateurs.
Tu dis que je fuis
Mais je pars
Pour mieux revenir
Je verrouillerai la fenêtre de la cuisine de bon matin, tendrai l'oreille pour savoir si une autre créature est éveillée dans mon bâtiment, dégusterai mon thé brûlant en regardant les news de 2M et en souriant. "Oui, je pars".
Je sortirai la poubelle, ne rangerai pas certaines choses qui traînent, referai mon calcul mental pour savoir si je n'ai rien oublié, courrai à la salle de bains pour une poignée de plus de bâtonnets, on ne sait jamais.
Assez de paires de chaussettes? Assez de variations potentielles de pantalons et de couleurs? Autant de chandails?
Le réveil a été difficile. C'est l'excitation, les mille choses à faire avant de partir. Le thé aidera.
J'enregistrerai un nouveau message téléphonique pour dire que tout peut attendre. J'ai très soif..de l'autre côté.
En ouvrant ma porte, je serai fouettée en pleine face par cet air froid des collines. Heureusement, mon écharpe est là. Je tousse un peu puis ferme la porte.
Dehors, je tire déjà ma valise, confiante, petite cacophonie dans les rues désertées. Les mains gelées mais le souffle chaud. Je chante les départs libérateurs.
Tu dis que je fuis
Mais je pars
Pour mieux revenir
Thursday, January 26, 2006
Soundtrack of my life (from Lady M)
La chanson qui vous rappelle un ex
«Me and Mrs Jones » de Billy Paul
2.La chanson qui vous fait rire
« The boy named Sue » de Johnny Cash
3.La chanson qui vous donne la pêche
« Feel good » de Gorillaz
4.La chanson qui vous rappelle quelqu'un de precieux
« Let's stay together» d'Al Green
5.La chanson que vous auriez aimé écrire
«Porcelain » de Moby
6.La chanson qui vous rend nostalgique
« I want to spend the night » de Bill Withers
7.La chanson qui vous rappelle votre adolescence
« The Unforgiven », Metallica
8.La chanson que vous aimez d’un artiste que vous détestez
« Spanish song » , de Celine Dion
9.La chanson que vous admettez aimer honteusement
"Slave for you" de Britney Spears
10.La chanson dont vous aimez les paroles
« The Strangest thing », George Michael
11.La chanson avec laquelle vous aimez vous réveiller
"Jazz aux Oudayas. Track3"
12.La chanson qui vous rappelle votre enfance
« C'est un beau roman, c'est une belle histoire »
13.La chanson qui vous fait penser aux vacances
« Chico de Brazil »
14.La chanson qui vous rappelle votre meilleure amie
«Cherry Blossom girl » de Air
15.La chanson qui vous fait pleurer
«Mani Hani » de Khaled
16.La chanson qui vous fait penser à votre solitude
« Everybody here wants you » de Jeff Buckley
17.La chanson que vous aimez chanter
"Too good to be true", version Lauryn Hill
18.La chanson qui correspond à votre état d’esprit du moment
« Pardon me » d'Incubus
19.La chanson que vous détestez par-dessus tout
La chanson en roumain qui passait ces 2-3 dernieres annees
20. La chanson que vous aimez mettre dans votre chambre à coucher
"This moment with you" de George Michael
[Ok Ok la torche est passee a LB,GamiNa,FayS,MHyde et GarAmud s'il passe par la et veut bien]
En fait,je la passe a tous ceux qui veulent bien [y a trop de timides par ici]
«Me and Mrs Jones » de Billy Paul
2.La chanson qui vous fait rire
« The boy named Sue » de Johnny Cash
3.La chanson qui vous donne la pêche
« Feel good » de Gorillaz
4.La chanson qui vous rappelle quelqu'un de precieux
« Let's stay together» d'Al Green
5.La chanson que vous auriez aimé écrire
«Porcelain » de Moby
6.La chanson qui vous rend nostalgique
« I want to spend the night » de Bill Withers
7.La chanson qui vous rappelle votre adolescence
« The Unforgiven », Metallica
8.La chanson que vous aimez d’un artiste que vous détestez
« Spanish song » , de Celine Dion
9.La chanson que vous admettez aimer honteusement
"Slave for you" de Britney Spears
10.La chanson dont vous aimez les paroles
« The Strangest thing », George Michael
11.La chanson avec laquelle vous aimez vous réveiller
"Jazz aux Oudayas. Track3"
12.La chanson qui vous rappelle votre enfance
« C'est un beau roman, c'est une belle histoire »
13.La chanson qui vous fait penser aux vacances
« Chico de Brazil »
14.La chanson qui vous rappelle votre meilleure amie
«Cherry Blossom girl » de Air
15.La chanson qui vous fait pleurer
«Mani Hani » de Khaled
16.La chanson qui vous fait penser à votre solitude
« Everybody here wants you » de Jeff Buckley
17.La chanson que vous aimez chanter
"Too good to be true", version Lauryn Hill
18.La chanson qui correspond à votre état d’esprit du moment
« Pardon me » d'Incubus
19.La chanson que vous détestez par-dessus tout
La chanson en roumain qui passait ces 2-3 dernieres annees
20. La chanson que vous aimez mettre dans votre chambre à coucher
"This moment with you" de George Michael
[Ok Ok la torche est passee a LB,GamiNa,FayS,MHyde et GarAmud s'il passe par la et veut bien]
En fait,je la passe a tous ceux qui veulent bien [y a trop de timides par ici]
La rage
Pardon
Pardon
I'm not the one you were expecting
La course, effrénée
Haletante, haletante
Bug dans les system settings, mes system settings
I'm not the one you expected
La rage de vivre
Où vas-tu écorchée? Malheureuse. C'est un sens interdit.
Total nonsense
La course effréenée, haletante
Navigation entre rires jaunes
Et visages verts
Plus de minuit, au banc de montage. Je suis déçue par moi-même. Aucune organisation. Très peu de structure. Eparpillée. Peut-être ai-je simplement besoin d'un nouvel organizer, quelque chose avec des fleurs et des papillons dessus. En attendant le deuxième bus, je me suis dit: je sais ce dont j'ai besoin: des nouvelles chaussures! Je cours beaucoup, c'était un achat intelligent.
Quelqu'un me vendrait-il un bout de cerveau qui fonctionne sans trop de réglisse?
Pardon
I'm not the one you were expecting
La course, effrénée
Haletante, haletante
Bug dans les system settings, mes system settings
I'm not the one you expected
La rage de vivre
Où vas-tu écorchée? Malheureuse. C'est un sens interdit.
Total nonsense
La course effréenée, haletante
Navigation entre rires jaunes
Et visages verts
Plus de minuit, au banc de montage. Je suis déçue par moi-même. Aucune organisation. Très peu de structure. Eparpillée. Peut-être ai-je simplement besoin d'un nouvel organizer, quelque chose avec des fleurs et des papillons dessus. En attendant le deuxième bus, je me suis dit: je sais ce dont j'ai besoin: des nouvelles chaussures! Je cours beaucoup, c'était un achat intelligent.
Quelqu'un me vendrait-il un bout de cerveau qui fonctionne sans trop de réglisse?
Wednesday, January 25, 2006
Drogues douces
Le syndrôme de busitude s'est abattu sur moi par une matinée ensoleillée, en réponse à des prières ininterrompues suite à un mois de vacances pluvieux et ennuyeux. La boîte vocale n'est vérifiée qu'à une heure tardive de la nuit, les converses noires sont de mise chaque matin pour cause de course effrénée toute la journée à travers le campus et le petit agenda est barbouillé, du lundi au lundi. Les repas sont évidemment remplacés par des pastilles à la réglisse.
Que veut le peuple?
Plus de quatre heures de sommeil.
L'ennui avec Berkeley est que les classes sont tellement intéressantes qu'on accepte de se surcharger de travail pour le plaisir de l'apprentissage, "mina lmahdi ila lla7di".
