Wednesday, December 10, 2008
Tuesday, December 09, 2008
Office d'Echange
Soudain le brouillard. Mon cri dans la nuit et cette odeur de brûlé. Un sourire auparavant, une princesse emmitouflée dans du rose chantait du Amr Diab dans mon rétroviseur. Un moment, je m'étais sentie utile. Comme lorsque je m'endors avec ma nièce dans la rocking chair. C'est si loin...
A présent, je regarde les chaussures d'Abdelhaq. Il aurait dû rester à Safi. Et moi, j'aurais dû regarder devant moi. Mais en ce moment, tout m'est embué, comme si Dieu me cachait mes pare-brise des yeux pour mieux chercher ma voie. Mais je n'étais pas totalement aveugle, parce que j'ai vu ton inquiétude, touchante et si enfantine, beautifully irréfléchie, comme si c'était toi qui avais besoin de moi alors. Et moi, je délégais pour mieux m'effondrer. Heureusement qu'on avait acheté deux cordes. 4 mètres chacune. C'est Anissou qui avait raison: "so fortunate in my misfortune".
L'étreinte. Il y avait trois personnes sur la plage. Les mouettes en manteaux trois-quart se faisaient la cour. Je me suis enfouie, le pif le premier, dans des excuses en bonne et due forme. C'était de loin le meilleur filet mignon du monde: le giron de l'honnêteté.
Le coup de fil. La corde a été recyclée en transatlantique. En morse, ça donnait: S.O.S. Pourquoi chercher des adverbes alors que le message peut être résumé en trois lettres? La tectonique des plaques, c'est tout de suite. Alors parlons. Avant le prochain brouillard.
A présent, je regarde les chaussures d'Abdelhaq. Il aurait dû rester à Safi. Et moi, j'aurais dû regarder devant moi. Mais en ce moment, tout m'est embué, comme si Dieu me cachait mes pare-brise des yeux pour mieux chercher ma voie. Mais je n'étais pas totalement aveugle, parce que j'ai vu ton inquiétude, touchante et si enfantine, beautifully irréfléchie, comme si c'était toi qui avais besoin de moi alors. Et moi, je délégais pour mieux m'effondrer. Heureusement qu'on avait acheté deux cordes. 4 mètres chacune. C'est Anissou qui avait raison: "so fortunate in my misfortune".
L'étreinte. Il y avait trois personnes sur la plage. Les mouettes en manteaux trois-quart se faisaient la cour. Je me suis enfouie, le pif le premier, dans des excuses en bonne et due forme. C'était de loin le meilleur filet mignon du monde: le giron de l'honnêteté.
Le coup de fil. La corde a été recyclée en transatlantique. En morse, ça donnait: S.O.S. Pourquoi chercher des adverbes alors que le message peut être résumé en trois lettres? La tectonique des plaques, c'est tout de suite. Alors parlons. Avant le prochain brouillard.
Monday, December 01, 2008
Vision 2010
Tourisme d'hiver
Loin de l'idéal californien et plus près de la réalité quotidienne.
Une fois sur le retour, en attendant un cheeseburger bien mérité, nous nous sommes aventurées dans ce temple de la consommation qu'est le supermarché. Je rêvais de camembert et de tortilla chips. Du chocolat. Qu'importe. Qu'on se sente vivre.
Ce n'est pas de l'ingratitude pour les tajines avalés brûlants et préparés par de savantes mains, là-bas dans les montagnes, mais comme dirait l'autre, c'est une autre histoire d'amour. Ce soir-là, nos corps réclamaient du fast-food.
Nous mangeâmes en silence. Ait Abdellah n'était pas loin. Le petit Yassine trotte probablement toujours dans la maison avec ses nounours dans les bras. Il doit être le seul gosse du village à avoir des nounours. Ce n'est pas grave. J'espère seulement que les autres gosses ont des réchauds chez eux. C'est un euphémisme de dire qu'il fait froid. Pourtant, il se trouve toujours un groupe de jeunes adolescentes drapées de noir et assises contre une maison, à observer la route.
Ici, l'électricité est arrivée tard. Et grâce à des étrangers. L'eau est à la pompe. Ce qui veut dire qu'au-delà d'une certaine heure, c'est cuit mon bibi. Nous ne faisons que passer. Un jour. Peut-être deux, ou trois. Pour lhajja, ça fait quarante ans, ça s'améliore, mais elle voudrait bien bouger.
Bouger. C'est ce qu'on fait des milliers de gars de la région. Vers Casa. Marrakech. D'autres villes. Bosser dans des épiceries, pour la plupart. Vous ne croiserez que des femmes dans les vallées et les montagnes. "Ou des bras cassés", a dit M. Lhaj.
Finalement, les indices de développement ou de sous-développement sont palpables. Point besoin d'études de cabinets réputés. Tant que les hommes sont poussés par la misère à s'arracher à leurs terres pour travailler dans des 7anoutes poisseux dans la métropole, on peut se gargariser à longueur de journée sur le développement durable.
Il a commencé à neiger alors qu'on finissait une séquence. Ca ne s'est pas arrêté. Les pistes -déjà difficilement praticables- deviennent totalement impraticables. Nous sommes partis. Ils sont restés. Combien d'Anfgou dans ce pays...
Une fois sur le retour, en attendant un cheeseburger bien mérité, nous nous sommes aventurées dans ce temple de la consommation qu'est le supermarché. Je rêvais de camembert et de tortilla chips. Du chocolat. Qu'importe. Qu'on se sente vivre.
Ce n'est pas de l'ingratitude pour les tajines avalés brûlants et préparés par de savantes mains, là-bas dans les montagnes, mais comme dirait l'autre, c'est une autre histoire d'amour. Ce soir-là, nos corps réclamaient du fast-food.
Nous mangeâmes en silence. Ait Abdellah n'était pas loin. Le petit Yassine trotte probablement toujours dans la maison avec ses nounours dans les bras. Il doit être le seul gosse du village à avoir des nounours. Ce n'est pas grave. J'espère seulement que les autres gosses ont des réchauds chez eux. C'est un euphémisme de dire qu'il fait froid. Pourtant, il se trouve toujours un groupe de jeunes adolescentes drapées de noir et assises contre une maison, à observer la route.
Ici, l'électricité est arrivée tard. Et grâce à des étrangers. L'eau est à la pompe. Ce qui veut dire qu'au-delà d'une certaine heure, c'est cuit mon bibi. Nous ne faisons que passer. Un jour. Peut-être deux, ou trois. Pour lhajja, ça fait quarante ans, ça s'améliore, mais elle voudrait bien bouger.
Bouger. C'est ce qu'on fait des milliers de gars de la région. Vers Casa. Marrakech. D'autres villes. Bosser dans des épiceries, pour la plupart. Vous ne croiserez que des femmes dans les vallées et les montagnes. "Ou des bras cassés", a dit M. Lhaj.
Finalement, les indices de développement ou de sous-développement sont palpables. Point besoin d'études de cabinets réputés. Tant que les hommes sont poussés par la misère à s'arracher à leurs terres pour travailler dans des 7anoutes poisseux dans la métropole, on peut se gargariser à longueur de journée sur le développement durable.
Il a commencé à neiger alors qu'on finissait une séquence. Ca ne s'est pas arrêté. Les pistes -déjà difficilement praticables- deviennent totalement impraticables. Nous sommes partis. Ils sont restés. Combien d'Anfgou dans ce pays...
Sunday, November 23, 2008
Saturday, November 22, 2008
Cheers for fears
Quand je suis arrivée de manière inopinée (ah ce mot!), mon coiffeur, Zak, était en train de faire sa prière d'Al Asr dans le couloir du centre commercial. Ce gars, avec ses épaules larges, ses joues, son crâne rasé, est pour moi l'incarnation de la coolitude. Il portait un pantalon blanc et un pull blanc parfaitement assortis à sa dentition. La première fois que je l'ai vu, je l'ai tout de suite apprécié. Et quand on est en plus talentueux et capable de transformer ma cha3kouka légendaire en une chevelure ondulée strass & paillettes, je suis conquise.
Chacun sa kemmara "grand public" Vs "intimes". Mon vice est d'avoir la kmimira intime.
Je savourais tranquillement mon thé à la pêche en regardant de larges mèches du coin de l'oeil tomber dans le désarroi (ah ce mot!). De l'incontournable discussion sur l'entretien des tiffes, nous avons atterri sur un terrain vraiment épineux. Soudain, il arrête son travail -que dis-je: son chef d'oeuvre!- pour me sortir un article de journal. Son jeune frère de 19 ans a disparu un jour de sa ville natale pour "travailler" à Marrakech. Alors qu'il devait venir visiter Zak, il s'est évaporé dans la nature. On l'a retrouvé plusieurs mois plus tard, brûlé par électrocution dans le petit centre d'électricité d'une usine désaffectée dont il était le gardien. Enfin, c'est la version du gérant de l'usine. Les flics ont dit à la famille que le petit gars a été enterré comme anonyme (alors qu'ils ont sa carte d'identité) après seulement un mois à la morgue, mais en même temps qu'ils n'ont pas de photos de son corps car il ne subsistait de l'électrocution que de la poussière, littéralement. Version que la famille n'arrive pas à gober, si pauvres et si analphabètes soient-ils. Ne pouvant faire leur deuil, c'est dans l'amertume qu'ils vivent. Preuve que quand on n'est "personne", on peut crever dans le silence radio. Et personne n'a de comptes à rendre à quiconque, surtout pas à un vieux monsieur, ancien combattant, dans sa djellaba, incrédule au PV de la police, n'est-ce pas?
En sirotant cette fois mon "San Francisco" au tex mex enfumé de la capitale, plongée dans une douceur presque oubliée, j'ai eu une pensée pour ce pauvre Zak et pour les associations de défense des pauvres gens que j'avais vu bosser aux States et qui font tant défaut ici. Encore un aspect civilisé qui me manque cruellement. Salud.
Chacun sa kemmara "grand public" Vs "intimes". Mon vice est d'avoir la kmimira intime.
Je savourais tranquillement mon thé à la pêche en regardant de larges mèches du coin de l'oeil tomber dans le désarroi (ah ce mot!). De l'incontournable discussion sur l'entretien des tiffes, nous avons atterri sur un terrain vraiment épineux. Soudain, il arrête son travail -que dis-je: son chef d'oeuvre!- pour me sortir un article de journal. Son jeune frère de 19 ans a disparu un jour de sa ville natale pour "travailler" à Marrakech. Alors qu'il devait venir visiter Zak, il s'est évaporé dans la nature. On l'a retrouvé plusieurs mois plus tard, brûlé par électrocution dans le petit centre d'électricité d'une usine désaffectée dont il était le gardien. Enfin, c'est la version du gérant de l'usine. Les flics ont dit à la famille que le petit gars a été enterré comme anonyme (alors qu'ils ont sa carte d'identité) après seulement un mois à la morgue, mais en même temps qu'ils n'ont pas de photos de son corps car il ne subsistait de l'électrocution que de la poussière, littéralement. Version que la famille n'arrive pas à gober, si pauvres et si analphabètes soient-ils. Ne pouvant faire leur deuil, c'est dans l'amertume qu'ils vivent. Preuve que quand on n'est "personne", on peut crever dans le silence radio. Et personne n'a de comptes à rendre à quiconque, surtout pas à un vieux monsieur, ancien combattant, dans sa djellaba, incrédule au PV de la police, n'est-ce pas?
En sirotant cette fois mon "San Francisco" au tex mex enfumé de la capitale, plongée dans une douceur presque oubliée, j'ai eu une pensée pour ce pauvre Zak et pour les associations de défense des pauvres gens que j'avais vu bosser aux States et qui font tant défaut ici. Encore un aspect civilisé qui me manque cruellement. Salud.
Friday, November 21, 2008
Tears for Fears
Ma maladie s'appelle le blues californien. Je ne sais pas ce qui était le plus pénible: quitter mes neveux, abandonner mes flips flops, la balade sans goût dans un Manhattan pourtant ensoleillé, le New-York-Casa à côté de cet Indien qui aurait tant voulu que je lui dise que toutes les Marocaines sont des belly dancers en puissance, ou le replongeage immédiat dans un quotidien souvent passionnant et surtout surmenant, si vous me permettez l'adjectif.
Le médecin m'a prescrit encore plus de surmenage pour ne pas me poser plus de questions sur où, de Madrid, Hebron ou Buenos Aires, mon baluchon et moi devrions nous installer. Alors, je vais repartir vers Assa-Zag pour quelque temps, le temps justement de remplir une carte mémoire de photos, la caméra de témoignages et le dictionnaire perso de quelques engrais informatifs. Je vous ramène quelque chose?
Le médecin m'a prescrit encore plus de surmenage pour ne pas me poser plus de questions sur où, de Madrid, Hebron ou Buenos Aires, mon baluchon et moi devrions nous installer. Alors, je vais repartir vers Assa-Zag pour quelque temps, le temps justement de remplir une carte mémoire de photos, la caméra de témoignages et le dictionnaire perso de quelques engrais informatifs. Je vous ramène quelque chose?
Sunday, November 02, 2008
Tuesday, October 28, 2008
Saudade
Foggy thoughts. Il faisait encore nuit lorsque mes bottes ont commencé à résonner sur Market St. C'est dans le brouillard que le district financier se réveille. Et moi avec. Je ne me sens ni étrangère ni chez moi. Et ce n'est pas pour me déplaire.
