Wednesday, September 08, 2010

A thousand blessings

11 Août, une dernière teghmissa dans l'eau..
C'était le dernier coucher du soleil avant le mois qu'on sait. Toute la ville s'est donnée rendez-vous pour faire ses adieux momentanés en bonne et due forme. Mauvais plan. Mes pieds ont peiné à trouver du sable dénué d'une présence humaine. Mes yeux voyaient un peuplement d'olives sur la plage. Je retenais mon souffle: c'est seulement dans ce pays que je trouve que les gens puent à la plage.
Pour nous faire souffrir encore plus, l'eau s'est faite douce, si douce. Pas tellement fraiche. Pas grave. J'ai fait la planche, longtemps, essayant de garder mes oreilles sous l'eau, pour pas entendre le reste. J'ouvre les yeux, c'est bleu, c'est jaune, c'est pâle, c'est foncé, c'est brumeux, c'est clair. Le croissant au beurre noir pointe son nez. Plouf.
Il faut toujours une restriction pour donner toute sa valeur aux choses. J'aurais dû descendre sur la plage plus souvent. J'aurais pu descendre plus souvent. Chaque année, c'est le même refrain. Et les mêmes oreilles tirables à souhait.
Et puis l'horloge a couru. Des nuits insomniaques se sont succédées. Une maman un peu trop poule nous a nourris avec nos yeux collés de dodo. Des journées de glandage ont honteusement été comptabilisées comme des journées de travail. Des voyages en train ont été faits dans la somnolence. Des repas ont été pris dans la gloutonnerie totale. Des plaintes quotidiennes ont été répétées: soif, soif, sommeil. Des chichis superflus, pour sortir le pus de nos faiblesses présumées.
Finalement, ce mois a été celui de toutes les Barakas. Comme l'avait prédit ma chouafa préférée. Se réveiller au sobh pour une dose d'amour en est la première.
Et bientôt, demain, une nouvelle inauguration de l'été, une renaissance, un autre début, le bonheur des choses qui ont une valeur.
Vraiment, vive Rebbi.

15 comments:

Aïcha Akalay said...

J'attendais ce texte, et je l'avais prédit :) ! Indeed vive rebbi. mwah

simo s no man land said...

Tres beau ce cote spirituel..
Eid Moubarak.

Najlae said...

Aïcha, trop classe la chouafa :) Mwah!

Simo, same to you!

Fankach said...

Malheureucain que je suis..
N'est il pas mieux de rappeler les bonnes cotés plutôt que de l'odeur qui pue :(
Métamorphosons les propos!

Kifaaach said...

Rebbi bless you de ses milles et une brakats:)) Amen!
Kifaaach

Najlae said...

Fankach, mais j'invente rien :)
Kifaaachm aaaaameeen!

Meriem said...

Naj, les gens puent à la plage parce que les gens puent partout, CQFD.
I'm totally gonna start a new blog this year wllah! ^^

Jamal said...

Glandage rémunéré! ça me connais! C'est en fait une bénédiction de Yahvé le Grand!

Najlae said...

mimi> je le croirai quand je le verrai (pr le blog!) quant a la puanterie, ta raison :(

Jamal, nespa? :)

Meriem said...

Hehe Naj tu n'es pas sans savoir que je vais revivre "lghorba" ce semestre à Marseille, donc j'espère que j'aurai plus d'inspiration que dans ma vie quasi housewifique à Marrakech! Et puis après l'esc je compte tenter inchalah une école de journalisme, donc il faut absolument que je recommence à exercer ma plume, même si c'est pour écrire des conneries :)

Anonymous said...

J'ai toujours admiré la charge émotionnelle de tes écrits et dieu sait si j'en ai lu.

Najlae said...

meriem, je n'en savais rien! bonne chance pour tout ma belle!

Anonyme, et moi les tiens, sur un autre registre évidemment :) on va rester fâchés?

kb said...

Une indicible douceur émane de ces mots qui ouvrent sur la béance d’une stase temporelle. Le sens se suspend entre matière et esprit.
Chacun sa façon de s’ouvrir au divin. La tienne est grisante à souhait...

Telon said...

J'aime bien la partie du Shour :D

Najlae said...

Telon. Et moi donc! ;) mouah my love