Ah les angoisses du dernier semestre...Quel "après Berkeley"? Comment en profiter au maximum? Impossible d'en profiter au maximum, justement. Mais on fait ce qu'on peut.
Le semestre dernier, nous nous étions plaints de ne pas avoir certaines classes, alors ils nous ont mis au pied du mur et nous ont demandés de venir avec des propositions de sujets, des propositions de professeurs, des propositions de plans de cours et même de sources de financement!
Ce semestre donc, voilà que notre catalogue s'enrichit d'une classe sur "écrire sur l'art", "le jazz et le blues à Oakland", d'une autre sur "couvrir la chaîne alimentaire", d'un "écrire sur la science" et je pense d'une classe sur "urbanisme et journalisme". Pour les amateurs de littérature, deux classes sont en compétitition: "Dostoevsky, le nouvelliste et le journaliste" puis "Shakespeare ou l'art de l'éditorial"! Sans parler des autres classes sur l'Inde, le Japon (que j'ai pris l'année dernière) et même La Nouvelle Orléans! Bref, deux points d'exclamation successifs, ça veut tout dire.
Vers minuit, on glande dans le couloir avec le reste d'un Dr Pepper ou d'un Red Bull. On prévoit d'acheter un canapé comme cadeau de la prom' pour les futures générations de workaholics mais la campagne bat son plein en ce moment pour désigner une célébrité du monde des médias pour prononcer un discours lors de notre cérémonie de remise de diplômes.
Parmi les noms plébiscités: Michael Moore, Bill O’Reilly ou encore Christiane Amanpour. J'ai voté pour Kevin Sites.
L'avantage avec la busitude, c'est qu'on arrête de trop réfléchir.
Should I wait for you
My substitute for love
My subsitute for love
Que veut le peuple?
Plus de quatre heures de sommeil.
L'ennui avec Berkeley est que les classes sont tellement intéressantes qu'on accepte de se surcharger de travail pour le plaisir de l'apprentissage, "mina lmahdi ila lla7di".
Ah les angoisses du dernier semestre...Quel "après Berkeley"? Comment en profiter au maximum? Impossible d'en profiter au maximum, justement. Mais on fait ce qu'on peut.
Le semestre dernier, nous nous étions plaints de ne pas avoir certaines classes, alors ils nous ont mis au pied du mur et nous ont demandés de venir avec des propositions de sujets, des propositions de professeurs, des propositions de plans de cours et même de sources de financement!
Ce semestre donc, voilà que notre catalogue s'enrichit d'une classe sur "écrire sur l'art", "le jazz et le blues à Oakland", d'une autre sur "couvrir la chaîne alimentaire", d'un "écrire sur la science" et je pense d'une classe sur "urbanisme et journalisme". Pour les amateurs de littérature, deux classes sont en compétitition: "Dostoevsky, le nouvelliste et le journaliste" puis "Shakespeare ou l'art de l'éditorial"! Sans parler des autres classes sur l'Inde, le Japon (que j'ai pris l'année dernière) et même La Nouvelle Orléans! Bref, deux points d'exclamation successifs, ça veut tout dire.
Vers minuit, on glande dans le couloir avec le reste d'un Dr Pepper ou d'un Red Bull. On prévoit d'acheter un canapé comme cadeau de la prom' pour les futures générations de workaholics mais la campagne bat son plein en ce moment pour désigner une célébrité du monde des médias pour prononcer un discours lors de notre cérémonie de remise de diplômes.
Parmi les noms plébiscités: Michael Moore, Bill O’Reilly ou encore Christiane Amanpour. J'ai voté pour Kevin Sites.
L'avantage avec la busitude, c'est qu'on arrête de trop réfléchir.
Should I wait for you
My substitute for love
My subsitute for love
Monday, January 23, 2006
Jelly Belly
Y a des jours comme ça où je me sens vieille, c'est le mot.
Le thème de la soirée était "slutty night" (traduction indisponible). Durrell m'avait prévenue: "je vais me saouler comme jamais avant".
Rebecca, la double airbag attitrée de chaque soirée, avait préparé une trentaine de jello shots. Bien entendu, tout le monde a ramené des bières et moi..un pack de Diet Coke. Autant ramener ce que je peux boire.
Et vas-y que je te montre comment on fait la meilleure margaritha. Et vas-y que je plonge le nez dans le jello shot. Et vas-y que je me foute de la gueule de ton pack de bière.
Ma responsabilité était claire: maintenir le feu sur le dance floor. Epuisant après quelques heures. Un groupe s'enferme dans la chambre de Tim et en ressort une quarantaine de minutes plus tard, happy et fumeux.
On se dispute le droit de brancher son i-pod parce qu'on a "la collection de musique la plus diverse et la plus cool".
Je crois que je vais arrêter de tenir par politesse plus de 5 minutes une conversation qui m'ennuie. D'ailleurs, je louche à chaque distraction, comme Sudhin tombant par terre, yeux globuleux, accroché à sa copine, presqu'aussi saoule.
J'attends qu'Edwin sorte de la salle de bains. Je crie à Ryan de sortir de derrière le rideau de la baignoire. Surtout qu'avec ses chaussures crasseuses, la baignoire est maintenant noire de boue.
2h30. Une bande d'excités commence enfin à danser. Horreur des Diesel en sortie, qui démarrent tard. Mal aux pieds. Mauvaise humeur. En attendant, Emilia s'est bourrée la gueule et peut pas me reconduire. Affalée sur un sofa, je pense à la veille: chez Ahmad, un Marocain de Tiznit, qui nous a cuisinés un tajine berbère délicieux, accompagné d'un berrad qu'on a essoré jusqu'à la dernière goutte. Great conversation, great food. For the first time in months, I had fun.
Le thème de la soirée était "slutty night" (traduction indisponible). Durrell m'avait prévenue: "je vais me saouler comme jamais avant".
Rebecca, la double airbag attitrée de chaque soirée, avait préparé une trentaine de jello shots. Bien entendu, tout le monde a ramené des bières et moi..un pack de Diet Coke. Autant ramener ce que je peux boire.
Et vas-y que je te montre comment on fait la meilleure margaritha. Et vas-y que je plonge le nez dans le jello shot. Et vas-y que je me foute de la gueule de ton pack de bière.
Ma responsabilité était claire: maintenir le feu sur le dance floor. Epuisant après quelques heures. Un groupe s'enferme dans la chambre de Tim et en ressort une quarantaine de minutes plus tard, happy et fumeux.
On se dispute le droit de brancher son i-pod parce qu'on a "la collection de musique la plus diverse et la plus cool".
Je crois que je vais arrêter de tenir par politesse plus de 5 minutes une conversation qui m'ennuie. D'ailleurs, je louche à chaque distraction, comme Sudhin tombant par terre, yeux globuleux, accroché à sa copine, presqu'aussi saoule.
J'attends qu'Edwin sorte de la salle de bains. Je crie à Ryan de sortir de derrière le rideau de la baignoire. Surtout qu'avec ses chaussures crasseuses, la baignoire est maintenant noire de boue.
2h30. Une bande d'excités commence enfin à danser. Horreur des Diesel en sortie, qui démarrent tard. Mal aux pieds. Mauvaise humeur. En attendant, Emilia s'est bourrée la gueule et peut pas me reconduire. Affalée sur un sofa, je pense à la veille: chez Ahmad, un Marocain de Tiznit, qui nous a cuisinés un tajine berbère délicieux, accompagné d'un berrad qu'on a essoré jusqu'à la dernière goutte. Great conversation, great food. For the first time in months, I had fun.
Thursday, January 19, 2006
Où sont les hommes?
Oui, c'est cette question totalement existentielle dont je débatterai aussitôt mes bagages posés à mon QG à Rabat, lorsque ma chambre ressemblera à autre chose qu'un dépôt de cartons de bouquins, de peluches et de souvenirs, entre quatre murs bleu turquoise (merci maman pour cette magnifique surprise de l'hiver dernier, qui m'a poussée à dormir dans le salon).