A Berkeley, il y avait du soleil et cette odeur d'eucalyptus qui vous pénètre les poumons. La library aux 9 millions d'ouvrages traînait encore en pyjama. La pelouse était d'un vert qui ne se trouve que sur photoshop. Un couple synchronisait son kata, en lenteur. L'ours-mascotte rugissait en marbre. Les bancs de mon école ont été repeints. Les portes étaient fermées. Je n'ai plus les clés. J'ai regardé par la fenêtre. Il y a une expo de photos de politiciens. Gore, Clinton (les deux), Nader, d'autres. Ca me suffit. Je ne veux rencontrer personne, surtout pas discuter dans le courtyard de ce que c'est que d'être journaliste in Morocco. Juste flâner comme l'étudiante i used to be. Envoyer des cartes postales (une, au moins). Regarder, entre deux passages de tram, ceux qui courent après leurs vies, leurs trains, leurs boulots, leurs crises. Me demander où je cours, moi.
A Berkeley, il y avait du soleil et cette odeur d'eucalyptus qui vous pénètre les poumons. La library aux 9 millions d'ouvrages traînait encore en pyjama. La pelouse était d'un vert qui ne se trouve que sur photoshop. Un couple synchronisait son kata, en lenteur. L'ours-mascotte rugissait en marbre. Les bancs de mon école ont été repeints. Les portes étaient fermées. Je n'ai plus les clés. J'ai regardé par la fenêtre. Il y a une expo de photos de politiciens. Gore, Clinton (les deux), Nader, d'autres. Ca me suffit. Je ne veux rencontrer personne, surtout pas discuter dans le courtyard de ce que c'est que d'être journaliste in Morocco. Juste flâner comme l'étudiante i used to be. Envoyer des cartes postales (une, au moins). Regarder, entre deux passages de tram, ceux qui courent après leurs vies, leurs trains, leurs boulots, leurs crises. Me demander où je cours, moi.
Wednesday, October 22, 2008
the sensitive kind
J'ai tué Vanessa. Bien malgré moi, je l'ai vue voler en éclats, en slow motion, alors que moi-même j'ai échappé au pire. Triste destin! Je voulais mieux pour elle. Qu'elle m'aide à capturer un de ces moments précieux. Ceux qu'on met en cage et auxquels on pense sur la route de la ma(d)ison en se disant que cette journée n'a pas été perdue. J'ai couru, je n'aurais pas dû. Je me suis empêchée de pleurer de douleur, j'ai gémi comme un chiot. Une tête bien dure en béton, un coude en cristal et un coeur en madeleine. Mes matériaux de construction. Et voilà que j'ai des bleus aux trois. Tu aurais dû appuyer sur le bouton rouge, le nucléaire, qui annihile les bobos. Il y eut un blanc...Des moments, il y en aura assurément d'autres, mais avec une remplaçante de Vanessa. Or Vanessa est irremplaçable. Et je ne peux m'empêcher de me demander si je suis remplaçable, moi.
Que suis-je? Qui suis-je, après tout? Tout dépend du moment où on se croise, ici-bas. Vous me rencontrez à 16, à 26, à 49. Je vous agace, je vous étonne, je vous indiffère. Je vous croise à 13, à 2, à 79 ans. Vous m'attendrissez, vous me barbez, vous me marquez de votre fer rouge. L'équation de notre rencontre, l'addition, soustraction de la chimie des personnes, selon leur degré de maturation dans la marmite de la vie, donne des résultats surprenamment différents, je dirais. Je te rencontre à 30. Tu es la perfection, avec moins de kilos et toute la passion. Que même mille Vanessa ne sauraient capturer.
Que suis-je? Qui suis-je, après tout? Tout dépend du moment où on se croise, ici-bas. Vous me rencontrez à 16, à 26, à 49. Je vous agace, je vous étonne, je vous indiffère. Je vous croise à 13, à 2, à 79 ans. Vous m'attendrissez, vous me barbez, vous me marquez de votre fer rouge. L'équation de notre rencontre, l'addition, soustraction de la chimie des personnes, selon leur degré de maturation dans la marmite de la vie, donne des résultats surprenamment différents, je dirais. Je te rencontre à 30. Tu es la perfection, avec moins de kilos et toute la passion. Que même mille Vanessa ne sauraient capturer.
Wednesday, September 24, 2008
Sacré Abbas!
Je n'ai eu vent de l'entretien accordé par Abbas El Fassi à François Soudan, de Jeune Afrique, que ce matin, dans l'édito de Driss Bennani dans Le Soir. C'est bien connu: El Fassi donne très peu d'interviews. C'est pourquoi je me suis installée confortablement pour déguster l'interview. Et c'est peu dire que ça commençait bien!
A la question, "comment vous portez-vous ? ", notre Premier ministre accusé de tous les maux du moned répond: "Très bien. J’ai le moral gonflé à bloc. Je travaille énormément. Je suis à l’aise dans ma peau de Premier ministre. Je fais de la marche trois fois par semaine et il m’arrive d’essouffler ceux qui m’accompagnent dans cet exercice. Pas plus tard qu’hier, un militant de 40 ans a confié à ses proches qu’il n’arrivait pas à me suivre tant mon rythme était soutenu ! Croyez-moi, si j’avais le moindre handicap, je demanderais à quitter mes fonctions sans hésiter, car la chose publique est sacrée. "
Y a rien à dire. Le rythme est si soutenu que personne ne suit.
A la question, "comment vous portez-vous ? ", notre Premier ministre accusé de tous les maux du moned répond: "Très bien. J’ai le moral gonflé à bloc. Je travaille énormément. Je suis à l’aise dans ma peau de Premier ministre. Je fais de la marche trois fois par semaine et il m’arrive d’essouffler ceux qui m’accompagnent dans cet exercice. Pas plus tard qu’hier, un militant de 40 ans a confié à ses proches qu’il n’arrivait pas à me suivre tant mon rythme était soutenu ! Croyez-moi, si j’avais le moindre handicap, je demanderais à quitter mes fonctions sans hésiter, car la chose publique est sacrée. "
Y a rien à dire. Le rythme est si soutenu que personne ne suit.
Sunday, September 21, 2008
Grand coeur malade
L'automne. La pluie a semé des bourgeons dans mon cœur. La foudre a planté des coups de peur, comme des instincts purement animaux qui reprennent le dessus sur des êtres prétendument réfléchis, a dit le poète. Animal tu seras, des orteils du joueras.
La sérénité. Derrière cette mélodie tout à fait silencieuse, pianotant dans votre être comme autant de murmures qui vous consolent que l'été soit déjà derrière vous, un air que vous avez entendu mille fois et que vous semblez découvrir pour la première fois. La nature n'a pas peur de siffloter comme hier, comme il y a vingt ans, comme demain, elle le fera toujours aussi bien, de la même manière à Londres, à Paris, à Murano, à Seattle, à Phuket.
L'abstinence. A lui, c'est fumer. A l'autre, c'est boire. Aux derniers, c'est coïter. Et toi tu te mords les doigts de la tentation de nager, en puissance. Tu feras l'amour aux vagues un autre jour.
La rentrée. Encore une. Comme le tabachir qui grince sur un tableau en composte séché. Pas de quoi remplir un cartable. C'est les parents qui le disent. C'est les profs qui leur soufflent. C'est les élèves qui le taggent sur leurs tables.
La rentrée journalistique. Libre Antenne? TelQuel et Le Journal qui jouent à la valse des staffs. La censure. La tienne, la sienne, la nôtre. L'autre qui crée une société de distribution. La censure. Les licences qu'on attend. La censure. La chaîne qui dépose le bilan. Le gâchis. Le gouvernement. La censure. Les élections. La censure. Les congrès. La censure. Les fédérations. Les éditorialistes qui éditorialisent -le foutage de gueule institutionnalisé, et défendu!- et vogue la patera.
Les faits d'hiver. Comme croquer dans une grenadine. Un suc de mandarine. Se doper avec le bonheur du moment. Sans fausse pudeur. Même sans sommeil. Sweet ivresse. Ton bouclier de la gueule de bois générale.
La sérénité. Derrière cette mélodie tout à fait silencieuse, pianotant dans votre être comme autant de murmures qui vous consolent que l'été soit déjà derrière vous, un air que vous avez entendu mille fois et que vous semblez découvrir pour la première fois. La nature n'a pas peur de siffloter comme hier, comme il y a vingt ans, comme demain, elle le fera toujours aussi bien, de la même manière à Londres, à Paris, à Murano, à Seattle, à Phuket.
L'abstinence. A lui, c'est fumer. A l'autre, c'est boire. Aux derniers, c'est coïter. Et toi tu te mords les doigts de la tentation de nager, en puissance. Tu feras l'amour aux vagues un autre jour.
La rentrée. Encore une. Comme le tabachir qui grince sur un tableau en composte séché. Pas de quoi remplir un cartable. C'est les parents qui le disent. C'est les profs qui leur soufflent. C'est les élèves qui le taggent sur leurs tables.
La rentrée journalistique. Libre Antenne? TelQuel et Le Journal qui jouent à la valse des staffs. La censure. La tienne, la sienne, la nôtre. L'autre qui crée une société de distribution. La censure. Les licences qu'on attend. La censure. La chaîne qui dépose le bilan. Le gâchis. Le gouvernement. La censure. Les élections. La censure. Les congrès. La censure. Les fédérations. Les éditorialistes qui éditorialisent -le foutage de gueule institutionnalisé, et défendu!- et vogue la patera.
Les faits d'hiver. Comme croquer dans une grenadine. Un suc de mandarine. Se doper avec le bonheur du moment. Sans fausse pudeur. Même sans sommeil. Sweet ivresse. Ton bouclier de la gueule de bois générale.
Tuesday, September 16, 2008
Résistance
Contre un bien vilain climat général et une censure inéluctable, on se remède comme on peut.
Photo HBB.
Monday, September 15, 2008
What for?
Les blogs en grève, pour la libération de Mohamed Erraji, je ne suis pas sûre que ça ait l'écho escompté. Je dois être hors du coup, comme d'hab.
Friday, August 29, 2008
Bye Bye Van Walsum
Donc, et au grand dam de Rabat, le mandat de l'envoyé spécial du SG de l'ONU pour le Sahara se termine. Il ne sera pas reconduit. On attend une nomination prochaine de son successeur.
Il publie une tribune dans El Pais où il répond aux critiques qu'il avait subies lorsqu'il a dit que l'indépendance du Polisario n'était pas une « option réaliste », ce qui avait été considéré comme contraire à l'éthique et comme un parti-pris flagrant.
Bon, sans entrer dans les détails, je retiens de sa tribune un des derniers paragraphes-diagnostic:
"There is a way out, but it is an arduous one that would lead through tough, genuine negotiations. If Polisario could tentatively contemplate a negotiated solution short of full independence, it would instantly be assured of overwhelming international support for its self-evident insistence on solid, internationally anchored, guarantees against a future repeal of the agreed constitutional arrangement or a gradual erosion of civil liberties - such as freedom of speech - on grounds of national security. If at some time in the future Polisario is ready to explore this avenue, I hope it will not just introduce amendments to the Moroccan proposal but submit a comprehensive autonomy proposal of its own."
Ca, M. Van Walsum, on doute un peu que ça soit pour demain.
Il publie une tribune dans El Pais où il répond aux critiques qu'il avait subies lorsqu'il a dit que l'indépendance du Polisario n'était pas une « option réaliste », ce qui avait été considéré comme contraire à l'éthique et comme un parti-pris flagrant.
Bon, sans entrer dans les détails, je retiens de sa tribune un des derniers paragraphes-diagnostic:
"There is a way out, but it is an arduous one that would lead through tough, genuine negotiations. If Polisario could tentatively contemplate a negotiated solution short of full independence, it would instantly be assured of overwhelming international support for its self-evident insistence on solid, internationally anchored, guarantees against a future repeal of the agreed constitutional arrangement or a gradual erosion of civil liberties - such as freedom of speech - on grounds of national security. If at some time in the future Polisario is ready to explore this avenue, I hope it will not just introduce amendments to the Moroccan proposal but submit a comprehensive autonomy proposal of its own."
Ca, M. Van Walsum, on doute un peu que ça soit pour demain.
Wednesday, August 20, 2008
La disparition des scarabées
J'eus beau déployer mes orteils gigantesques dans le sable labellisé pavillon bleu : point de scarabées creusant leurs sillons entre les mégots de cigarette. Ca sera donc une légende de plus que je raconterai à mes enfants (?), à côté de celles des soirées de pétanque, des traversées vers l'île, des Alerte à Malibu à 2h du mat', du baseball, des miss Plage, des mensonges blancs clair pour une minute de plus de bleu, des rêves plein le sunset. Tous les jours. Ils en vivront d'autres.
L'éclipse. Après le coucher du soleil où tu as embrassé la mandarine, sous mes yeux et ton objectif, c'est la pleine lune. L'océan gronde, comme ma colère qu'en une semaine, mon monde a basculé vers la sériosité.
Je cueille tous les jours une blague de qualité, pour baisser le PH de ce sérieux qui ne ressemble à rien, et qui ne fait de bien à personne, en tout cas pas à moi. Dans ce monde de brutes, où l'on se protège comme on peut avec du SPF 80, personne ne nous a préparé à une réaction à la mandarine. C'était une simple partie de foot sur le sable, où on devait être la discrète reporter, et où on s'est pris plein de coups de soleil sans dire aie. Soudainement, j'étais un pauvre supradyne fondant dans l'océan.
