Thursday, July 28, 2005

Une question de taille

F. me reproche de trop regarder son décolleté. Ce n'est pas de ma faute, moi, si ça donne envie de regarder. Difficile d'ailleurs de ne pas regarder, surtout lorsqu'elle porte son fameux top noir. Le difficile devient impossible lorsqu'elle est habillée toute en mauve. F. dit avoir perdu 20 kilos, à force de volonté et de régime tinninien. Elle se sent mieux dans sa peau, ça se voit et ça me fait plaisir.
Maintenant, que l'on ne s'y méprenne pas: je ne suis pas amatrice de belles filles, mais ça ne m'empêche pas de le dire, quand une fille est jolie (et les mecs, n'en parlons pas!).
Mais a-t-il fallu que F. passe par un régime pour qu'on lui dise qu'elle est jolie?
A-t-il fallu que F. passe par un régime pour se trouver jolie?
Faut-il que je passe par un traitement anti-acné pour me trouver jolie? Peut-être.
Faut-il que je me mette un appareil dentaire bien moche pour me sentir jolie? Sûrement.

Wednesday, July 27, 2005

Pour une poignée de rials...

Mme Khadija raccrocha. Je sautais de joie. "Enfin, je vais pouvoir encaisser ce maudit chèque". "Méfie-toi", me dit mon "baba" adoptif du journal. "Ce sont tous des salauds, ces gens du service financier".
Je vais avec H. déposer sa demande d'emploi chez Dell à l'immeuble Zénith, là même où se trouve la société P. SARL (P comme pêt, pourris, pipi-de-chat, pingres, etc). Il est 14h30, le soleil a l'air de s'être approché à 1km au-dessus de nos têtes. Mon crâne bouillonne, mon écran total coule sur mon front. H. prend son courage à quatre mains et pousse la porte de Dell, alors qu'en sortent des dizaines de cadres dynamiques et de cadresses dynamites (comprendre: qritissates). Je cherche désespérement le siège de la société P. Les bonshommes de la sécurité ne savent que dalle. J'aperçois soudain la plaque du groupe A. auquel appartient la société P.
Sécurité à tous les étages. Je franchis le barrage assistante de direction et cherche M. Alami, le Môssieu Flouss. Mais il n'y a que Mme Khadija, une bonne femme bien ronde qui discutait caftan avec sa belle-soeur. Je n'aurais pas dû interrompre, moi et mon sourire de prolétaire venant toucher un chèque. J'ai été très gentille, j'ai attendu patiemment alors qu'elle cherchait mon fameux chèque. Elle me le tendit avec la question fatale: "j'espère que vous avez un compte". Je mentis: "non, je n'en ai pas", en pensant à mon découvert de 800 dirhams chez Crédit du Maroc. Putains de frais de tenue de compte. Elle relança: "vous pouvez le donner à quelqu'un pour le verser sur son compte et vous donner du liquide en contrepartie". Je colérais ferme: "qui par exemple?". Je haussai le ton. Elle haussa les épaules.
Je quittai le bureau le visage rouge, le sang à 80 degrés, la mâchoire supérieure serrée contre sa voisine du dessous.
Le lendemain, Hicham, le beau gosse de coursier du journal, va encaisser mon chèque à ma place, à la SGMB située pratiquement à l'entrée de Rabat (ou à la sortie de Casa, ça revient au même: 30 dh de taxi). Il revient bredouille. "Ils ont dit qu'il y avait rien dans leur compte". Et pourtant, je n'ai pas rêvé: il y avait pourtant 58 pages de pub contre 14 pages de "contenu" dans le nouveau numéro de P. que j'ai "lu" hier dans le train de 21h30.
Vive le statut de salarié, quand on reçoit son virement tranquillos à la fin de chaque mois.
J'ai appelé Mme Khadija. Elle me répond: "vous n'avez qu'à revenir pour que je vous donne un nouveau chèque d'une autre banque, encaissable cette fois".
T'aurais pas pu me le donner dès le début?
"Des requins, je te dis", dixit baba adoptif.

Tuesday, July 26, 2005

Smoky Adil (fiction assez dégeu)

Je ne salue plus Adil même s'il fait la navette avec moi tous les matins. C'est un garçon assez maigre, très grand avec le visage osseux et les cheveux rares. Il est cependant très gentil. C'était l'ami d'enfance d'un bonhomme avec qui j'avais fait un stage dans un portail internet. Il déjeunait souvent avec nous dans un snack miteux du fabuleux quartier Benjdia, près de l'immeuble "17 étages", dans la même avenue où je dois passer chercher mon Caftan cette semaine pour le mariage de Hachouma (future entry inshallah). Adil était connu pour ses cigarettes avant, pendant et après le sandwich "saucette" farci aux frites. D'ailleurs, dans le train, c'est pareil. Il se lève, pose son Assabah juste après avoir fini la chronique du fumeux Rachid Ninni et va s'en griller une dans l'espace situé à la fin des wagons. Ca lui permet de pratiquer son sport favori: le "thanziz" de derrières marocaines (ce n'est pas une faute de frappe) peinant à ouvrir les portières de wagons. Mais son hobby de toujours est l'astiquage du fond de ses narines avec un dévouement sans pareil. Je l'ai vu, moi, enfonçant son index, puis son pouce (désolée de choquer les yeux sensibles), les retourner et libérer la voie à une respiration handicappée par la cigarette. Il fait même des petites boulettes et les lance contre la carte du réseau de l'ONCF en visant sa ville natale: El Jadida. Après avoir balisé le tronçon autoroute allant de Casa à El Jadida, il revient s'asseoir pour lire les pages sportives, non sans avoir salué Abdelfattah, qui travaille dans le même immeuble, et avec qui il va se partager les 5 dh de frais de taxi.