Je ne sais pas quand cela va avoir lieu (la repeinture en couleur normale, adulte, puis la réunion sus-mentionnée) mais je sais pertinemment qui sera là et quel sera l'ordre du jour.
Ces interrogations autour d'une pomme de bon soir (de bon matin du Maroc) ont été déclenchées par un email de mon amie "Fatine" (l'anonymat est préféré). Fatine, 25 ans donc, ingénieure, mignonne, amie de longue date, en stage à Paris pendant quelques mois, n'a rien trouvé de mieux à faire pour tuer le temps que de commencer un second Master! Elle me dit qu'après un désert sentimental de plusieurs longs mois, sa belle soeur a fini par la mettre en contact avec un mec qui vit à Nashville, Tenessee (la 3roubiya!!!), qui veut se marier et qui l'appele au téléphone pour de creuses conversations.
Qui l'aurait cru! Je tombe des nues..Je voudrais donner un coup de main au destin, suggérer un endroit, une chose à faire, mais..
Rabat. Un samedi soir. On a abandonné l'idée de sortir vu qu'on sait à l'avance ce qu'on va "trouver": une armée de saoulards mal accompagnés et une horde de Djeunes, dont nos petits cousins, un verre à la main. "Ah je t'avais pas vu depuis ton baptême toi". Oui, nous avons vieilli.
Dans un salon donc, en remplacement. Enième discussion sur notre génération bizarroide. Sommes-nous trop exigeantes? Où va-t-on pour rencontrer des gens intéressants au Maroc? On part, on souffre nos ghorbas respectives et on revient toute enthousiastes pour se retrouver dans un salon à déclarer solennellement ne pas vouloir être de nouvelles Bridget Jones.
Rabat est trop petite. Nous voilà donc à Bouznika, puis Casa, puis Marrakech, à la recherche de "gens intéressants". Comme ici quoi: des discussions, de la musique, des échanges quoi. Sans cacophonie, sans ivrognes, sans dssara. Pas des coups d'un soir. On rentre bredouilles, commes les chasseurs de sanglier en Arabie Saoudite.
Allez les mecs, perles rares, où vous cachez-vous? Ne me parlez pas de terrains de golfs boueux, de salles de billards miteuses ou de bureaux poussiéreux...Je dois redonner de l'espoir à mes troupes de filles exceptionnelles.
Je ne sais pas quand cela va avoir lieu (la repeinture en couleur normale, adulte, puis la réunion sus-mentionnée) mais je sais pertinemment qui sera là et quel sera l'ordre du jour.
Ces interrogations autour d'une pomme de bon soir (de bon matin du Maroc) ont été déclenchées par un email de mon amie "Fatine" (l'anonymat est préféré). Fatine, 25 ans donc, ingénieure, mignonne, amie de longue date, en stage à Paris pendant quelques mois, n'a rien trouvé de mieux à faire pour tuer le temps que de commencer un second Master! Elle me dit qu'après un désert sentimental de plusieurs longs mois, sa belle soeur a fini par la mettre en contact avec un mec qui vit à Nashville, Tenessee (la 3roubiya!!!), qui veut se marier et qui l'appele au téléphone pour de creuses conversations.
Qui l'aurait cru! Je tombe des nues..Je voudrais donner un coup de main au destin, suggérer un endroit, une chose à faire, mais..
Rabat. Un samedi soir. On a abandonné l'idée de sortir vu qu'on sait à l'avance ce qu'on va "trouver": une armée de saoulards mal accompagnés et une horde de Djeunes, dont nos petits cousins, un verre à la main. "Ah je t'avais pas vu depuis ton baptême toi". Oui, nous avons vieilli.
Dans un salon donc, en remplacement. Enième discussion sur notre génération bizarroide. Sommes-nous trop exigeantes? Où va-t-on pour rencontrer des gens intéressants au Maroc? On part, on souffre nos ghorbas respectives et on revient toute enthousiastes pour se retrouver dans un salon à déclarer solennellement ne pas vouloir être de nouvelles Bridget Jones.
Rabat est trop petite. Nous voilà donc à Bouznika, puis Casa, puis Marrakech, à la recherche de "gens intéressants". Comme ici quoi: des discussions, de la musique, des échanges quoi. Sans cacophonie, sans ivrognes, sans dssara. Pas des coups d'un soir. On rentre bredouilles, commes les chasseurs de sanglier en Arabie Saoudite.
Allez les mecs, perles rares, où vous cachez-vous? Ne me parlez pas de terrains de golfs boueux, de salles de billards miteuses ou de bureaux poussiéreux...Je dois redonner de l'espoir à mes troupes de filles exceptionnelles.
Tuesday, January 17, 2006
25 au compteur
A mon alter ego de toujours,
Daba toi et moi, on totalise 50 ans. T'as intérêt à te dépêcher de lancer un canard aussi excellentissime que ta personne et à me préparer un salaire de rêve.
Tu dois être fier de toi. Je le suis en tous cas.
Estoy aqui,
najshems
Daba toi et moi, on totalise 50 ans. T'as intérêt à te dépêcher de lancer un canard aussi excellentissime que ta personne et à me préparer un salaire de rêve.
Tu dois être fier de toi. Je le suis en tous cas.
Estoy aqui,
najshems
incomplet
Le sms était court et disait juste "can i spend the night with you?". Il le relut plusieurs fois en se grattant le crâne. Il rangea un peu en traînant de la patte. Il s'était déjà mis au lit lorsque le téléphone vibra. Il relut le message deux fois et se laissa choir sur l'oreiller.
Marre d'être le second choix...
Dehors, il pleuvait. Elle frappa à la porte. Ce n'était pas exactement frapper, c'était comme un chat griffant la porte pour se réfugier à l'intérieur. Il l'enveloppa de ses bras et elle le renifla longtemps sans rien dire. Elle lui mouilla son tee-shirt avec ses cheveux.
Il se demanda ce qui clochait cette fois, ses parents, l'Autre, mais ne posa aucune question.
Il y a des limites à la gentillesse. Où finit le "gentil" et commence le "con"?, se demanda-t-il en mettant du Macy Gray.
Et puis merde, elle était là, c'était tout ce qui comptait à ce moment, qu'elle ait choisi d'aller chez lui et personne d'autre, qu'elle lui faisait confiance, qu'elle se sentait bien avec lui.
Il lui laissa sa chambre à coucher et déplia son futon. Il n'arrivait pas à dormir. Il sursauta lorsqu'elle se glissa à côté de lui et s'enveloppa de ses bras. Il sentit ses pieds glacés contre ses mollets de footballeur. Il respirait à peine. Elle, la pompière pyromanne, qui allumait les feux puis les refroidissait d'un jet de parole.
Et parfois, il en a marre des douches écossaises des émotions, marre de se demander ce qui cloche chez lui malgré sa "perfection" affichée, marre d'attendre un déclic de sa part, marre d'espérer qu'un jour la tendresse vire à l'amour. "Quel con", se dit-il en la serrant un peu plus fort.
Marre d'être le second choix...
Dehors, il pleuvait. Elle frappa à la porte. Ce n'était pas exactement frapper, c'était comme un chat griffant la porte pour se réfugier à l'intérieur. Il l'enveloppa de ses bras et elle le renifla longtemps sans rien dire. Elle lui mouilla son tee-shirt avec ses cheveux.
Il se demanda ce qui clochait cette fois, ses parents, l'Autre, mais ne posa aucune question.
Il y a des limites à la gentillesse. Où finit le "gentil" et commence le "con"?, se demanda-t-il en mettant du Macy Gray.
Et puis merde, elle était là, c'était tout ce qui comptait à ce moment, qu'elle ait choisi d'aller chez lui et personne d'autre, qu'elle lui faisait confiance, qu'elle se sentait bien avec lui.
Il lui laissa sa chambre à coucher et déplia son futon. Il n'arrivait pas à dormir. Il sursauta lorsqu'elle se glissa à côté de lui et s'enveloppa de ses bras. Il sentit ses pieds glacés contre ses mollets de footballeur. Il respirait à peine. Elle, la pompière pyromanne, qui allumait les feux puis les refroidissait d'un jet de parole.