Plusieurs vagues plus loin, deux anges qui barbotent: un qui fuie l'eau et l'autre qui court vers la mousse. Une casse-cou faite en barbe à papa. Hier, tu ressuscitais le bandana. Aujourd'hui, entre un badaud ventru et une sirène lisant Biba: le néant aquatique. Acide sulfureuque. Rhume car cheveux mouillés.
Une rose pour ceux qui sont partis en château de sable de Chaâbane. Des départs si précipités! Ou est-ce une fiesta qui se prépare là-haut, sans nous, pour l'instant?
Une rose pour ceux qui restent, pour nous rendre doux les moments de doute, de solitude de faim de grand, de beau, de sincère, de fichtrement vrai. Des petites coccinelles qui se baladent sur nos doigts, à défaut de scarabées qui escaladent nos orteils.
L'éclipse. Après le coucher du soleil où tu as embrassé la mandarine, sous mes yeux et ton objectif, c'est la pleine lune. L'océan gronde, comme ma colère qu'en une semaine, mon monde a basculé vers la sériosité.
Je cueille tous les jours une blague de qualité, pour baisser le PH de ce sérieux qui ne ressemble à rien, et qui ne fait de bien à personne, en tout cas pas à moi. Dans ce monde de brutes, où l'on se protège comme on peut avec du SPF 80, personne ne nous a préparé à une réaction à la mandarine. C'était une simple partie de foot sur le sable, où on devait être la discrète reporter, et où on s'est pris plein de coups de soleil sans dire aie. Soudainement, j'étais un pauvre supradyne fondant dans l'océan.
Plusieurs vagues plus loin, deux anges qui barbotent: un qui fuie l'eau et l'autre qui court vers la mousse. Une casse-cou faite en barbe à papa. Hier, tu ressuscitais le bandana. Aujourd'hui, entre un badaud ventru et une sirène lisant Biba: le néant aquatique. Acide sulfureuque. Rhume car cheveux mouillés.
Une rose pour ceux qui sont partis en château de sable de Chaâbane. Des départs si précipités! Ou est-ce une fiesta qui se prépare là-haut, sans nous, pour l'instant?
Une rose pour ceux qui restent, pour nous rendre doux les moments de doute, de solitude de faim de grand, de beau, de sincère, de fichtrement vrai. Des petites coccinelles qui se baladent sur nos doigts, à défaut de scarabées qui escaladent nos orteils.
Tuesday, August 19, 2008
Dont acte
C'est notre ami unknownsmb qui nous l'apprend aujourd'hui par un commentaire: Al Jazeera s'est enfin manifestée par un communiqué qui nie toute excuse présentée à Israël concernant la couverture de la libération de Qantar. La chaîne explique avoir constaté des manquements à l'éthique dans ce même programme, Hiwar Maftooh, mais l'avocat de la chaîne insiste pour que Haaretz s'excuse sur son édition papier et électronique d'avoir induit ses lecteurs en erreur en disant qu'Al Jazeera avait présenté des excuses à Israël. Voilà qui est rassurant. Mais je me demande pourquoi ça a pris autant de temps (un mois!).
Sunday, August 10, 2008
R.I.P Darwich
رحمك الله يا محمود درويش،كلماتك كالنشيد الوطني الذي نحن إليه في غربة عالمية مخيفة تلتهمنا كل يوم أكثر
Friday, August 08, 2008
J.O.L.I!
Amazing opening. Quand une civilisation vous donne un échantillon de son catalogue savoir-faire, ça donne Beijing 2008. Mes sens sont en émoi. Ya lal jamal.
Deux poids...
A la une d'Asharq Al Awsat de ce matin, un article où Al Jazeera s'excuse envers Israël, après la polémique suscitée par la couverture de la chaîne qatarie de la libération de Samir Qantar. Et pour cause: selon Reuters, le bureau de presse israélien a annoncé qu'il ne délivrerait plus d'accrédiations aux journalistes d'Al Jazeera. Tout est bien qui finit bien donc: Al Jazeera réunit ses cadres et leur tape sur les doigts. Quelque chose qu'elle devrait, de l'avis de beaucoup, faire plus souvent.
Thursday, August 07, 2008
Get the party started
Le désormais parti Modernité & Authenticité aurait déposé aujourd'hui son dossier auprès du ministère de l'Intérieur. Son SG est Hassan Benaddi (souvenez-vous de l'aventure journalistique, 7 à dire). Ahmed Akhchichen est SG adjoint chargé des relations extérieures. Il est secondé par Ahmed Alami, Abdellah Kadiri, Najib El Ouazzani, Ali Belhaj, Mohamed Benhammou et Fouad Ali Al Himma. Mohamed Biadillah est chargé des affaires générales. Salah El Ouadie est porte-parole du parti. Congrès constitutif dans trois mois.
Wednesday, July 30, 2008
Modernité, modernité, authenticité
Trop de suspense tue le suspense. Ah mais vivement les communales! Nespa!
Je vous invite à apprécier ces lignes d'Ahmed Zaki: "En ligne de mire, se trouvent d’autres conseillers du RNI et du PPS sur lesquels sont exercées des pressions afin qu’ils rejoignent le groupe, et avec comme promesse, l’assurance d’être élus aux prochaines communales. C’est donc un climat de «terreur» auquel sont soumis les conseillers qui montrent des signes d’hésitation à se plier aux injonctions des hommes de Fouad Ali Al Himma."
mais encore:
"Plus grave encore, on nous signale l’intervention de certains agents d’autorité pour soutenir l’action de ratissage menée par le mouvement d’Al Himma"
Franchement, ceux qui bossent dans des boîtes de prod' indépendantes et qui n'en profitent pas pour faire un doc, sur la durée, relatant ce moment de l'histoire politique du Maroc, le regretteront à coup sûr.
Je vous invite à apprécier ces lignes d'Ahmed Zaki: "En ligne de mire, se trouvent d’autres conseillers du RNI et du PPS sur lesquels sont exercées des pressions afin qu’ils rejoignent le groupe, et avec comme promesse, l’assurance d’être élus aux prochaines communales. C’est donc un climat de «terreur» auquel sont soumis les conseillers qui montrent des signes d’hésitation à se plier aux injonctions des hommes de Fouad Ali Al Himma."
mais encore:
"Plus grave encore, on nous signale l’intervention de certains agents d’autorité pour soutenir l’action de ratissage menée par le mouvement d’Al Himma"
Franchement, ceux qui bossent dans des boîtes de prod' indépendantes et qui n'en profitent pas pour faire un doc, sur la durée, relatant ce moment de l'histoire politique du Maroc, le regretteront à coup sûr.
Tuesday, July 29, 2008
Happylogy
La région d'Azilal est un petit paradis. Sauf pour ceux qui y vivent. Les notions de paradis ou de bonheur reviennent souvent dans le langage de la vie moderne. On galvaude ce qu'on ne connaît pas, pour mieux le noyer. Ou pour mieux s'en approcher. On le fout partout sur des catalogues d'agences de voyage et sur des carnets de route pour mieux persuader les autres que ce qu'on vit est exceptionnel. En fait, je suis de plus en plus persuadée que le bonheur, pour notre génération, se résume certainement à avoir chez soi une bonne de qualité qui nous épargne les corvées ménagères. Quelle plus grande joie que celle de ne pas avoir à se taper le nettoyage de la salle de bain ou l'épluchage de légumes en rentrant le soir, le visage gonflé par le stress, le corps endolori.
Depuis quelques mois, le bonheur, pour les femmes de mon âge des communes de Tameda Noumersad et de Tal'at Tenzart, c'est le bezbouz à proximité de la maison, qui leur épargne des kilomètres de marche tous les jours. Si leurs vœux ont été exaucés, c'est clairement grâce à des associations locales. Les habitants contribuent financièrement, on ramasse un petit pécule, on ramène l'eau. Mais ramener une saquia est une chose, ramener un médecin est une autre. Je pense bien que le seul médecin du coin avait déclaré qu'il avait au moins 6.000 personnes sous son aile. A cause de la géographie esquintée du coin (qui nous a valus 10 kilomètres de marche sous le soleil façon caprins en manque de gambadage), il n'était pas étonnant de tomber sur des familles qui n'avaient jamais vu le toubib de leurs vies. Le problème, c'est qu'elles ne s'en portaient pas mieux. Au-delà des femmes qui meurent en couches, des bébés qui meurent à la naissance, il y a des vieillards dont le diabète a causé la cécité, sans le savoir, des douars de malvoyants à cause de la poussière, d'autres qui continuent d'avoir des enfants même en prenant la pilule (périmée, nous a-t-on affirmé). Nous avons rencontré une jeune maman dont le bébé avait un bec-de-lièvre et qui a été tellement déprimée par le fait que son nouveau-né ne pouvait téter, qu'elle en a perdu le lait. Et que boit le bébé de 20 jours? Du lait de vache en biberon. Fatal. Et dire qu'une opération d'une heure chez une équipe Smile leur redonnerait le sourire.
Deux montagnes plus loin, une famille avec trois enfants trisomiques. Ici, aucune sensibilisation pour dire qu'il y a des risques, lors de mariages consanguins. Ou zid ou zid.
Les mariages justement. Paper-free. On s'épouse avec une fatiha. On se sépare pareil. Résultat: des gosses sans 7ala madaniya. La plupart ne peut poursuivre d'études sans papiers d'identité.
On vogue dans un monde de surréalisme. Le paysage est sublime. Au milieu coule une rivière. Les habitants sont chaleureux, beaux, simples. Si seulement le reste suivait. Bon, jme tais. Plus dans le prochain Grand Angle, en septembre.
Depuis quelques mois, le bonheur, pour les femmes de mon âge des communes de Tameda Noumersad et de Tal'at Tenzart, c'est le bezbouz à proximité de la maison, qui leur épargne des kilomètres de marche tous les jours. Si leurs vœux ont été exaucés, c'est clairement grâce à des associations locales. Les habitants contribuent financièrement, on ramasse un petit pécule, on ramène l'eau. Mais ramener une saquia est une chose, ramener un médecin est une autre. Je pense bien que le seul médecin du coin avait déclaré qu'il avait au moins 6.000 personnes sous son aile. A cause de la géographie esquintée du coin (qui nous a valus 10 kilomètres de marche sous le soleil façon caprins en manque de gambadage), il n'était pas étonnant de tomber sur des familles qui n'avaient jamais vu le toubib de leurs vies. Le problème, c'est qu'elles ne s'en portaient pas mieux. Au-delà des femmes qui meurent en couches, des bébés qui meurent à la naissance, il y a des vieillards dont le diabète a causé la cécité, sans le savoir, des douars de malvoyants à cause de la poussière, d'autres qui continuent d'avoir des enfants même en prenant la pilule (périmée, nous a-t-on affirmé). Nous avons rencontré une jeune maman dont le bébé avait un bec-de-lièvre et qui a été tellement déprimée par le fait que son nouveau-né ne pouvait téter, qu'elle en a perdu le lait. Et que boit le bébé de 20 jours? Du lait de vache en biberon. Fatal. Et dire qu'une opération d'une heure chez une équipe Smile leur redonnerait le sourire.
Deux montagnes plus loin, une famille avec trois enfants trisomiques. Ici, aucune sensibilisation pour dire qu'il y a des risques, lors de mariages consanguins. Ou zid ou zid.
Les mariages justement. Paper-free. On s'épouse avec une fatiha. On se sépare pareil. Résultat: des gosses sans 7ala madaniya. La plupart ne peut poursuivre d'études sans papiers d'identité.
On vogue dans un monde de surréalisme. Le paysage est sublime. Au milieu coule une rivière. Les habitants sont chaleureux, beaux, simples. Si seulement le reste suivait. Bon, jme tais. Plus dans le prochain Grand Angle, en septembre.
Saturday, July 19, 2008
???
La SNRT devient actionnaire d’Euronews (Aujourdhui.ma)
La Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) «se réjouit de rejoindre le groupe des actionnaires d’Euronews en vue d’œuvrer ensemble pour le rayonnement de nos valeurs communes et nos ambitions partagées», a affirmé samedi son directeur général, Mohamed Ayyad. (Source: OEF press review)
La Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) «se réjouit de rejoindre le groupe des actionnaires d’Euronews en vue d’œuvrer ensemble pour le rayonnement de nos valeurs communes et nos ambitions partagées», a affirmé samedi son directeur général, Mohamed Ayyad. (Source: OEF press review)
Thursday, July 17, 2008
Mets ta cagoule!
Mais qu'est-ce que c'est que ce spot nullissime diffusé par le comité de prévention des accidents de la route? J'ai eu le déplaisir de le découvrir hier soir en prime-time. Il dure une éternité et un jour, n'a ni queue ni tête, est accompagné d'une bande son 3ajiba. J'ai pas l'impression que les chiffres de la mort baisseront demain. Bravo.
Tuesday, July 08, 2008
The terminal
Notre hôtel était sis rue du Paradis. Je trouvais ça bien rigolo pour l'enfer qui nous attendait. Tous les matins, chargés comme des mulets, on descendait la pente, déjà fatigués, alors que d'autres la remontaient, les bras chargés, les mines rayonnantes: c'étaient les soldes.