Et parfois, il en a marre des douches écossaises des émotions, marre de se demander ce qui cloche chez lui malgré sa "perfection" affichée, marre d'attendre un déclic de sa part, marre d'espérer qu'un jour la tendresse vire à l'amour. "Quel con", se dit-il en la serrant un peu plus fort.
Monday, January 16, 2006
Previews
Cela va sans dire que je suis une adoratrice de bandes-annonces. Etant donné ma récente boulimie de films, je partage avec vous les dernières bandes-annonces qui m'ont intriguée.
Il y a d'abord un des derniers bébés de Steven Soderbergh, Bubble. Soderbergh est, rappelons le, le réalisateurs d'entre autres Traffic, Ocean's 11, Ocean's 12, etc etc. Bubble est une histoire de meurtre dans une petite ville américaine mais jetez un oeil à la bande-annonce; terrifiante dans son étrangeté.
Le dernier Lars Von Trier a encore une fois un soupçon de mystère dans l'air dans une histoire de races dans Manderlay.
Mel Gibson donne la chaire de poule avec son très attendu Apocalypto.
Et enfin, souvent imité, jamais égalé, Scary Movie 4 dans sa version machiavéliquement trash, plus on est fou plus on rit.
J'attends tout cela avec impatience.
Il y a d'abord un des derniers bébés de Steven Soderbergh, Bubble. Soderbergh est, rappelons le, le réalisateurs d'entre autres Traffic, Ocean's 11, Ocean's 12, etc etc. Bubble est une histoire de meurtre dans une petite ville américaine mais jetez un oeil à la bande-annonce; terrifiante dans son étrangeté.
Le dernier Lars Von Trier a encore une fois un soupçon de mystère dans l'air dans une histoire de races dans Manderlay.
Mel Gibson donne la chaire de poule avec son très attendu Apocalypto.
Et enfin, souvent imité, jamais égalé, Scary Movie 4 dans sa version machiavéliquement trash, plus on est fou plus on rit.
J'attends tout cela avec impatience.
Men of the year
Le très bon hebdomadaire arabophone Al Jareeda Al Oukhra a encore suscité la controverse avec la publication d'un "mini-sondage" sur "l'homme de l'année" où Driss Benzekri est arrivé premier et Mohammed VI en second. Plusieurs hommes politiques, dont des ministres, ont fait part de leur colère quant à l'insolence du journal à mettre le roi en 2nde position. Le ministre Saâd Alami a déclaré « qu'évoquer la personne du roi dans ce genre de questions n'a aucun sens ». Larbi Messari l'a surpassé en disant que "Mohammed VI demeure la personnalité de toutes les années". Quant à Naïm Kamal, ex-L'Opinion, il a précisé que "la personne du roi est celle de tous les Marocains et ne doit de ce fait faire l'objet d'un tel choix".
Parmi les autres personalités plébiscitées figurent Hakimma Himmich, Mehdi Mandjra, Nadia Yassine ou encore Rachid Nini. Plus de détails sur le sondage à ce lien.
Parmi les autres personalités plébiscitées figurent Hakimma Himmich, Mehdi Mandjra, Nadia Yassine ou encore Rachid Nini. Plus de détails sur le sondage à ce lien.
Virgin suicide
Je regarde rarement la télé ici, mais lorsque j'ai vu le synopsis de ce documentaire sur internet, j'ai enregistré grâce à Tivo ledit documentaire que j'ai pu regarder aujourd'hui à l'école. Lee, une ancienne productrice à MSNBC et camarade de classe, était assise à côté de moi.
Le documentaire intitulé "The Virgin diaries" suivait une jeune marocaine de Fès, Fatiha, dans sa quête d'une réponse à la question: "si mon fiancé m'embrasse la main, est-ce que c'est haram?".
Généralement, je patiente un petit moment pour connaître le fin mot de l'histoire.
Fatiha est vierge, fait sa prière et va se marier à un bonhomme que son grand-père lui a choisi avant de mourir. Le bonhomme fait ses études en Corée et vient la rencontrer. Ils discutent longuement et à la fin, il lui baise la main. Plus tard, il lui écrit pour lui dire que "ce qu'ils ont fait était mal". La fille ne comprend pas, elle culpabilise d'avoir "été une mauvaise musulmane" et là commence le périple de Fatiha avec Jessica, la journaliste américaine athée qui veut comprendre.
Ensemble, Fatiha et Jessica parcourent le pays à la recherche d'un Fqih pour les éclairer. Un jour, elles font 1400 kilomètres jusqu'au désert et le "grand maître" refuse de lui parler, "même avec un drap les séparant". Il réclame un homme comme messager. Fatiha répète à Jessica qu'un "musulman peut poser n'importe quelle question". Jessica lui rit au nez.
A Rabat, Fatiha visite un gynéco qui explique les techniques de réfection de l'hymen devant les yeux éberlués de Lee qui n'en avait jamais entendu parler.
Plus loin, à une école coranique, un autre fqih explique à des centaines de jeunes taleb qu"une femme qui atteint les 30 ans sans avoir d'enfants et poursuit sa carrière est une femme vouée à l'échec, etc". J'explique à Lee qui me regarde avec des yeux interloqués, qu'il existe tant de "maîtres" ignorants et que le premier exemple de cet immense mensonge est Khadija, la femme du prophète, businesswoman accomplie et musulmane accomplie. J'explique également à Lee qu'il y a religion et il y a culture. Au Maroc, c'est la culture de l'ignorance qui prime sur les vrais fondements religieux. De même, beaucoup perpétuent des traditions aveugles en faisant croire aux gens que ce sont des préceptes religieux.
Des centaines de kilomètres plus loin, Fatiha et jessica prennent un café avec Noureddine et sa femme. Noureddine dit qu'il est d'accord pour que sa femme ait "des relations" (comprendre platoniques) avant le mariage mais qu'elle soit vierge.
Dans un autre village sahraoui, SiMohamed introduit Fatiha et Jessica dans une maison avec plein de dames qui racontent leur nuit de noces. "Les femmes griffent sauvagement leurs maris la première nuit car elles se défendent contre ce qu'elles ne connaissent pas". Elles expliquent également que lorsque l'homme n'arrive pas à déflorer la femme, on appele "lkhadem" pour déflorer de son doigt enrobé dans un drap la vierge mariée. A ce moment du récit, Lee se lève et s'en va.
Après une heure de péripéties plus incroyables les unes que les autres, durant lesquelles je me suis posée des milliers de questions quant à mon retour éventuel au bled, Fatiha a fini par rompre avec son fiancé après être tombée amoureuse d'un iranien dans le train de Strasbourg à Leipzig. Aux dernières deux minutes du film, Fatiha et Jessica trouvent un alem à Rabat qui parle français, habillé en costard, assis à moins de trois mètres de Fatiha à la Tour Hassan et qui dit "mais bien sûr que ce n'est pas haram, un baiser sur la main! Même sur la bouche ce n'est pas haram! Surtout si c'est votre promis!".
Fatiha vole de joie. "Je te l'avais dit Jessica!".
J'ai ressenti une peine immense à la fin du documentaire. Des millions de personnes ont vu ce film à la TV et à des festivals. Quelle image ça a donné du Maroc...Quelle image donnons-nous de nous-même et quand est-ce que nous allons cesser de laisser à des imbéciles qui ne connaissent même pas la religion la responsabilité immense de parler pour nous?
Enième coup de sabre dans l'eau.
Sunday, January 15, 2006
Le pacte des loups
J'ai une antipathie particulière pour Cheikh Yassine et la Jamaâ d'Al Adl Wal Ihssane. Je suis en train de lire, très lentement, "Islamiser la modernité" de Abdeslam Yassine et je n'arrive pas à le finir tellement il m'ennuie.