Il faut dire que nous étions entourés d'une association de malfaiteurs qui avaient pour noms: Zadig, Voltaire, Paul, Joe, Dolce, Gabbana, Zoe, Chloe et tous les autres. Les journées ont défilé dans un brouillard de noms, de business cards, d'ateliers, de course contre l'aiguille. Et puis y avait le petit-déj sur la terrasse. Et puis y avait le sourire d'Ingrid, la discrète aux épaules larges. Et puis y avait les tics effrayants de Juliette la bosseuse. Et puis y avait le mot dans les toilettes pour pas trop les salir, "ne serait-ce que pour Zeina". Zeina, c'est la femme de ménage du Maroc. Et Frank, il l'adore. Il apprend l'arabe d'elle. Frank, il est zen. Il met Florent Pagny dans la régie à fond. Chui pas fan mais ça détend en temps de crise. Frank il ramène des croissants paskil voit qu'y a plus de vaisseaux rouges dans tes yeux. Frank il veut venir au Maroc pask'il sent que son "mektoob" est là-bas. Sur la route de l'aéroport, y avait Max. Qu'est-ce qu'il était beau. Il doit être marqué sur le guide des plus belles choses de la ville. J'ai dit en montant dans le taxi: "il a la lumière de Sidi Rebbi sur le visage". Ca tombait bien: il revenait de la Mecque. Il avait un accent merveilleux. Il avait la félicité en crème anti-rides. Il est télégénique pour les yeux. La route est vite passée. Sa voix me berce encore.
Ces intersections de la vie me remontent à chaque fois que je me prépare pour une nouvelle prise d'empreintes d'âmes en courant d'air. Un inattendu me fait conserver une feuille de papier avec son nom complet écrit dessus; un directeur d'hôtel d'une autre ère, d'une autre élégance, avec ses cheveux gris qui lui tombent sur la tempe, ses manuscrits, ses photos en noir et blanc qui jaunissent dans une presque ville, pas assez jolie pour être un village. De bourgade en bourgade, des héros, des victimes, des salauds, des menteurs, des barbouzes, des exemples, qui te laissent des traces dans ton âme à toi et que tu trimbales dans tes bagages sans le sentir. Et toi aussi tu leur laisses des bouts de toi à grignoter quand tu seras parti.
Il faut dire que nous étions entourés d'une association de malfaiteurs qui avaient pour noms: Zadig, Voltaire, Paul, Joe, Dolce, Gabbana, Zoe, Chloe et tous les autres. Les journées ont défilé dans un brouillard de noms, de business cards, d'ateliers, de course contre l'aiguille. Et puis y avait le petit-déj sur la terrasse. Et puis y avait le sourire d'Ingrid, la discrète aux épaules larges. Et puis y avait les tics effrayants de Juliette la bosseuse. Et puis y avait le mot dans les toilettes pour pas trop les salir, "ne serait-ce que pour Zeina". Zeina, c'est la femme de ménage du Maroc. Et Frank, il l'adore. Il apprend l'arabe d'elle. Frank, il est zen. Il met Florent Pagny dans la régie à fond. Chui pas fan mais ça détend en temps de crise. Frank il ramène des croissants paskil voit qu'y a plus de vaisseaux rouges dans tes yeux. Frank il veut venir au Maroc pask'il sent que son "mektoob" est là-bas. Sur la route de l'aéroport, y avait Max. Qu'est-ce qu'il était beau. Il doit être marqué sur le guide des plus belles choses de la ville. J'ai dit en montant dans le taxi: "il a la lumière de Sidi Rebbi sur le visage". Ca tombait bien: il revenait de la Mecque. Il avait un accent merveilleux. Il avait la félicité en crème anti-rides. Il est télégénique pour les yeux. La route est vite passée. Sa voix me berce encore.
Ces intersections de la vie me remontent à chaque fois que je me prépare pour une nouvelle prise d'empreintes d'âmes en courant d'air. Un inattendu me fait conserver une feuille de papier avec son nom complet écrit dessus; un directeur d'hôtel d'une autre ère, d'une autre élégance, avec ses cheveux gris qui lui tombent sur la tempe, ses manuscrits, ses photos en noir et blanc qui jaunissent dans une presque ville, pas assez jolie pour être un village. De bourgade en bourgade, des héros, des victimes, des salauds, des menteurs, des barbouzes, des exemples, qui te laissent des traces dans ton âme à toi et que tu trimbales dans tes bagages sans le sentir. Et toi aussi tu leur laisses des bouts de toi à grignoter quand tu seras parti.
Friday, June 13, 2008
Global warming
A quoi peut bien penser Monsieur Mustapha? Je me pose la question chaque fois que je le vois griller sa cigarette sur la plateforme à l'extérieur de son "bureau". Entre 14H et 15H uniquement, lorsque d'autres sont en train de déjeuner, ou disons juste bourrer leurs canaux digestifs d'une infecte gamila industrielle. Monsieur Mustapha, le souffre-douleur qui ne se plaint pas, qu'on ne se sent pas obligé de payer, qui connaît par coeur les prix, au centime près, de chaque denrée alimentaire sur le marché, est le meilleur thermomètre social. En ce moment, il grille bien trop de cigarettes pour ses 55 kilos.
Je me pose la question, la tête qui dépasse de la fenêtre, les yeux rivés sur l'océan, que j'aperçois entre deux paraboles géantes. Znata, une parenthèse de film. Même à ciel ouvert, sa poubelle m'est plus supportable que les couleurs de l'atelier. Son air m'est plus respirable. Ses rues plus désertes. Mon agoraphobie l'en remercie.
Demain, la paix, la récréation des nerfs en feu. Au diable les gosses qui volent des melons des camions. A l'enfer Ain Sbaa. Ses échoppes d'alcool. Sa gare sans Escalator, piège des voyageurs surchargés en transfert pour l'aéroport. Sa circulation de jeux vidéos. Son parfum Cicalim. Son parc zoologique fossilisé. Ses drogués sur les bancs. Sa place publique à 50(0?) millions de dirhams: une merde décorée de fleurs.
Je n'ai pas de solution pour les gosses qui vendent encore et encore des Kleenex au feu rouge. Quand vous êtes une femme, ils vous font des regards de chien battu. "Aidez-moi", couinent-ils.
Je n'ai pas de solution pour les femmes, chargées de leurs bébés, qui vendent encore et encore des Kleenex au feu rouge. Je n'ai rien à leur donner. Pas même ma compassion.
Je n'ai pas de solution pour tous ces gars bien portants qui tendent la main. Avant, y avait pas. J'ai beau chercher dans ma tête. Quand j'avais 16 ans, je ne voyais que des infirmes et des vieux tendre la main. Aujourd'hui, ils se font concurrence. Si Dieu vous "zghab" et vous sirotez -une fois par an- un fraise-orange (HC) à une terrasse de l'Agdal, vous êtes perdu. Le harcèlement est un doux euphémisme, tant les menaces sont d'une inouïe violence. Les flics sont débordés: à peine ont-ils embarqué dix gars au poste que douze autres sont apparus. C'est l'Escalator social qui est en panne. Et, dommage pour vous, vous vous coltinez les bagages des autres dans les bras.
Je suis déprimée par autant de misère. Ce n'est pas le mur des lamentations de Rabat-Anfa, comme dirait ce cher Ibn Kafka, mais de l'impuissance, ce boulet du moral qu'est cet attentisme généralisé que je vois autour de moi. Des gosses qui disent: "3afak 3awen lfariq" est pour moi le début de la fin d'une société. Je ne sais pas si leurs parents savent qu'ils mendient à moitié, fouillent les poubelles même s'ils sont chaussés de Nike dernier cri, mais toute cette mentalité qui légitime le fait de tendre la main au premier inconnu est révoltante.
Pendant ce temps, ceux qui ont vraiment besoin d'aide en sont privés, rien d'étonnant, ou se fondent dans la masse. Mais je tends à penser qu'ils ont moins tendance à se prostituer moralement.
Cela fait pratiquement deux ans que je suis rentrée au Maroc. Ce que je vois tous les jours est loin des articles panégyriques de l'Express, des Echos ou de Match. Il y a certainement des équilibres à trouver entre un pays de bétonneuses et de paillettes festivalières, et celui d'indigence intellectuelle, financière et culturelle, qui ne peut être nourri à coups de Nayda et de FIFM. Je n'ai pas de solutions. Vivement le retour de l'Ijtihad.
Je n'ai pas de solution pour les gosses qui vendent encore et encore des Kleenex au feu rouge. Quand vous êtes une femme, ils vous font des regards de chien battu. "Aidez-moi", couinent-ils.
Je n'ai pas de solution pour les femmes, chargées de leurs bébés, qui vendent encore et encore des Kleenex au feu rouge. Je n'ai rien à leur donner. Pas même ma compassion.
Je n'ai pas de solution pour tous ces gars bien portants qui tendent la main. Avant, y avait pas. J'ai beau chercher dans ma tête. Quand j'avais 16 ans, je ne voyais que des infirmes et des vieux tendre la main. Aujourd'hui, ils se font concurrence. Si Dieu vous "zghab" et vous sirotez -une fois par an- un fraise-orange (HC) à une terrasse de l'Agdal, vous êtes perdu. Le harcèlement est un doux euphémisme, tant les menaces sont d'une inouïe violence. Les flics sont débordés: à peine ont-ils embarqué dix gars au poste que douze autres sont apparus. C'est l'Escalator social qui est en panne. Et, dommage pour vous, vous vous coltinez les bagages des autres dans les bras.
Je suis déprimée par autant de misère. Ce n'est pas le mur des lamentations de Rabat-Anfa, comme dirait ce cher Ibn Kafka, mais de l'impuissance, ce boulet du moral qu'est cet attentisme généralisé que je vois autour de moi. Des gosses qui disent: "3afak 3awen lfariq" est pour moi le début de la fin d'une société. Je ne sais pas si leurs parents savent qu'ils mendient à moitié, fouillent les poubelles même s'ils sont chaussés de Nike dernier cri, mais toute cette mentalité qui légitime le fait de tendre la main au premier inconnu est révoltante.
Pendant ce temps, ceux qui ont vraiment besoin d'aide en sont privés, rien d'étonnant, ou se fondent dans la masse. Mais je tends à penser qu'ils ont moins tendance à se prostituer moralement.
Cela fait pratiquement deux ans que je suis rentrée au Maroc. Ce que je vois tous les jours est loin des articles panégyriques de l'Express, des Echos ou de Match. Il y a certainement des équilibres à trouver entre un pays de bétonneuses et de paillettes festivalières, et celui d'indigence intellectuelle, financière et culturelle, qui ne peut être nourri à coups de Nayda et de FIFM. Je n'ai pas de solutions. Vivement le retour de l'Ijtihad.
Wednesday, June 04, 2008
Fashion victime
Moi, ce soir, en voyant arriver mon amie décidément très stylish, surnommée "la chèvre" depuis ses ambitions de gambadage intensif:
- Oh là lààà, les sandales Yves Saint Laurent! La grande classe!
Elle, imperturbable: " iwa ghir tfekkerna lmar7oum".
- Oh là lààà, les sandales Yves Saint Laurent! La grande classe!
Elle, imperturbable: " iwa ghir tfekkerna lmar7oum".
Monday, June 02, 2008
Release
Sunday, May 25, 2008
Concerto, en do mineur
Je n'ai jamais été une fan des concerts. Il y a des artistes que je compte sur le bout des doigts que j'adorerais voir se mouvoir devant moi, mais même lorsque je vivais à l'étranger, je ne me précipitais pas aux venues des uns et des autres. D'abord, je trouve ça idiot de se pousser avec 10000 autres personnes pour écouter de la musique. Deuxio, j'ai horreur de rester debout pendant des heures (et d'attendre la star pendant des heures d'abord). Tertio, la performance live égale rarement la qualité studio (ce sont des appréciations personnelles, je vous le concède) et tout dépend bien sûr du genre musical. Je garde un horrible souvenir de Lauryn Hill en concert. Jamais star n'a autant incarné pour moi la déchéance en live, vêtue comme un homeless, agissant comme une droguée (qu'elle était probablement ce soir-là), avec une cacophonie de douze musiciens sur scène qui noyait sa voix. Je regrettais son MTV Unplugged. Me suis cassée, amère.
Bien sûr, je ne cracherais pas sur Madonna live, ou Led Zep, ou d'autres encore, mais je crois que le confort d'écouter chez soi et de se dire que cet artiste chante pour vos oreilles exclusives, cette idée romantique que cette chanson a été écrite pour votre dîner de ce soir, ou pour ce coup de foudre inattendu, ou pour ce chagrin d'amour insurmontable, ou pour vous donner la pêche lorsque vous sortez de votre métro pourri pétri de vos doutes existentiels quotidiens, reste absolument délicieuse.