Par contre, je lis avec beaucoup d'entrain Nadia Yassine. C'est une femme cultivée, forte, d'une grande éloquence, un incroyable sens de la répartie. J'étais à sa conférence de Berkeley de l'année dernière et je l'ai revue à son procès lorsque j'y suis allée avec le nounours cet été. Je viens de lire cette interview d'elle par Taieb Chadi dans Le Journal de cette semaine. Je l'ai lue de A à Z, comme d'habitude.
Je ne vais pas la contredire sur les questions relatives à l'éducation et à la démocratie. Je suis plutôt d'accord pour qualifier notre constitution d'archaïque.
Mais lorsque Chadi la questionne sur l'alternative que son mouvement propose, ses réponses sont totalement ambigues et peu rassurantes. Elle parle d'un "pacte islamique"qui rallierait tous les citoyens. Jugez-donc: " Notre projet, loin d'être un projet totalitaire, est un projet où tous les marocains de toute tendance auront leur mot à dire. Nous proposons un pacte islamique, une sorte de conférence nationale qui serait basée sur le ciment le plus commun dans un pays où on s'est appliqué à encourager et à manipuler le tribalisme ou le corporatisme ; ce ciment serait en l'occurrence l'islam".
Plus loin, elle dit: "Nous ne voulons pas être khalife à la place du khalife. De plus, la khilafa est un concept pas une forme politique".
Tout en soulignant qu'Al Adl est "victime d'une propagande" visant à les décribiliser, Nadia Yassine affirme que s'ils prennent le pouvoir, ils ne fermeront ni bars ni cabarets. "On ne brusquera absolument rien. Il ne s'agit pas t'interdire, il s'agit de convaincre".
Bon, je laisse à chacun le soin de lire, commenter, contredire, etc. Mais je suis juste dégoûtée de nos hommes politiques. Je n'ai pas encore lu l'interview de Radi par le nounours, mais il ne me donne pas envie de le lire, le Radi. Tout le monde est léthargique et personne pour répondre, personne pour dire mieux, personne pour surpasser dans une classe médiocre. Alors, oui le Maroc, RDV en 2007...
Par contre, je lis avec beaucoup d'entrain Nadia Yassine. C'est une femme cultivée, forte, d'une grande éloquence, un incroyable sens de la répartie. J'étais à sa conférence de Berkeley de l'année dernière et je l'ai revue à son procès lorsque j'y suis allée avec le nounours cet été. Je viens de lire cette interview d'elle par Taieb Chadi dans Le Journal de cette semaine. Je l'ai lue de A à Z, comme d'habitude.
Je ne vais pas la contredire sur les questions relatives à l'éducation et à la démocratie. Je suis plutôt d'accord pour qualifier notre constitution d'archaïque.
Mais lorsque Chadi la questionne sur l'alternative que son mouvement propose, ses réponses sont totalement ambigues et peu rassurantes. Elle parle d'un "pacte islamique"qui rallierait tous les citoyens. Jugez-donc: " Notre projet, loin d'être un projet totalitaire, est un projet où tous les marocains de toute tendance auront leur mot à dire. Nous proposons un pacte islamique, une sorte de conférence nationale qui serait basée sur le ciment le plus commun dans un pays où on s'est appliqué à encourager et à manipuler le tribalisme ou le corporatisme ; ce ciment serait en l'occurrence l'islam".
Plus loin, elle dit: "Nous ne voulons pas être khalife à la place du khalife. De plus, la khilafa est un concept pas une forme politique".
Tout en soulignant qu'Al Adl est "victime d'une propagande" visant à les décribiliser, Nadia Yassine affirme que s'ils prennent le pouvoir, ils ne fermeront ni bars ni cabarets. "On ne brusquera absolument rien. Il ne s'agit pas t'interdire, il s'agit de convaincre".
Bon, je laisse à chacun le soin de lire, commenter, contredire, etc. Mais je suis juste dégoûtée de nos hommes politiques. Je n'ai pas encore lu l'interview de Radi par le nounours, mais il ne me donne pas envie de le lire, le Radi. Tout le monde est léthargique et personne pour répondre, personne pour dire mieux, personne pour surpasser dans une classe médiocre. Alors, oui le Maroc, RDV en 2007...
Saturday, January 14, 2006
K.O.
Et mes doigts, gelés.
Et la douche, froide.
Et les nuits, longues et sombres.
Et les rues, calmes et humides.
Et les hommes, beaux.
Et les femmes, encore plus belles.
Et toutes les guerres, moches à en vomir.
Longtemps, j’ai fait la guerre contre moi-même et on s’est regardées, haletantes, assoiffées, en lambeaux. On s’est griffées, tirées la tignasse, cognées sans merci, avec des yeux au beurre noir, sous l’amande striée de vert, sans arriver a mettre l’autre K.O.
Et tous les jours, le même scénario. Comme un jour sans fin, où l'on se réveille, on se rendort, où l'on sort en sentant qu'on porte invariablement la même chose et qu'on a la même expression de visage.
Je vais changer de vie.
Et la douche, froide.
Et les nuits, longues et sombres.
Et les rues, calmes et humides.
Et les hommes, beaux.
Et les femmes, encore plus belles.
Et toutes les guerres, moches à en vomir.
Longtemps, j’ai fait la guerre contre moi-même et on s’est regardées, haletantes, assoiffées, en lambeaux. On s’est griffées, tirées la tignasse, cognées sans merci, avec des yeux au beurre noir, sous l’amande striée de vert, sans arriver a mettre l’autre K.O.
Et tous les jours, le même scénario. Comme un jour sans fin, où l'on se réveille, on se rendort, où l'on sort en sentant qu'on porte invariablement la même chose et qu'on a la même expression de visage.
Je vais changer de vie.
Friday, January 13, 2006
Edition limitée
Je n'ai pas changé. Je m'oublie toujours sur mon lit, la bouche grande ouverte, les yeux fixés sur une image d'océan en fond d'écran de mon ordinateur, de la musique brésilienne plein les oreilles.
J'ai l'impression de comprendre les paroles. Elles me parlent. Je les écoute.
Je peux rester comme ça, 5, 20, 30 minutes sans m'en rendre compte.
J'ai une main retournée sur mon visage, l'autre qui retient la page d'un magazine, d'un livre, une ligne, une idée qui en a déclenché d'autres...Effet boule de neige.
It's just a little samba
That keeps coming back
As I must come back
To you
Dans la tête d'Américanovich
Ce soir, en sortant de l'école, je suis arrivée juste à temps pour le bus. Barry White était au volant. Voyant que je cherchais où j'avais foutu ce $£%£¨0 de carte d'étudiant, il me lança: "it's ok, just sit down, I know you're a student at UC who works late every night". J'éclate de rire, on est seuls dans le bus et il entame la discussion. Il me demande ce qui me retient tous les soirs pendant la période des vacances, s'enquiert de mon pays natal: "are you Italian or French?". Je réponds que je suis d'Afrique du Nord. Ses yeux redoublent de taille. Ses ongles sont longs et il porte trois bagues dorées à chaque main. Ses cheveux gris métal sont gominés, comme d'habitude. "Africa, really?". Un ange passe. Puis c'est une avalanche de questions sur "la vie là-bas" et plein de phrases très rigolottes comme "Morocco is the name of your city?" ou bien "I heard there is a Casino in Casablanca (Ah Bogart..." puis "so are you from the royal family?". Il me demande ce qu'on mange, ce qu'on boit, ce qu'on parle, parie qu'on "ne doit pas dormir pendant des semaines là-bas". Chris -c'est son nom- avait dans les yeux ahuris des images de harem, de mille et une nuit et que sais-je encore. Il me demande la signification de mon prénom. Lorsque je réponds, ses yeux ont quadruplé de taille. Il me lance un: "oooh comme les indiens, ils vous donnent des noms selon vos caractéristiques.
Je ne l'ai pas mal pris. Je sais qu'il ne sait pas, voilà tout, comme tant de ses compatriotes. Pourtant, il a grandi en Californie. Mais comme la majorité, il ne sait rien sur ses voisins.
Je lui ai encore montré toutes mes dents en lui souhaitant "a very good night". Demain, je commencerai -s'il travaille encore- mon nouveau cours: "Strangers for dummies".
Je ne l'ai pas mal pris. Je sais qu'il ne sait pas, voilà tout, comme tant de ses compatriotes. Pourtant, il a grandi en Californie. Mais comme la majorité, il ne sait rien sur ses voisins.
Je lui ai encore montré toutes mes dents en lui souhaitant "a very good night". Demain, je commencerai -s'il travaille encore- mon nouveau cours: "Strangers for dummies".
Thursday, January 12, 2006
Naybet, le retour
Mojo Pin
(j. buckley/g. lucas)
(it’s a song about a dream)
Well I’m lying in my bed
The blanket is warm
This body will never be safe from harm
Don’t wanna weep for you, I don’t wanna know
I’m blind and tortured, the white horses flow
The memories fire, the rhythms fall slow
Black beauty I love you so
So, so...
The welts of your scorn, my love, give me more
Send whips of opinion down my back, give me more
Well it’s you I’ve waited my life to see
It’s you I’ve searched so hard for...
(it’s a song about a dream)
Well I’m lying in my bed
The blanket is warm
This body will never be safe from harm
Don’t wanna weep for you, I don’t wanna know
I’m blind and tortured, the white horses flow
The memories fire, the rhythms fall slow
Black beauty I love you so
So, so...
The welts of your scorn, my love, give me more
Send whips of opinion down my back, give me more
Well it’s you I’ve waited my life to see
It’s you I’ve searched so hard for...
Wednesday, January 11, 2006
Eids
Today is double-Eid for me. I wish I was in Morocco to celebrate Eid with my family but I admit that I wish more I was in Salt Lake City with two very special people to celebrate the birthday of my oh-so-dear Mazin.
I'm so thankful to have these two very special people in my life. I'll never say thank you enough for all you've done for me. I'm just a spoiled princess :)
3ouqbal alf sana dear! May God give you all you wish in this life...and more.
I'm so thankful to have these two very special people in my life. I'll never say thank you enough for all you've done for me. I'm just a spoiled princess :)
3ouqbal alf sana dear! May God give you all you wish in this life...and more.
Sharon, leader arabe malgré lui
Dans Asharq Al Awsat d'aujourd'hui, une phrase très vraie dans le billet de Mona Eltahawy intitulé "Sharon as the Quintessential Arab leader". La phrase dit:
"Arab victimhood makes sense only when we are being victimized by Israel. The horrors we visit upon each other are irrelevant".
"Arab victimhood makes sense only when we are being victimized by Israel. The horrors we visit upon each other are irrelevant".
Kbir
Photo reçue il y a un an à peu près. Je la trouve très sympathique. Que ceux qui le peuvent profitent du eid.
Aah, si j'étais au Maroc, je serais...
dans ma chambre en fait, à lire les journaux de la semaine, comme chaque année depuis longtemps. Puis corvée de "testifa" de gâteaux et de siniya puisque je ne supporte pas le rituel mouton. MAIS,
mais...jardin, fleurs, thé à la menthe, soleil, épices, fleurs, jardin, soleil, odeurs, bulle, chaleur, sacrifice, soleil, fleurs, paix, bien.
Tuesday, January 10, 2006
Brokeneck mountain (pour Loula)
Bon, je reviens de Brokeback Moutain. Il est 1h du mat. J'ai voulu marcher jusqu'à chez moi toute seule. J'ai marché une bonne demi-heure et j'ai trouvé que ma maison était décidément trop proche, même s'il faisait damn cold. Que quelqu'un me ramène l'adresse email du directeur de photographie, j'ai deux mots à lui dire. Heath Ledger me hante avec sa belle gueule et ce Jake Gyllenhaal a le grain de beauté au-dessus de la lèvre comme Ayoube, mon alter-ego (fictif?). L'histoire tient debout. Le acting n'est pas mal du tout. Va falloir que j'achète le DVD pour comprendre ce que Ledger marmonnait, pas mal comme excuse? Et puis, cet accent du Midwest, peut-être le seul défaut du film.
L'autre défaut, c'est que c'est triste à mourir. Mais j'avoue sous la torture que j'adore ça. Bon, j'ai pas chialé, pour changer. Par contre, je m'en suis voulue d'avoir lu trop de reviews et vu la bande annonce plusieurs fois.
What else...J'ai miraculeusement eu envie d'acheter la BO, moi qui déteste la country. Dans la salle, y avait deux lesbiennes et deux autres couples hétéro. Et moi. On entendait renifler à la fin. Ah ces coriaces cinéphiles de la dernière séance.
Pas regretté d'avoir interrompu le montage pour ça. Le reste, c'est des appréciations personnelles. Ouais, 3 étoiles haut la main.
L'autre défaut, c'est que c'est triste à mourir. Mais j'avoue sous la torture que j'adore ça. Bon, j'ai pas chialé, pour changer. Par contre, je m'en suis voulue d'avoir lu trop de reviews et vu la bande annonce plusieurs fois.
What else...J'ai miraculeusement eu envie d'acheter la BO, moi qui déteste la country. Dans la salle, y avait deux lesbiennes et deux autres couples hétéro. Et moi. On entendait renifler à la fin. Ah ces coriaces cinéphiles de la dernière séance.
Pas regretté d'avoir interrompu le montage pour ça. Le reste, c'est des appréciations personnelles. Ouais, 3 étoiles haut la main.
C'est du Jolie!
UPDATE!!!!
Depeche du Daily Mirror: Baby Joy for Angelina and Brad:
Je confesse...
Je confesse qu'au milieu du stress, le montage, les discussions post-reportage avec Kim qui revient du Pakistan et Oskar qui revient des îles Fiji, entre deux pastilles de réglisse, drogue professionnelle, entre une bouteille d'eau et un chocolat brûlant, entre mille lecture de news, de rapports, de dépêches et autres sériosités..
Je confesse que je suis allée chercher sur Google les derniers potins sur Angelina Jolie. A-t-elle vraiment appelé Jen? Est-elle vraiment enceinte de Brad? Vont-ils vraiment annuler leur mariage? Et surtout: à quoi ressemblera cette putain de bombe de bébé qu'ils vont avoir????
Y a des jours comme ça où je ferais mieux de commencer à boire du café...
Depeche du Daily Mirror: Baby Joy for Angelina and Brad:
Je confesse...
Je confesse qu'au milieu du stress, le montage, les discussions post-reportage avec Kim qui revient du Pakistan et Oskar qui revient des îles Fiji, entre deux pastilles de réglisse, drogue professionnelle, entre une bouteille d'eau et un chocolat brûlant, entre mille lecture de news, de rapports, de dépêches et autres sériosités..
Je confesse que je suis allée chercher sur Google les derniers potins sur Angelina Jolie. A-t-elle vraiment appelé Jen? Est-elle vraiment enceinte de Brad? Vont-ils vraiment annuler leur mariage? Et surtout: à quoi ressemblera cette putain de bombe de bébé qu'ils vont avoir????
Y a des jours comme ça où je ferais mieux de commencer à boire du café...
Monday, January 09, 2006
Minima
L'édito du Monde d'aujourd'hui regrette le manque d'audace du roi concernant les années de plomb. Je reconnais l'énorme travail accompli par l'IER, mais il me semble qu'on a encore raté l'occasion d'aller plus loin que le "strict minimum".
Sunday, January 08, 2006
princesse un jour, princesse toujours
This is where I live. Les siècles de pluie ont laissé des traces vertes, puis boueuses. Barry White n'est pas venu à l'heure, alors j'ai marché entre les clochards qui réclamaient un sou pour leur journal "Street Spirit". J'ai attendu un moment en regardant le soleil se coucher sur les collines puis les lumières du soir s'allumer. J'ai marché entre un groupe qui jouait au tam-tam, je me suis faufilée entre les allées du marché africain hebdomadaire au parfum d'épices et j'ai dépassé mon musicien de rue préféré, un saxophoniste massif d'un mètre 85 minimum, avec barbe et long pardessus.