C'est pour cette raison que j'ai longtemps hésité pour George Benson. Mais pour une fois qu'on avait quelque chose à se mettre sous la dent, il fallait bien l'honorer, même si elle n'est pas votre premier choix. Alors, après avoir bravé une circulation infernale, parqué la voiture à des kilomètres, franchi le barrage des securité guys, enduré des compatriotes qui sentent des roses jusque là inconnues, dépassé des enfants qui étaient là on ne sait trop comment, nous y voilà. Et lorsque George a commencé à égrener ses premières notes, j'avoue que j'étais bien, très bien. Il ne faisait que jouer, il ne chantait pas encore, et c'était un délice. Comme si je lisais un texte, un vrai, limpide, profond, avec une vraie ponctuation, de vraies idées. Je sais que le rapprochement n'est pas aisé. Mais c'est le seul qui me vient à l'esprit. Cette musique me parlait; Je réalisais que ce que j'écoutais tous les jours à la radio était le plus souvent un boucan pollueur. Et là, c'était un répit, tout en douceur. Lorsqu'une pluie fine nous a gratifiés d'un rafraichissement inattendu à la fin du concert, ça a rajouté un charme fou à la situation. No, never give up on a good thing.
Bien sûr, je ne cracherais pas sur Madonna live, ou Led Zep, ou d'autres encore, mais je crois que le confort d'écouter chez soi et de se dire que cet artiste chante pour vos oreilles exclusives, cette idée romantique que cette chanson a été écrite pour votre dîner de ce soir, ou pour ce coup de foudre inattendu, ou pour ce chagrin d'amour insurmontable, ou pour vous donner la pêche lorsque vous sortez de votre métro pourri pétri de vos doutes existentiels quotidiens, reste absolument délicieuse.
C'est pour cette raison que j'ai longtemps hésité pour George Benson. Mais pour une fois qu'on avait quelque chose à se mettre sous la dent, il fallait bien l'honorer, même si elle n'est pas votre premier choix. Alors, après avoir bravé une circulation infernale, parqué la voiture à des kilomètres, franchi le barrage des securité guys, enduré des compatriotes qui sentent des roses jusque là inconnues, dépassé des enfants qui étaient là on ne sait trop comment, nous y voilà. Et lorsque George a commencé à égrener ses premières notes, j'avoue que j'étais bien, très bien. Il ne faisait que jouer, il ne chantait pas encore, et c'était un délice. Comme si je lisais un texte, un vrai, limpide, profond, avec une vraie ponctuation, de vraies idées. Je sais que le rapprochement n'est pas aisé. Mais c'est le seul qui me vient à l'esprit. Cette musique me parlait; Je réalisais que ce que j'écoutais tous les jours à la radio était le plus souvent un boucan pollueur. Et là, c'était un répit, tout en douceur. Lorsqu'une pluie fine nous a gratifiés d'un rafraichissement inattendu à la fin du concert, ça a rajouté un charme fou à la situation. No, never give up on a good thing.
Monday, May 19, 2008
Oufkir par Marrakchi
C'est Jeune Afrique qui l'annonce: le prochain film de Leila Marrakchi, réalisatrice de Marock, sera l'adaptation au cinéma du livre "La Prisonnière" de Malika Oufkir. Le livre, autobiographique et émouvant dans certains de ses passages, retrace la séquestration de Fatima Oufkir et de ses enfants après le coup d'état de 1972 et jusqu'en 1991. C'est Morjana Alaoui (Marock) qui devrait incarner le rôle de Malika Oufkir.
Sunday, May 11, 2008
hitch hike my world
J'ai une tendresse particulière pour les auto-stoppeurs. Ca ne devrait pas être dit comme ça sur un blog, toujours est-il. Je ne résiste pas à leurs appels "quitte ou double" au bord du chemin. Alors je freine.
Bien sûr, je sélectionne. Je fais inconsciemment -et préalablement- un casting de leurs histoires. Vous, Monsieur, je choisis de vous faire entrer dans mon habitacle privé, mon sas inter-galactique à la bande son exclusive, au parfum distinct, au chapelet aux reflets de bleus, au confort minimal certain, pour partager un petit bout de chemin ensemble. Non pas que j'aie besoin de vous, les imbécilités privées peuplent nos ondes et mon nano a tant à me dire que même la route de Lagouira n'est pas assez. Mais vous me fascinez et je serai votre chauffeuse-chauffarde respectueuse.
Vous, madame, je ne vous oublierai pas. Je sortais de l'intersection menant à Plage David. Vous portiez une jellaba grise et serriez vos cheveux dans un foulard. L'uniforme était complété par l'inamovible sachet en plastique noir. Ou bien c'est votre tablier. Ou bien ce sont les restes de bouffe de la maison où vous travaillez et dont on a bien voulu vous faire bénéficier. Je vous ai dit où j'allais et ça vous arrangeait. Plus tard, je vous ai demandé si ça ne vous faisait pas peur de monter dans la voiture d'une inconnue. Vous avez souri: "qu'est-ce qui pourrait m'arriver ga3?". Vous me faites confiance (should you?) et je vous guette du coin de l'oeil. Pas parce que je vous crains, mais parce que je ne peux pas vous regarder et conduire en même temps.
Un de mes préférés travaille à la prison de Oukacha et vient tous les matins d'un quartier périphérique de Rabat, d'un camion à un autre. Il a toujours des histoires passionnantes à raconter. Mon vice n'y résiste pas une seule seconde.
Les meilleurs auto-stoppeurs sont à l'heure du F'tour pendant le Ramadan. Le muezzin donne la carte blanche à tous les excès, mais quelques fantômes sont toujours dans la rue, attendant un improbable taxi ou un bus inexistant. Et il y a toujours des raisons agréablement triviales justifiant le retard des uns et des autres. Comment expliquer que l'on ait raté l'heure de sortie collective, d'hystérie dans la rue, des dernières courses? Pourquoi se retrouve-t-on seul dans la rue? Et comment se fait-sse que je soie moi-même dans la rue, prolongeant la diète de quelques minutes pour partager des banalités sur la route?
Que Dieu me prévienne d'autostoppeurs sortant tout droit d'un film d'Asia Argento. Je me contenterai désormais de regarder, de loin, puis dans le rétroviseur, en leur souhaitant d'être pêchés très vite et d'être conduits à bon port. Mais pour tous ceux qui sont assez fous/inconscients, et qui veulent prendre le risque de rencontrer des créatures bizarroïdes comme ma personne, voici un site avec des conseils: http://lifehacker.com/software/travel/how-to-hitchhike-161038.php
Bien sûr, je sélectionne. Je fais inconsciemment -et préalablement- un casting de leurs histoires. Vous, Monsieur, je choisis de vous faire entrer dans mon habitacle privé, mon sas inter-galactique à la bande son exclusive, au parfum distinct, au chapelet aux reflets de bleus, au confort minimal certain, pour partager un petit bout de chemin ensemble. Non pas que j'aie besoin de vous, les imbécilités privées peuplent nos ondes et mon nano a tant à me dire que même la route de Lagouira n'est pas assez. Mais vous me fascinez et je serai votre chauffeuse-chauffarde respectueuse.
Vous, madame, je ne vous oublierai pas. Je sortais de l'intersection menant à Plage David. Vous portiez une jellaba grise et serriez vos cheveux dans un foulard. L'uniforme était complété par l'inamovible sachet en plastique noir. Ou bien c'est votre tablier. Ou bien ce sont les restes de bouffe de la maison où vous travaillez et dont on a bien voulu vous faire bénéficier. Je vous ai dit où j'allais et ça vous arrangeait. Plus tard, je vous ai demandé si ça ne vous faisait pas peur de monter dans la voiture d'une inconnue. Vous avez souri: "qu'est-ce qui pourrait m'arriver ga3?". Vous me faites confiance (should you?) et je vous guette du coin de l'oeil. Pas parce que je vous crains, mais parce que je ne peux pas vous regarder et conduire en même temps.
Un de mes préférés travaille à la prison de Oukacha et vient tous les matins d'un quartier périphérique de Rabat, d'un camion à un autre. Il a toujours des histoires passionnantes à raconter. Mon vice n'y résiste pas une seule seconde.
Les meilleurs auto-stoppeurs sont à l'heure du F'tour pendant le Ramadan. Le muezzin donne la carte blanche à tous les excès, mais quelques fantômes sont toujours dans la rue, attendant un improbable taxi ou un bus inexistant. Et il y a toujours des raisons agréablement triviales justifiant le retard des uns et des autres. Comment expliquer que l'on ait raté l'heure de sortie collective, d'hystérie dans la rue, des dernières courses? Pourquoi se retrouve-t-on seul dans la rue? Et comment se fait-sse que je soie moi-même dans la rue, prolongeant la diète de quelques minutes pour partager des banalités sur la route?
Que Dieu me prévienne d'autostoppeurs sortant tout droit d'un film d'Asia Argento. Je me contenterai désormais de regarder, de loin, puis dans le rétroviseur, en leur souhaitant d'être pêchés très vite et d'être conduits à bon port. Mais pour tous ceux qui sont assez fous/inconscients, et qui veulent prendre le risque de rencontrer des créatures bizarroïdes comme ma personne, voici un site avec des conseils: http://lifehacker.com/software/travel/how-to-hitchhike-161038.php
Tuesday, May 06, 2008
Presse: nouveaux chiffres
Ca reste bien en deca des attentes (desolee, qwerty keyboard) mais enfin, c'est bon a savoir:
L'OJD, Office de justification de la diffusion, a publie ses chiffres pour 2007 (il serait bon de savoir comment ils arrivent a avoir ces chiffres et s'ils comptent sur la bonne foi des publications). Bref, Telquel est numero 1 avec une moyenne de 23 013 exemplaires par semaine. La Vie Eco est seconde avec 15 872 exemplaires. Le Journal hebdo ferme la marche avec un peu plus de 14 000. Chez les 3arabophones, le leader est Al Ayyam (24 252), suivi de Nichane (20 544), puis, pratiquement ex aequo, Al Michâal (9680), et Al Watan Al An (9259)." (Source: TelQuel)
L'OJD, Office de justification de la diffusion, a publie ses chiffres pour 2007 (il serait bon de savoir comment ils arrivent a avoir ces chiffres et s'ils comptent sur la bonne foi des publications). Bref, Telquel est numero 1 avec une moyenne de 23 013 exemplaires par semaine. La Vie Eco est seconde avec 15 872 exemplaires. Le Journal hebdo ferme la marche avec un peu plus de 14 000. Chez les 3arabophones, le leader est Al Ayyam (24 252), suivi de Nichane (20 544), puis, pratiquement ex aequo, Al Michâal (9680), et Al Watan Al An (9259)." (Source: TelQuel)
Thursday, April 24, 2008
61
Tuesday, April 22, 2008
Monologues
Le Premier ministre Abbas El Fassi poursuit les rounds du dialogue social avec les centrales syndicales. Le communiqué officiel publié hier énumère les propositions du gouvernement visant la protection du pouvoir d'achat du citoyen. Ainsi pouvons-nous lire dans ledit communiqué, et à titre d'exemples non exhaustifs: "le gouvernement a proposé une augmentation mensuelle du salaire net des fonctionnaires classés dans les échelles de rémunération 1 à 9, allant de 300 à 459 DH, sur deux étapes à partir du 1er juillet 2008." Heureusement, les échelles 10 et plus n'ont pas été oubliées, puisqu'elles bénéficieront, elles aussi et à partir de janvier 2009 "d'une revalorisation du salaire net de 432 DH au moins". Pour les allocations familiales, le gouvernement a décidé de les porter de 150 à 200 DH par enfant.
La mesure la plus louable concerne nos seniors, puisque"le gouvernement a également proposé l'augmentation du montant minimum de la pension de retraite, en passant de 500 à 600 DH par mois".
Et tout ça, ça chiffre. Rien que la hausse des salaires des fonctionnaires -qui stagne depuis 14 ans- coûtera à l'Etat 10,55 milliards de dirhams. Rien qu'à titre de comparaison populiste et injustifiée, le projet de TGV Casa-Tanger est estimé à 2 milliards d'euros.
Les attentes ouvrières sont certainement comblées. On attend la suite du dialogue avec frénésie.
La mesure la plus louable concerne nos seniors, puisque"le gouvernement a également proposé l'augmentation du montant minimum de la pension de retraite, en passant de 500 à 600 DH par mois".
Et tout ça, ça chiffre. Rien que la hausse des salaires des fonctionnaires -qui stagne depuis 14 ans- coûtera à l'Etat 10,55 milliards de dirhams. Rien qu'à titre de comparaison populiste et injustifiée, le projet de TGV Casa-Tanger est estimé à 2 milliards d'euros.
Les attentes ouvrières sont certainement comblées. On attend la suite du dialogue avec frénésie.
Monday, April 21, 2008
Berkeley htta lmout!
Je suis tombée sur ça. Je suis émue. Didikasse spiciale à mon ami Berkeleyen whom i miss et qui se reconnaitra.
Saturday, April 19, 2008
صحافة و سخافة
Tous les jours, et où que l'on soit lors du tournage, la même scène se produit, invariablement. Un moustachu au visage basané nous aborde, lance un regard soupçonneux et dégaine la fameuse phrase: "3endkoum l'autorisation?"
LOTORIZATION. Ce mot magique qui sonne déjà comme une menace. Et dans mes oreilles, comme une promesse de bagarre enragée. Je la tiendrais volontiers, cette promesse, si ce n'était...