This is where I live. Dans le BART (métro), les deux California girls assises à côté portaient sur elles plus que le salaire moyen au Maroc. L'une d'elles parlait de sa "tea experience" la plus désastreuse, au St Francis Hotel, un dimanche matin. La tasse de thé coûtait $40 et chaque sandwich à thé coûtait $4 et "ce n'était même pas bon!". Les deux barbies sur-maquillées comparaient les différents assaisonnements balsamiques des meilleurs restos San Franciscains, où "papa m'a emmenée".
This is who I live. Je regarde la baie au-travers de la vitre, comme toujours. Et où serai-je l'année prochaine, au même moment...
Le quart de siècle donne l'impression d'accélérer le compteur, encore plus vite. Il y a des pentes pour lesquelles il faut appuyer sur le champignon et d'autres sur lesquelles il faut freiner. Il y a un "avant" et un "après" le quart de siècle.
This is what I live. Se pamponner pour être content de soi. Sourire et rire parce qu'il n'y a aucune excuse valable pour ne pas le faire. Arrêter de philosopher, on aura le temps, plus tard.
This is where I live. Il y a encore des décos de Noel partout. L'armée de shoppeurs s'occupe des soldes. J'ai un bodyguard à ma droite et à ma gauche et tous les droits ce soir. Mais je n'abuserai pas, comme d'habitude, "parce qu'il y a des choses plus importantes".
This is where I live. Le Roy's était comble, comme chaque soir, mais les 20 minutes d'attente en valaient largement le coup. Je me suis noyée comme un calamar dans la sauce. A la fin, une seule bougie trônait, je l'ai soufflée en m'espérant beaucoup de choses.
This is where I live. Au Castro, on s'est déhanchés jusqu'à plus soif entre des mecs qui s'embrassent langoureusement et des filles qui ne me quittent pas du regard. Le barman était irrésistible, mais probablement gay. On m'a baisée la main, deux fois. Probablement l'effet des cheveux, coiffés pour une fois.
This is what I live. Photos, téléphone, nuit agitée, encore un effet du calendrier.
De l'amour par e-mail, par téléphone, par Chronopost, par USPS, par Visa (héhéhé). De l'amour partout. De l'amour à mettre dans des Ziploc et à garder au frais pour quand on a froid aux pieds. De l'amour à sniffer, à écouter, à ressentir, à avaler, à garder bien au chaud, à l'intérieur.
This is where I live. Dans le BART (métro), les deux California girls assises à côté portaient sur elles plus que le salaire moyen au Maroc. L'une d'elles parlait de sa "tea experience" la plus désastreuse, au St Francis Hotel, un dimanche matin. La tasse de thé coûtait $40 et chaque sandwich à thé coûtait $4 et "ce n'était même pas bon!". Les deux barbies sur-maquillées comparaient les différents assaisonnements balsamiques des meilleurs restos San Franciscains, où "papa m'a emmenée".
This is who I live. Je regarde la baie au-travers de la vitre, comme toujours. Et où serai-je l'année prochaine, au même moment...
Le quart de siècle donne l'impression d'accélérer le compteur, encore plus vite. Il y a des pentes pour lesquelles il faut appuyer sur le champignon et d'autres sur lesquelles il faut freiner. Il y a un "avant" et un "après" le quart de siècle.
This is what I live. Se pamponner pour être content de soi. Sourire et rire parce qu'il n'y a aucune excuse valable pour ne pas le faire. Arrêter de philosopher, on aura le temps, plus tard.
This is where I live. Il y a encore des décos de Noel partout. L'armée de shoppeurs s'occupe des soldes. J'ai un bodyguard à ma droite et à ma gauche et tous les droits ce soir. Mais je n'abuserai pas, comme d'habitude, "parce qu'il y a des choses plus importantes".
This is where I live. Le Roy's était comble, comme chaque soir, mais les 20 minutes d'attente en valaient largement le coup. Je me suis noyée comme un calamar dans la sauce. A la fin, une seule bougie trônait, je l'ai soufflée en m'espérant beaucoup de choses.
This is where I live. Au Castro, on s'est déhanchés jusqu'à plus soif entre des mecs qui s'embrassent langoureusement et des filles qui ne me quittent pas du regard. Le barman était irrésistible, mais probablement gay. On m'a baisée la main, deux fois. Probablement l'effet des cheveux, coiffés pour une fois.
This is what I live. Photos, téléphone, nuit agitée, encore un effet du calendrier.
De l'amour par e-mail, par téléphone, par Chronopost, par USPS, par Visa (héhéhé). De l'amour partout. De l'amour à mettre dans des Ziploc et à garder au frais pour quand on a froid aux pieds. De l'amour à sniffer, à écouter, à ressentir, à avaler, à garder bien au chaud, à l'intérieur.
Friday, January 06, 2006
Je me souviens...
Je me souviens d'un téléphone qui sonnait, d'Elle qui répondait. Au bout du fil, pas une voix. Rien que de la musique. Leur musique. Alors, elle pleurait en silence jusqu'à la fin de la chanson, puis elle racrochait.
Sens interdit
Ayoube qui revient, repart, se ressoûle, dessoûle, se roule, en boule, dans les bras, entre les reins. Ayoube, ses maux, ses mots, furtifs, corrosifs, fictifs. Les lèvres qui brûlent, qui le brûlent. Ayoube, le cerveau en feu, elle, toujours elle.
Ayoube la solitude intense, au milieu de la foule. Ayoube sans les deux autres quarts qui faisaient de lui un 1.
Ayoube, mon ami, fuyons, fumons, jouissons, comme jamais, comme toujours.
Ayoube la solitude intense, au milieu de la foule. Ayoube sans les deux autres quarts qui faisaient de lui un 1.
Ayoube, mon ami, fuyons, fumons, jouissons, comme jamais, comme toujours.
Thursday, January 05, 2006
Un peu de doucheur
Il y a des journées qui commencent mal, dès le cauchemar de la veille, dès la grimace du matin, dès les mauvaises nouvelles par email, dès la pluie qui n'a pas arrêté depuis une éternité et un jour, dès le lait qui a périmé depuis la dernière fois qu'on a ouvert le frigo, dès le pain qu'on n'a plus depuis deux jours, dès les engueulades sur messenger pour "motifs professionnels". Alors s'ensuit un bourrage de gueule au jus d'orange low acid qui dissout quand-même les intestins et un accoutrement type pyjama rose et chaussettes mauves pour le reste de la journée. Et bien sûr, impossible de travailler.
On s'arrache à notre état végétatif PARCE QU'IL LE FAUT. On brave le vent et on attend sous la pluie alors que le parapluie vole-au-vent. On crie de tous nos poumons parce que, après 10 minutes d'attente, le chauffeur de la ligne F, fraîchement diplômé, ne savait pas que c'était un arrêt et qu'il allait vous donner le plaisir de vous rafraîchir 40 autres bonnes minutes.
Finalement, en face de son double-écran de travail, on se force pour quelques heures.
Et on rêve de rentrer chez soi, au chaud, de prendre une douche interminable et de fermer les yeux en sandwich entre le drap et la couette, parce que c'est plus doux.
Mais à mauvais début de journée, exécrable fin de journée. L'eau bouillonante qu'on attend de la douche n'est qu'un mince filet de gouttes tièdes, telle l'urine du garçon fraîchement circoncis. Je peste, recommence, en vain. Des minutes de réflexion et de vérifiage de la pomme impose un verdict sans merci: on fait appel au seau turquoise assorti, on laisse couler l'eau, lentement. On cherche désespérément ce qui pourrait ressembler à un ghourraf. Une casserole noire "Revere Ware" fera l'affaire. Commence alors un chapitre nouveau dans l'histoire de la Californie moderne, ou comment réinventer le hammam sous d'autres cieux, kiss compris.
Une éternité pluvieuse et brumeuse plus tard, on ressurgit la tête pleine de souvenirs du Maroc, mais la tête propre au moins. Pour la première fois depuis des siècles, on se sent mdegdeg, incapable du moindre surf sur internet, pressé de se lancer dans les bras de Morphée. Pour une fois, l'insomnie a été vaincue. Pour une fois, on en est reconnaissant.
On s'arrache à notre état végétatif PARCE QU'IL LE FAUT. On brave le vent et on attend sous la pluie alors que le parapluie vole-au-vent. On crie de tous nos poumons parce que, après 10 minutes d'attente, le chauffeur de la ligne F, fraîchement diplômé, ne savait pas que c'était un arrêt et qu'il allait vous donner le plaisir de vous rafraîchir 40 autres bonnes minutes.
Finalement, en face de son double-écran de travail, on se force pour quelques heures.
Et on rêve de rentrer chez soi, au chaud, de prendre une douche interminable et de fermer les yeux en sandwich entre le drap et la couette, parce que c'est plus doux.
Mais à mauvais début de journée, exécrable fin de journée. L'eau bouillonante qu'on attend de la douche n'est qu'un mince filet de gouttes tièdes, telle l'urine du garçon fraîchement circoncis. Je peste, recommence, en vain. Des minutes de réflexion et de vérifiage de la pomme impose un verdict sans merci: on fait appel au seau turquoise assorti, on laisse couler l'eau, lentement. On cherche désespérément ce qui pourrait ressembler à un ghourraf. Une casserole noire "Revere Ware" fera l'affaire. Commence alors un chapitre nouveau dans l'histoire de la Californie moderne, ou comment réinventer le hammam sous d'autres cieux, kiss compris.
Une éternité pluvieuse et brumeuse plus tard, on ressurgit la tête pleine de souvenirs du Maroc, mais la tête propre au moins. Pour la première fois depuis des siècles, on se sent mdegdeg, incapable du moindre surf sur internet, pressé de se lancer dans les bras de Morphée. Pour une fois, l'insomnie a été vaincue. Pour une fois, on en est reconnaissant.
Tuesday, January 03, 2006
Unfinished
Vide. Les départs sont libérateurs et les retours pesants. Je ne sais plus ce que vaut le temps, je sais seulement que j’ai l’impression d’être partie depuis longtemps, depuis toujours, depuis que j’ai vu le jour.
Je suis née un jour froid, un soir des Lyali. Il ne sait toujours pas comment s’épelle mon prénom. Son amour est silencieux, comme ses pas dans la maison. Ses sourires sont ceux d’un gosse qu’on a trop gâté, pas assez aimé et trop envié. Ses étreintes sont furtives, comme s’il ne voulait pas que je m’y habitue, comme si ça nous ferait mal, à tous les deux.
Puis on a cru que j’avais un cancer. Il a vieilli de vingt ans. Je ne l’avais jamais vu pleurer. Alors, j’ai su qu’il existait vraiment des amours silencieux.
Vide. Les departs sont pesants et les retours libérateurs. Reviendrai-je un jour pour que l’on ait la conversation que l’on n’a jamais pu avoir? Auras-tu le courage de mes regards, de mes questions, de tes réponses?
Pleine. Goutte à goutte, le gosier plein, j’ai écrit un soir en buvant de l’eau, pour ne pas pleurer. Je crains ta lecture future, la facture de mes augures, je crains tes pas silencieux dans la maison, avant la tempête.
J’aurais aimé que tu me dises, que l’on se dise. Rien n’est plus vide qu’un silence non voulu.
Si je reviens, je forcerai une plus longue étreinte.
Je suis née un jour froid, un soir des Lyali. Il ne sait toujours pas comment s’épelle mon prénom. Son amour est silencieux, comme ses pas dans la maison. Ses sourires sont ceux d’un gosse qu’on a trop gâté, pas assez aimé et trop envié. Ses étreintes sont furtives, comme s’il ne voulait pas que je m’y habitue, comme si ça nous ferait mal, à tous les deux.
Puis on a cru que j’avais un cancer. Il a vieilli de vingt ans. Je ne l’avais jamais vu pleurer. Alors, j’ai su qu’il existait vraiment des amours silencieux.
Vide. Les departs sont pesants et les retours libérateurs. Reviendrai-je un jour pour que l’on ait la conversation que l’on n’a jamais pu avoir? Auras-tu le courage de mes regards, de mes questions, de tes réponses?
Pleine. Goutte à goutte, le gosier plein, j’ai écrit un soir en buvant de l’eau, pour ne pas pleurer. Je crains ta lecture future, la facture de mes augures, je crains tes pas silencieux dans la maison, avant la tempête.
J’aurais aimé que tu me dises, que l’on se dise. Rien n’est plus vide qu’un silence non voulu.
Si je reviens, je forcerai une plus longue étreinte.
London butterfly
Ma chere amie Malika Squalli m'a envoye le texte et le dessin suivants, que j'aime beaucoup.
Like butterflies, coming out of the cocoon is very painful, change comes within, and life is about changing...
Fly and flies,
Utter lies
These are butterflies
Spawning like dreams
Metamorphose sublimes
Follow dreams
Catch them like butterflies,
Butter and pies
Like butterflies, coming out of the cocoon is very painful, change comes within, and life is about changing...
Fly and flies,
Utter lies
These are butterflies
Spawning like dreams
Metamorphose sublimes
Follow dreams
Catch them like butterflies,
Butter and pies
Monday, January 02, 2006
Sunday, January 01, 2006
Célébrations
Je rigole en tournant sur ma chaise et en me demandant comment on peut finir un 1er janvier à 1h22 du matin dans la newsroom de l'école après des heures de montage.
Durrell saute dans les escaliers. Nous sommes les seuls fantômes de ce châlet en bois sur-chauffé, en tee-shirts alors qu'il vente dehors. On a joué avec la caméra, on s'est filmés à chanter et à faire les cons, j'ai dégusté mes pastilles à la réglisse, on a crié dans les couloirs, on a mis la musique à fond.
Décalage horaire oblige, j'ai crié mes "bounani" il y a quelques heures, avec le Maroc et les coups de fil qui ont commencé dès le matin très tôt. Oui, c'est vrai,j'ai eu le blues en pensant au Maroc. Un blues vite dissipé dans un resto thai en compagnie de Durrell, à parler de..divorces. Chouette sujet!
Ben en fait, ce n'était pas moins intéressant que le sujet dont je parlais l'année dernière au même moment, à savoir si la fille qui était venue avec nous dans la voiture était lesbienne ou pas. Ah, l'année dernière: juppée, bottée, coiffée (Abdouuuuuu!), maquillée, adorablement accompagnée...Je ne sais pas si cette soirée est sensée me donner un avant-goût de l'année qui vient. Marre d'être une workaholic.
Durrell saute dans les escaliers. Nous sommes les seuls fantômes de ce châlet en bois sur-chauffé, en tee-shirts alors qu'il vente dehors. On a joué avec la caméra, on s'est filmés à chanter et à faire les cons, j'ai dégusté mes pastilles à la réglisse, on a crié dans les couloirs, on a mis la musique à fond.
Décalage horaire oblige, j'ai crié mes "bounani" il y a quelques heures, avec le Maroc et les coups de fil qui ont commencé dès le matin très tôt. Oui, c'est vrai,j'ai eu le blues en pensant au Maroc. Un blues vite dissipé dans un resto thai en compagnie de Durrell, à parler de..divorces. Chouette sujet!
Ben en fait, ce n'était pas moins intéressant que le sujet dont je parlais l'année dernière au même moment, à savoir si la fille qui était venue avec nous dans la voiture était lesbienne ou pas. Ah, l'année dernière: juppée, bottée, coiffée (Abdouuuuuu!), maquillée, adorablement accompagnée...Je ne sais pas si cette soirée est sensée me donner un avant-goût de l'année qui vient. Marre d'être une workaholic.
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