Malgré mon tempérament de féline en cage, je suis d'un calme absolu lorsque nous sommes confrontés à ce genre de topinambours ambulants. Je voudrais tant enregistrer un modèle de réponse audio pour tous les bachi-bouzouk à venir. Juste pour ne pas avoir à répéter les mêmes choses, avec la même application. Walakine pas le choix. Alors ça sonne comme ça, dans un débit de radio slovaque des années 40:
"bla bla 7na douzième bla bla pas d'autorisation du ministère de la Com bla bla Hassan II autorisation spéciale pour les médias du service public bla bla respecter les limites bla bla pas d'écoles, d'administrations, de casernes, d'hôpitaux et de propriétés privées sans autorisation bla bla nous sommes dans une rue nous n'avons pas de compte à rendre bla bla"
Mais encore faut-il que la créature en face nous écoute. Non, non. L'agent en face, qui ne nous a pas honorés de son doux patronyme, n'a que les mots "wilaya", "préparation", "fax" à la moustache. Comme si nous avions le temps de faire des correspondances à tous les services de la ville avant de sortir. A weddi 3la l'efficacité.
Mon problème n'est pas dans l'autorisation en soi. Respecter les règlements est logique et indispensable. Ce qui me dérange, c'est la tournure que prennent les événements dès que X et Y sont informés que l2ida3a débarque. Au-delà de nos noms, de nos numéros de cartes d'identité, de la marque de shampoing qu'on utilise, il faut toujours expliquer la nature du reportage, à qui on va parler, ce qu'on veut montrer. A croire que TOUT le monde a TOUJOURS quelque chose à cacher. C'est quelque chose que je n'ai jamais -encore- vu ailleurs. Alors, quand ON sait que la télé arrive, c'est le maquillage à grande échelle. Comme quand le roi débarque quelque part. Ça lave, ça met de nouveaux uniformes, ça s'organise, ça se brushingue, ça prépare des réponses (parce qu'on connaît rarement ses dossiers, faut-il le préciser), ça se bouscule pour parler du dossier A ou C. Bref, c'est très rare que les gens restent eux-mêmes. La caméra effraie plus qu'elle ne séduit, même si on est constamment harcelés. Les jeunes, moins jeunes, les gosses (c'est les plus difficiles) n'ont que "filmiwna" à la bouche. Mais lorsqu'on donne le micro, c'est la panique, la débandade extrême. Ça bégaie, ça sue à grosses gouttes, ça agit dans un superficiel qui nous fait regretter la presse écrite et ses adjectifs sans scrupules.
Peut-être que j'exagère. Et bien sûr que ça dépend des gens et que ça dépend des domaines. Et là, je confonds un peu la fascination de la caméra et la sur-protection administrative. Mais je suis certaine que les deux sont suscités par la même chose. Un jour, dans une ville du nord, nous étions avec un haut fonctionnaire en train de filmer une rue en chantier. On se fait aborder par un pitbull de 1,85 avec une moustache roussie par le tabac et puant le vin à 10 h du mat' (faut le faire). Il a commencé à rugir menaçant de casser la caméra, ne nous laissant pas le temps d'en placer une. Le haut fonctionnaire a essayé de lui parler. L'autre australopithèque lui a asséné un chapelet d'injures juteuses sur le coup. Il s'est avéré que le boulissi en question faisait partie de la police touristique et n'avait de toute façon rien à voir avec nous. Il n'avait même pas à nous demander la ttorisation. Il doit avoir été muté à Boujdour depuis, je lui enverrai une carte postale à l'occasion. Bref, tous les jours sonnent une succession d'affrontements bêtes et inutiles entre des gens qui essaient de faire leur boulot et d'autres qui essaient de faire leur boulot, mais qui communiquent mal entre eux. Et pourtant, c'est si facile d'être correct, d'être poli, d'être aimable, serviable, et d'agir ensemble dans l'intérêt du mouwatin. Une chose est sûre: le maquillage n'est pas dans l'intérêt de ce dernier.
LOTORIZATION. Ce mot magique qui sonne déjà comme une menace. Et dans mes oreilles, comme une promesse de bagarre enragée. Je la tiendrais volontiers, cette promesse, si ce n'était...
Malgré mon tempérament de féline en cage, je suis d'un calme absolu lorsque nous sommes confrontés à ce genre de topinambours ambulants. Je voudrais tant enregistrer un modèle de réponse audio pour tous les bachi-bouzouk à venir. Juste pour ne pas avoir à répéter les mêmes choses, avec la même application. Walakine pas le choix. Alors ça sonne comme ça, dans un débit de radio slovaque des années 40:
"bla bla 7na douzième bla bla pas d'autorisation du ministère de la Com bla bla Hassan II autorisation spéciale pour les médias du service public bla bla respecter les limites bla bla pas d'écoles, d'administrations, de casernes, d'hôpitaux et de propriétés privées sans autorisation bla bla nous sommes dans une rue nous n'avons pas de compte à rendre bla bla"
Mais encore faut-il que la créature en face nous écoute. Non, non. L'agent en face, qui ne nous a pas honorés de son doux patronyme, n'a que les mots "wilaya", "préparation", "fax" à la moustache. Comme si nous avions le temps de faire des correspondances à tous les services de la ville avant de sortir. A weddi 3la l'efficacité.
Mon problème n'est pas dans l'autorisation en soi. Respecter les règlements est logique et indispensable. Ce qui me dérange, c'est la tournure que prennent les événements dès que X et Y sont informés que l2ida3a débarque. Au-delà de nos noms, de nos numéros de cartes d'identité, de la marque de shampoing qu'on utilise, il faut toujours expliquer la nature du reportage, à qui on va parler, ce qu'on veut montrer. A croire que TOUT le monde a TOUJOURS quelque chose à cacher. C'est quelque chose que je n'ai jamais -encore- vu ailleurs. Alors, quand ON sait que la télé arrive, c'est le maquillage à grande échelle. Comme quand le roi débarque quelque part. Ça lave, ça met de nouveaux uniformes, ça s'organise, ça se brushingue, ça prépare des réponses (parce qu'on connaît rarement ses dossiers, faut-il le préciser), ça se bouscule pour parler du dossier A ou C. Bref, c'est très rare que les gens restent eux-mêmes. La caméra effraie plus qu'elle ne séduit, même si on est constamment harcelés. Les jeunes, moins jeunes, les gosses (c'est les plus difficiles) n'ont que "filmiwna" à la bouche. Mais lorsqu'on donne le micro, c'est la panique, la débandade extrême. Ça bégaie, ça sue à grosses gouttes, ça agit dans un superficiel qui nous fait regretter la presse écrite et ses adjectifs sans scrupules.
Peut-être que j'exagère. Et bien sûr que ça dépend des gens et que ça dépend des domaines. Et là, je confonds un peu la fascination de la caméra et la sur-protection administrative. Mais je suis certaine que les deux sont suscités par la même chose. Un jour, dans une ville du nord, nous étions avec un haut fonctionnaire en train de filmer une rue en chantier. On se fait aborder par un pitbull de 1,85 avec une moustache roussie par le tabac et puant le vin à 10 h du mat' (faut le faire). Il a commencé à rugir menaçant de casser la caméra, ne nous laissant pas le temps d'en placer une. Le haut fonctionnaire a essayé de lui parler. L'autre australopithèque lui a asséné un chapelet d'injures juteuses sur le coup. Il s'est avéré que le boulissi en question faisait partie de la police touristique et n'avait de toute façon rien à voir avec nous. Il n'avait même pas à nous demander la ttorisation. Il doit avoir été muté à Boujdour depuis, je lui enverrai une carte postale à l'occasion. Bref, tous les jours sonnent une succession d'affrontements bêtes et inutiles entre des gens qui essaient de faire leur boulot et d'autres qui essaient de faire leur boulot, mais qui communiquent mal entre eux. Et pourtant, c'est si facile d'être correct, d'être poli, d'être aimable, serviable, et d'agir ensemble dans l'intérêt du mouwatin. Une chose est sûre: le maquillage n'est pas dans l'intérêt de ce dernier.
Wednesday, April 16, 2008
Lola danse et perd
Le Monde a publié aujourd'hui sa fatwa à propos du dernier-né de Nabil Ayouch, Whatever Lola wants. La fatwa est sans appel.
Wednesday, April 09, 2008
Hier, j'ai dû travailler en fin de journée au bureau de Rabat. Alors que j'étais penchée sur les épisodes passionnants des monologues sociaux, des hurlements dehors m'ont (nous ont) fait courir vers les balcons. Et là, c'était un spectacle édifiant, même pour des gens de Rabat "habitués au spectacle quotidien": des centaines de jeunes en gilets bleus courant dans les rues, fuyant les agents des forces auxiliaires, en uniformes kaki. Des centaines, de Jamaâ Assounna, à la CDG, aux pieds du parlement, courant dans les artères, tombant, criant, échappant aux Hrawates. "Des bac-5 poursuivant des Bac+7", ironisa mon collègue.
Des sonneries de sifflet retentissaient toutes les deux secondes. C'étaient les leaders des groupes de chômeurs qui organisaient les troupes. Des voitures des Forces Auxiliaires fonçaient dans les petites rues. Les chômeurs voulaient redescendre vers le Parlement car une princesse devait arriver incessamment et ils espéraient qu'elle les voie. Nous avons eu beau attendre, pas de convoi en vue. Mais la vue de ces diplômés chômeurs en gilets était inratable. Il y a eu de nombreuses altercations, surtout entre les filles et les agents des forces auxiliaires. Les filles poussaient des hurlements à réveiller un mort. Les hurlements se confondaient avec l'appel à la prière d'Al Moghrob de Jamaâ Assounna. Just another day in the capital...
Des sonneries de sifflet retentissaient toutes les deux secondes. C'étaient les leaders des groupes de chômeurs qui organisaient les troupes. Des voitures des Forces Auxiliaires fonçaient dans les petites rues. Les chômeurs voulaient redescendre vers le Parlement car une princesse devait arriver incessamment et ils espéraient qu'elle les voie. Nous avons eu beau attendre, pas de convoi en vue. Mais la vue de ces diplômés chômeurs en gilets était inratable. Il y a eu de nombreuses altercations, surtout entre les filles et les agents des forces auxiliaires. Les filles poussaient des hurlements à réveiller un mort. Les hurlements se confondaient avec l'appel à la prière d'Al Moghrob de Jamaâ Assounna. Just another day in the capital...
Monday, April 07, 2008
La grande évasion
L'évasion de neuf islamistes détenus à la prison de Kénitra m'a laissée sans voix. Je ne connais pas encore les détails. Je sais seulement qu'ils ont creusé un tunnel de près de 24 mètres, liant leur(s) cellule(s) au jardin du directeur du centre pénitentiaire. Ils auraient aussi griffonné un message sur le mur disant qu'ils ont tout fait pour prouver leur innocence, que personne ne les a crus et que c'était la dernière option qu'ils avaient. Ils l'ont certainement fait avec le sentiment qu'ils n'avaient plus rien à perdre. Au moins un d'entre eux est condamné à la peine capitale. D'autres ont écopé de la prison à vie, ou de lourdes peines. Tous sont liés à la cellule de Youssef Fikri, "l'émir de la mort" et ont été arrêtés au lendemain des attentats de mai 2003. Cet épisode n'est pas sans rappeler l'évasion d'El Nene, même si là, il s'agit de neuf personnes, qui ont eu le matériel et le temps de préparer leur évasion sans être inquiétés. Les comment? où? quand? restent momentanément sans réponse.
Friday, April 04, 2008
Grâce royale (Bis)
Mohamed Bougrine et consorts ont été relâchés. C'est la MAP qui l'annonce gentiment cet après-midi:
"SM le Roi Mohammed VI a accordé Sa grâce au profit de dix-sept (17) personnes poursuivies dans le cadre des manifestations du premier mai 2007."
"SM le Roi Mohammed VI a accordé Sa grâce au profit de dix-sept (17) personnes poursuivies dans le cadre des manifestations du premier mai 2007."
Thursday, April 03, 2008
Lola Zaoua
Le dernier film de Nabil Ayouch, Whatever Lola wants, sort le 16 avril en France. D'après la BA, disponible sur Canal+, c'est une sorte de Karaté Kid des temps modernes où une jeune et très blonde New-yorkaise quitte Manhattan pour apprendre la danse orientale au Caire, chez son idole en déhanchement. So So deja-vou! Ce film nous fera-t-il oublier le monstrueux navet qu'est Une minute de soleil en moins? Pas sûr. Walakine peut-être y a-t-il un espoir, avec la charmante gueule d'Assaad Bouab.
Monday, March 31, 2008
"Muslims have overtaken us"
Une dépêche de l'AP de ce weekend et reprise par Yahoo News a particulièrement attiré mon attention. Il y est dit que l'Islam a surpassé le Catholicisime en devenant la première religion du monde avec 19.2% de la population, alors que 17.4% serait catholique. Et encore, ce seraient des chiffres de 2006.
"For the first time in history, we are no longer at the top: Muslims have overtaken us," Monsignor Vittorio Formenti said in an interview with the Vatican newspaper L'Osservatore Romano. "It is true that while Muslim families, as is well known, continue to make a lot of children, Christian ones on the contrary tend to have fewer and fewer," the monsignor said.
De vrais lapins, ces musulmans, n'est-ce pas?
Mais attention, on ne parle là que des Catholiques. Les Chrétiens, toutes "orientations" confondues totalisent 33% des citoyens du monde. Ouf. De quoi rassurer l'Occident.
"For the first time in history, we are no longer at the top: Muslims have overtaken us," Monsignor Vittorio Formenti said in an interview with the Vatican newspaper L'Osservatore Romano. "It is true that while Muslim families, as is well known, continue to make a lot of children, Christian ones on the contrary tend to have fewer and fewer," the monsignor said.
De vrais lapins, ces musulmans, n'est-ce pas?
Mais attention, on ne parle là que des Catholiques. Les Chrétiens, toutes "orientations" confondues totalisent 33% des citoyens du monde. Ouf. De quoi rassurer l'Occident.
Thursday, March 27, 2008
Mawazine mise gros
Le menu du 7ème festival Mawazine, qui secouera Rabat du 16 au 24 mai, a tout pour plaire, en tous cas ME plaire. Jugez donc: George Benson, Ali Di Meola, Whitney Houston, Dee Dee Bridgewater ou encore Goran Bregovic! Ya salam! Et du côté du Moyen-Orient, on a fait dans les grands noms: Amr Diab, Assala, Diana Haddad, Nancy Ajram et Saber Robaei seront de la partie.
La programmation est signée Aziz Daki, ancien journaliste à ALM et commissaire d'expos.
Mais la grande nouveauté du festival reste son président: Mounir El Majidi. Comme quoi du foot à la musique, il n'y a qu'un coup franc.
Quoi qu'il en soit, RDV en mai!
La programmation est signée Aziz Daki, ancien journaliste à ALM et commissaire d'expos.
Mais la grande nouveauté du festival reste son président: Mounir El Majidi. Comme quoi du foot à la musique, il n'y a qu'un coup franc.
Quoi qu'il en soit, RDV en mai!
Monday, March 24, 2008
Joubran Trio
La fin du monde est proche. Quand j'entends la voix nasillarde d'Akon reprendre Michael Jackson, je n'ai plus de doute. Quand je vois que la reprise de Jackson par Akon est en tête des charts, je demande clémence. Heureusement, Dieu m'a envoyée trois messagers de Nazareth, qui ont illuminée cette morne journée. A mon grand plaisir, ils seront à Essaouira en juin. Je vous envoie plein de soleil.
Sunday, March 23, 2008
Tchaddôoore
Pour que les musulmanes portant le tchador se sentent moins seules dans le complot médiatico-intellectuel occidental, cet article orphelin sur ce blog d'une journaliste du Courrier International.
Saturday, March 22, 2008
J'ai toujours rêvé de...
Faire un film comme ça.
C'est beau, c'est drôle, c'est noir et blanc, ça donne envie...de le partager.
C'est beau, c'est drôle, c'est noir et blanc, ça donne envie...de le partager.
Wednesday, March 19, 2008
Wednesday, March 12, 2008
Loula, KB, here i am!
Je ne comprends pas l'intérêt de ce jeu de tag, si le principe est de dire quelque chose de pas important (discipline dans laquelle j'excelle, en toute modestie), mais allons-y:
6- Ce n'est pas moi qui ai choisi ma voiture. La proposition du modèle est venue par téléphone, j'ai accepté de l'acheter sans l'avoir vue (même pas le modèle standard chez le concessionnaire par exemple). Je suis rentrée un soir chez moi pour la trouver dans le garage.
5- Je n'aime pas les forêts. Ne suis pas une fan de la montagne. J'adore la mer (l'océan, deluxe pleasure).
4- Astérix a été mon biberon de littérature.
3- Je suis plutôt bonne enquêteuse. Un de mes hobbies est de découvrir l'identité de certains bloggeurs anonymes par exemple. J'y réussis à force de recoupage patient et passionné. Dommage que le charme de l'anonymat disparaisse après!
2- Le sourire de Ali Baddou m'est contagieux.
1- Je fais des rêves étranges, élaborés, durs, à vocation scénaristique dans feuilleton sci-fi de catégorie Z ^_^
Lhla yizid kter! Pas le temps d'aller voir qui a été taggé ou pas. Je passe le relais à Kaoutar, Mehdi7, Nababstoun, Saiga, Onassis et Charif.
6- Ce n'est pas moi qui ai choisi ma voiture. La proposition du modèle est venue par téléphone, j'ai accepté de l'acheter sans l'avoir vue (même pas le modèle standard chez le concessionnaire par exemple). Je suis rentrée un soir chez moi pour la trouver dans le garage.
5- Je n'aime pas les forêts. Ne suis pas une fan de la montagne. J'adore la mer (l'océan, deluxe pleasure).
4- Astérix a été mon biberon de littérature.
3- Je suis plutôt bonne enquêteuse. Un de mes hobbies est de découvrir l'identité de certains bloggeurs anonymes par exemple. J'y réussis à force de recoupage patient et passionné. Dommage que le charme de l'anonymat disparaisse après!
2- Le sourire de Ali Baddou m'est contagieux.
1- Je fais des rêves étranges, élaborés, durs, à vocation scénaristique dans feuilleton sci-fi de catégorie Z ^_^
Lhla yizid kter! Pas le temps d'aller voir qui a été taggé ou pas. Je passe le relais à Kaoutar, Mehdi7, Nababstoun, Saiga, Onassis et Charif.
Tuesday, March 04, 2008
Sunday, February 10, 2008
Parution : Le Soir
Demain, 11 février, signe la parution du premier numéro d'un nouveau quotidien francophone, baptisé "Le Soir Echos" et édité par le groupe Al Masae. Le Soir ne devrait pas être la version blfranssaouia de Al Masae et devrait avoir une identité bien distincte. Son équipe est jeune et dirigée par Driss Bennani, ex Interrogateur en chef chez TelQuel. Le manque cruel en matière de quotidiens sur la place laisse un créneau non négligeable au Soir. Je leur souhaite bon vent.
Inside the boxes
Le printemps a lâché un gros pet dans le jardin. Et pourtant, c'est à peine si février a pointé le bout de son pif gelé. Le pet aurait pu être pire, cela dit, mais n'aurait pu être meilleur. Je peux dire que le printemps a déjeuné avec des fleurs d'oranger, des crocus et des marguerites. J'ai regretté d'avoir passé toute la journée à l'intérieur. Nous déménageons. J'aurais voulu payer quelqu'un pour faire mes cartons à ma place. Hélas!
Et comme d'habitude, je tombe sur des pans entiers de ma vie que ma mémoire a éludé. Des photos. Des conférences. Des vacances. Des avions. Des trains. Du Bruxelles, du Strasbourg, du Tanger, du Londres. Des vagues, des rochers, des autoroutes. Des mentors disparus, ou effacés. Des amis éternels. Des badges d'événements. Des tickets de concerts, de cinéma. Des essais. Du rien qui a de l'importance parce que je l'avais décidé, d'autres choses qui vont alimenter les énormes sacs poubelles. Et je scrute ce que ma famille met dans ses cartons: des vinyles, de vieux bouquins, des bloc-notes qui disent: "aujourd'hui, Najlae a marché pour la première fois", ou "ma tante flana nous a quittés ce matin", des tas de numéros de téléphone de gens qu'on a perdus de vue, de gens qui nous ont fait du mal, de gens qui nous ont aussi dans leurs vies seulement comme un nom sur un numéro de téléphone; des livres de recettes, des chapeaux, des albums où on était beau, où on était bronzé, où on était pas souriant et à la fois si confiant. "On" était en soi le flash éblouissant de la photo.
On emballe des plateaux en argent, qui ont du sens, qui ont un âge, qui ont une histoire. Qui sont lourds.
On empile, on essuie, on se cambre, on jure, on pousse. On regrette de devoir se farcir le tri, l'emballage, l'effort. Bientôt on déballera, pour construire un nouveau Lego de nos fragments de vie.
Et comme d'habitude, je tombe sur des pans entiers de ma vie que ma mémoire a éludé. Des photos. Des conférences. Des vacances. Des avions. Des trains. Du Bruxelles, du Strasbourg, du Tanger, du Londres. Des vagues, des rochers, des autoroutes. Des mentors disparus, ou effacés. Des amis éternels. Des badges d'événements. Des tickets de concerts, de cinéma. Des essais. Du rien qui a de l'importance parce que je l'avais décidé, d'autres choses qui vont alimenter les énormes sacs poubelles. Et je scrute ce que ma famille met dans ses cartons: des vinyles, de vieux bouquins, des bloc-notes qui disent: "aujourd'hui, Najlae a marché pour la première fois", ou "ma tante flana nous a quittés ce matin", des tas de numéros de téléphone de gens qu'on a perdus de vue, de gens qui nous ont fait du mal, de gens qui nous ont aussi dans leurs vies seulement comme un nom sur un numéro de téléphone; des livres de recettes, des chapeaux, des albums où on était beau, où on était bronzé, où on était pas souriant et à la fois si confiant. "On" était en soi le flash éblouissant de la photo.
On emballe des plateaux en argent, qui ont du sens, qui ont un âge, qui ont une histoire. Qui sont lourds.
On empile, on essuie, on se cambre, on jure, on pousse. On regrette de devoir se farcir le tri, l'emballage, l'effort. Bientôt on déballera, pour construire un nouveau Lego de nos fragments de vie.
Thursday, February 07, 2008
Sur la touche!
Henri Michel remercié. Fathi Jamal en intérim. Décision prise "après une analyse très approfondie de la situation, à la lumière des derniers développements des événements et dans l'intérêt bien compris de l'équipe nationale".
L'intérêt de l'équipe, c'est aussi une réforme totale du système. Les entraîneurs n'ont jamais fait les équipes.
L'intérêt de l'équipe, c'est aussi une réforme totale du système. Les entraîneurs n'ont jamais fait les équipes.
Photo © Sport24.com
Wednesday, February 06, 2008
ID theft
Qui a dit que notre police n'était pas branchée?
La MAP rapporte une info insolite aujourd'hui:
"ARRESTATION D'UN INDIVIDU POUR AVOIR USURPÉ L'IDENTITÉ DE SAR LE PRINCE
6 Fév (MAP)Les services de sécurité marocains ont procédé à l'arrestation, mercredi à Casablanca, pour pratiques crapuleuses d'un individu qui a usurpé l'identité de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid sur le site Internet www.facebook.com, a-t-on appris de source policière.Le mis en cause, nommé Fouad Mourtada, ingénieur d'Etat, âgé de 26 ans, célibataire, sera présenté à la justice, ajoute-t-on de même source.Il est à préciser que les membres de la Famille Royale ne disposent ni de site Internet, ni de blog et que la seule façon d'avoir des informations sur les membres de la Famille Royale reste le site officiel de la MAP.(MAP)."
Longue vie à la MAP! "L'info est sacrée, le commentaire est libre"
La MAP rapporte une info insolite aujourd'hui:
"ARRESTATION D'UN INDIVIDU POUR AVOIR USURPÉ L'IDENTITÉ DE SAR LE PRINCE
6 Fév (MAP)Les services de sécurité marocains ont procédé à l'arrestation, mercredi à Casablanca, pour pratiques crapuleuses d'un individu qui a usurpé l'identité de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid sur le site Internet www.facebook.com, a-t-on appris de source policière.Le mis en cause, nommé Fouad Mourtada, ingénieur d'Etat, âgé de 26 ans, célibataire, sera présenté à la justice, ajoute-t-on de même source.Il est à préciser que les membres de la Famille Royale ne disposent ni de site Internet, ni de blog et que la seule façon d'avoir des informations sur les membres de la Famille Royale reste le site officiel de la MAP.(MAP)."
Longue vie à la MAP! "L'info est sacrée, le commentaire est libre"
Monday, February 04, 2008
Rachid Niny agressé
Rachid Niny, directeur de publication d'Al Masae, a été agressé hier vers 20H, en sortant de la gare de Rabat Ville. D'après Niny, trois hommes l'ont attaqué de dos et ont essayé de lui arracher son ordinateur portable. Niny s'est débattu comme il a pu mais ils l'ont roué de coups avant de lui arracher ses deux téléphones et son PC. Le chroniqueur est blessé au visage et à la main. Il a déclaré à 2M que les "voleurs d'habitude n'ont pas besoin de frapper quelqu'un" et que "il était évident qu'ils ne voulaient pas son argent, mais seulement son ordinateur et son téléphone". Par ailleurs, Niny est un homme à habitudes, qui prend son train à la même heure tous les jours, à l'aller comme au retour, c'est bien connu. D'après lui, il n'y a pas de documents importants sur son ordinateur à part divers numéros de téléphone. Il a ajouté: "et si quelqu'un n'est pas d'accord avec mes opinions, on peut confronter nos idées, mais de là à être attaqué...". Niny porte plainte contre X et attend les résultats de l'enquête. Inquiétant.
Thursday, January 31, 2008
Ali Baba's
ArabianBusiness.com vient de publier un dossier sur les 50 Arabes les plus riches. En tête de peloton, le prince Al Waleed avec une fortune "estimée à 29,5 milliards de dollars". Je ne sais pas sur quelle base cette fortune est calculée par les journalistes, mais passons...Parmi les autres patrimoines impressionnants, des pétro-princes, comme on s'en doute, ou encore Hind Hariri, fille de Rafik.
Et vive la zakat conséquente, en $$ trébuchants!
Et vive la zakat conséquente, en $$ trébuchants!
Wednesday, January 30, 2008
No news no cry
Il y a des jours où on a envie de lire la presse, tant elle nous déprime. La une d'Al Ahdath (encore) de ce matin, m'a plongée dans un blues de dimension nationale. Jugez-donc:
- Sur l'autoroute de Casa, un homme a arrêté sa Kangoo sur le pont et s'est jeté sur le flot de voitures en dessous.
- A Kalâat Sraghna, un insitituteur, mécontent de sa notation trimestrielle, a assassiné son directeur d'école.
- A Bernoussi: un policier en exercise a été poignardé à l'arme blanche par deux adolescents qui aggressaient des passants.
- A Fès: arrestation de sept suspects d'appartenance à une organisation terroriste et qui préparaient des opérations d'envergure.
- A Ketama, un homme suspecté de constitution de bande criminelle et de trafic de drogue, a pris le maquis dans une forêt. Les gendarmes qui le poursuivaient ont eu droit à un face-à-face avec ses hommes, armés d'épées, de gourdins et de bombes lacrymogènes.
- A Temara: trois hommes ont dévalisé une agence Western Union après avoir menacé ses employés à "l'arme blanche" et sont repartis avec 200.000 dirhams.
Hadi ghir page1!
- Sur l'autoroute de Casa, un homme a arrêté sa Kangoo sur le pont et s'est jeté sur le flot de voitures en dessous.
- A Kalâat Sraghna, un insitituteur, mécontent de sa notation trimestrielle, a assassiné son directeur d'école.
- A Bernoussi: un policier en exercise a été poignardé à l'arme blanche par deux adolescents qui aggressaient des passants.
- A Fès: arrestation de sept suspects d'appartenance à une organisation terroriste et qui préparaient des opérations d'envergure.
- A Ketama, un homme suspecté de constitution de bande criminelle et de trafic de drogue, a pris le maquis dans une forêt. Les gendarmes qui le poursuivaient ont eu droit à un face-à-face avec ses hommes, armés d'épées, de gourdins et de bombes lacrymogènes.
- A Temara: trois hommes ont dévalisé une agence Western Union après avoir menacé ses employés à "l'arme blanche" et sont repartis avec 200.000 dirhams.
Hadi ghir page1!
Monday, January 28, 2008
On s'en foot! (bis)
Je me suis jurée de ne pas regarder le match et de me concentrer sur mon script. Mais qui est-ce qui m'a foutu les journalistes du service sport comme voisins! Ils regardent tous le match et commentent tous, en live, et en même temps!
On s'en foot!
C'est Al Ahdath qui le rapporte ce matin: après leur défaite face à la Guinée, les Lions de l'Atlas se sont défoulés sur leurs vestiaires, en cassant, démolissant, se vengeant sur les équipements de leur regrettable -et attendue- contre-performance.
L'Union Africaine de Foot a condamné l'équipe à quelques 3000 dhs d'amende. Quel exemple pour nos hooligans domestiques!
L'Union Africaine de Foot a condamné l'équipe à quelques 3000 dhs d'amende. Quel exemple pour nos hooligans domestiques!
Friday, January 18, 2008
Rubrique faits divers
Les 16 morts de Kénitra. Les blessés de Kénitra. L'évacuation de Kénitra. La colère de Kénitra.
Et Chakib Benmoussa de déclarer que: "la fermeté sera de mise pour éviter des situations similaires". Ah oui? Je serais curieuse de savoir comment. Il doit y avoir des millions de constructions aussi risquées que criminelles dans le pays. Mais pas aisé, le resencement précis.
Et Chakib Benmoussa de déclarer que: "la fermeté sera de mise pour éviter des situations similaires". Ah oui? Je serais curieuse de savoir comment. Il doit y avoir des millions de constructions aussi risquées que criminelles dans le pays. Mais pas aisé, le resencement précis.
Mirleft, par Ekh
Thursday, January 17, 2008
Back in shape
J'ai mal. Très mal. Je suis courbaturée dans le sens le plus complet et le plus douloureux du terme. Je rêve d'un Big Mac bien fromagé voilà déjà plusieurs jours. C'est le moment idoine de parler de ma nouvelle activité, la plus triviale et la spéciale 2008, j'ai nommé: le sport.
Ca faisait longtemps. Trop longtemps. Mais il fallait bien se jeter à l'eau, vu notre condition physique assez mmh délabrée.
Jour 1. Miss K. à la rescousse pour le baptême. Avant son arrivée, je vainc ma timidité de bleue et me décide à aller courir un peu, sur le tapis, cela va sans dire, dans la salle 100% femmes. Une dame marchant à côté de moi me demande si ça ne me dérange pas qu'elle change de chaîne (car bien sûr, il y a un écran plat en face pour nous faire oublier la peine). La télé était sur Eurosport. La dame zappe vers la fabuleuse deuxième chaîne nationale pour suivre son feuilleton égyptien préféré. Et je vous jure qu'elle s'est bien dépensée après. Elle a conscienceusement mâché son chewing-gum, les yeux fixés sur l'écran, pendant une bonne heure.
Miss K. arrivée, on s'aventure dans un cours baptisé "fit combat". Super. J'ai de l'énergie à revendre et plein de stress à évacuer. Y a plein de monde, de toutes les couleurs, de tous les styles et de toutes les modes. Emerge un sosie de "The Rock", cheveux noirs jusqu'aux épaules, débardeur noir ultra-moulant et khaki militaire. On se presse autour de lui. Les femmes frétillent (je n'exagère pas) et les mecs tendent la main à l'"exemple qu'on veut tous être". La star sourie et, sur son podium, murmure un "theeeee kiiiing isss baaack". Le cours commence. En face de moi, le profil "première de la classe". La sportive par excellence, les muscles sculptés au millimètre, la queue de cheval impeccable, elle connaît les mouvements par coeur, elle fait même de l'anticipation. Woaw. A ma droite, un petit gars tout de rouge vêtu -que j'ai baptisé le petit chaperon- et dont le short est- sans rire- probablement plus court qu'un caleçon, qu'un boxer même. Lucky him, il n'est pas du genre poilu. Alors lui, c'est le fan absolu du Master et il l'applaudit à chaque fin de mouvement. Le groupie côtoyant l'idole, le sourire jusqu'à la fin du cours, le "yeeeah" de circonstance, les sifflements. Le package du fana, quoi.
Derrière moi, un monsieur dodu qui me fait sentir moins nulle. Un visage ami. Un sauveteur, quoi.
Le prof parle surtout en Anglais, ai-je cru comprendre. Je me gratte la tête lorsqu'il dit: "put your hand in my hand and i'll show you the way". J'ai compris plus tard que c'étaient des paroles de chanson, car le maître fait tout le cours synchro avec la playlist de son ipod. Chaque mouvement, chaque sourire, chaque gonflement des quadri, que dis-je, quinticeps, est renforcé par des quintaux de décibels harmonieux. Derrière le petit chaperon, deux inséparables amies, "à la vie à la mort", même marque de sportswear, brushing éclatant, sac Dior à portée de main, "sait-on jamais". Re-grattage de tête.
Le cours s'enchaîne dans une anthologie de mouvements de boxe thai. Je rêve d'un contenaire de ventoline dans lequel je plongerais la bouche ouverte et les narines en éventail. Vite, mon Sidi Bezbouz! Mes pores ruissellement, mon ventricule droit touche mon palais et le prof gueule: "Agilité, Puissance, Force!" Et les fans gesticulent, crient, applaudissent, frappent dans le vide un ennemi invisible. Et moi de me joindre à la furie collective, dans une sorte de coma ultra-vitaminé où plus rien ne compte: ni les cheveux qui se balancent, dans la transe de groupe, ni les strings qui dépassent, ni les lunettes embuées, ni les muscles du prof qui semblent de plus en plus gros, encore plus gros, toujours plus gros. On ne voit que ça, on ne veut que ça, ouster ces ch7imates dessensuelles et si indignes des esclaves de perfection que nous sommes devenus, malgré nous.
Ainsi, ce cours de fit combat est devenu mon nouveau rendez-vous incontournable, tant et si bien que j'ai délaissé mes anciennement adorés cours de step, donnés par un autre master, plus heu absorbé à regarder son reflet dans le miroir en faisant ses pirouettes, qu'à nous expliquer les mouvements. Mais ça, c'est une autre histoire. Vivement la prochaine raclée!
Ca faisait longtemps. Trop longtemps. Mais il fallait bien se jeter à l'eau, vu notre condition physique assez mmh délabrée.
Jour 1. Miss K. à la rescousse pour le baptême. Avant son arrivée, je vainc ma timidité de bleue et me décide à aller courir un peu, sur le tapis, cela va sans dire, dans la salle 100% femmes. Une dame marchant à côté de moi me demande si ça ne me dérange pas qu'elle change de chaîne (car bien sûr, il y a un écran plat en face pour nous faire oublier la peine). La télé était sur Eurosport. La dame zappe vers la fabuleuse deuxième chaîne nationale pour suivre son feuilleton égyptien préféré. Et je vous jure qu'elle s'est bien dépensée après. Elle a conscienceusement mâché son chewing-gum, les yeux fixés sur l'écran, pendant une bonne heure.
Miss K. arrivée, on s'aventure dans un cours baptisé "fit combat". Super. J'ai de l'énergie à revendre et plein de stress à évacuer. Y a plein de monde, de toutes les couleurs, de tous les styles et de toutes les modes. Emerge un sosie de "The Rock", cheveux noirs jusqu'aux épaules, débardeur noir ultra-moulant et khaki militaire. On se presse autour de lui. Les femmes frétillent (je n'exagère pas) et les mecs tendent la main à l'"exemple qu'on veut tous être". La star sourie et, sur son podium, murmure un "theeeee kiiiing isss baaack". Le cours commence. En face de moi, le profil "première de la classe". La sportive par excellence, les muscles sculptés au millimètre, la queue de cheval impeccable, elle connaît les mouvements par coeur, elle fait même de l'anticipation. Woaw. A ma droite, un petit gars tout de rouge vêtu -que j'ai baptisé le petit chaperon- et dont le short est- sans rire- probablement plus court qu'un caleçon, qu'un boxer même. Lucky him, il n'est pas du genre poilu. Alors lui, c'est le fan absolu du Master et il l'applaudit à chaque fin de mouvement. Le groupie côtoyant l'idole, le sourire jusqu'à la fin du cours, le "yeeeah" de circonstance, les sifflements. Le package du fana, quoi.
Derrière moi, un monsieur dodu qui me fait sentir moins nulle. Un visage ami. Un sauveteur, quoi.
Le prof parle surtout en Anglais, ai-je cru comprendre. Je me gratte la tête lorsqu'il dit: "put your hand in my hand and i'll show you the way". J'ai compris plus tard que c'étaient des paroles de chanson, car le maître fait tout le cours synchro avec la playlist de son ipod. Chaque mouvement, chaque sourire, chaque gonflement des quadri, que dis-je, quinticeps, est renforcé par des quintaux de décibels harmonieux. Derrière le petit chaperon, deux inséparables amies, "à la vie à la mort", même marque de sportswear, brushing éclatant, sac Dior à portée de main, "sait-on jamais". Re-grattage de tête.
Le cours s'enchaîne dans une anthologie de mouvements de boxe thai. Je rêve d'un contenaire de ventoline dans lequel je plongerais la bouche ouverte et les narines en éventail. Vite, mon Sidi Bezbouz! Mes pores ruissellement, mon ventricule droit touche mon palais et le prof gueule: "Agilité, Puissance, Force!" Et les fans gesticulent, crient, applaudissent, frappent dans le vide un ennemi invisible. Et moi de me joindre à la furie collective, dans une sorte de coma ultra-vitaminé où plus rien ne compte: ni les cheveux qui se balancent, dans la transe de groupe, ni les strings qui dépassent, ni les lunettes embuées, ni les muscles du prof qui semblent de plus en plus gros, encore plus gros, toujours plus gros. On ne voit que ça, on ne veut que ça, ouster ces ch7imates dessensuelles et si indignes des esclaves de perfection que nous sommes devenus, malgré nous.
Ainsi, ce cours de fit combat est devenu mon nouveau rendez-vous incontournable, tant et si bien que j'ai délaissé mes anciennement adorés cours de step, donnés par un autre master, plus heu absorbé à regarder son reflet dans le miroir en faisant ses pirouettes, qu'à nous expliquer les mouvements. Mais ça, c'est une autre histoire. Vivement la prochaine raclée!
En veille
J'ai un post en cours qui refuse de se terminer. Avant de fermer les yeux, je jette un dernier oeil au nouveau mac, baptisé à San Fran. Décidément, jamil jiddane. Wa ghali jiddane.
Autre nouveauté: Mango, qui lance sa ligne hommes.
Et enfin, je rêverai probablement d'embrasser George Clooney, même comme ça.
Autre nouveauté: Mango, qui lance sa ligne hommes.
Et enfin, je rêverai probablement d'embrasser George Clooney, même comme ça.
Monday, January 07, 2008
Renewed contracts
J'avais commencé un post sur la difficile année sociale qui s'annonce au Maroc et les épreuves qui attendent le gouvernement. Mais l'écrire était aussi agréable que de mordre dans de la neige...
Time to celebrate!
We're just two lost souls swimming in a fish bowl, year after year,
Running over the same old ground.
What have you found? The same old fears.
Time to celebrate!
We're just two lost souls swimming in a fish bowl, year after year,
Running over the same old ground.
What have you found? The same old fears.
Thursday, January 03, 2008
Great man walking
Et c'est le wild wild Sean Penn qui sera président du jury de la 61ème édition du festival de Cannes. Into the great taste.
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