How I lost my best friends

What happened to me? I'm like an orphan with parents. Mom told me in her email "it's like being in Morocco and feeling you're still abroad".
That's life. Move on. Each one follows a way, drowns in the flow. I hate it.
D. got married. I wasn't expecting to see him only twice in a month. I almost don't wanna think about him. It hurts me everyday. I know he thinks of me, but he told me "I wish there were 48 hours in one day, to be able to do all the things I want to do". I don't care. I want no excuses, just time for me.
H. got lost. She doesn't know what, when, where and I can't find it for her. I'm leaving her space, ask for authorization to get into her bubble, but then when I see her, I forget how angry I am.
H. fell in love...with the wrong person. I'm repeating: the wrong person. So, we had these weid days when I was avoiding him then arguing on the phone. Bad, bad days. But I doubt it's over.
Don't tell me "that's life".

Sunday, July 17, 2005

Moukhayam pour tous

Doha secoua la tête. Qu'est ce qu'elle a de la chance, cette Syrab, de vivre à la grande Casa, d'être dans un collège mixte et d'avoir des parents "cool" qui la laissent sortir à ce quartier Maârif, où il y a toutes ces boutiques de vêtements et ces cafés où les filles vont et fument. A Meknès, le papa de Doha a arrêté de l'envoyer à l'institut français le samedi après-midi. Il y est venu un jour par surprise et l'a vue parler à un garçon. Doha a été traitée de tous les noms et privée de Français.
Et puis, un jour, sa mère a négocié avec lhaj pour laisser Doha aller en colonie de vacances. Sa première fois. Doha volait de joie à l'idée de partir pour deux semaines loin de la maison. Et même si Ifrane, ce n'est finalement pas si loin de Meknès, elle en serait dépaysée. Lhaj n'avait pas accepté de laisser Doha partir à une colonie près de la mer. Les plages et l'exhibitionnisme? Jamais.
A Rass El Ma, Doha se fait tout plein de copines. Elles apprennent à tout faire toutes seules. Mais au moins, elles sont ensemble. Doha n'a que des frères, trois frères. Là, elle a des copines qui ne sont pas obligées de rentrer chez elles après 18 h.
Et toute la journée, leur jolie encadrante, Hanane, est avec elles. Hanane est de Fès, elle a la voix douce et les cheveux châtains et brillants. Doha rêve de lui ressembler, lorsqu'elle sera grande.
Dans la tente, Syrab raconte encore comment un garçon dans une Mercédès l'a suivie pendant tout un après-midi dans le Maârif, croyant qu'elle avait 18 ans, alors qu'elle n'en a que 14. Les aventures de Syrab sont interrompues par Hanane, qui demande aux filles de se coucher car elles devront se lever tôt le matin pour de nouvelles activités. Hanane quitte la tente pour aller papoter avec Ichrak et Houda, les autres monitrices du camp. Syrab reprend son récit, son visage de poupon éclairé par une longue bougie blanche. Les filles bâillent, s'endorment une à une. Pas la bougie.
L'haj n'aurait pas dû la laisser partir.

Friday, July 15, 2005

Qui s'y frotte..S'y pik

Et un beau jour, je me suis rendue compte que K. n'était autre que...mon collègue de bureau! Comme le monde est petit. Et dire que j'ai passé des heures à lire son blog en me demandant qui pouvait être ce phénomène extroverti et si drôle. Et maintenant, on prend nos trains ensemble, on papote, on marche jusqu'au bureau et on partage couscous et biscuits Henry's.
Je ne me serais jamais doutée..Comme quoi il y a bien une vie après le virtuel. Ca me fait bizarre qu'il change de boîte dans pas longtemps mais je me réjouis d'avoir percé le mystère. Vive le net.

Tuesday, July 12, 2005

Baddou et les anges

Mercredi, je dois aller à une présentation de Yasmina Baddou sur "la lutte contre le phénomène des enfants des rues, qui subissent l'exclusion sociale, la maltraitance et l'exploitation". Une énième merdouille.
Maintenant, la réalité:
Hier, quartier Racine, en face du magasin Style de Vie. Un petit garçon, 7-8 ans. Littéralement en haillons. Il marche en sandalettes, titube. Il plane. Il sourit, le petit pas mouché. Sa braguette est ouverte. Mais il aime le courant d'air, il fait chaud aujourd'hui. Il s'arrête. Il sort son petit zizi puis fait pipi dans un ballon d'eau jaune, le même genre de ballons d'eau avec lesquels on s'est tellement éclatés, petits, à la piscine ou pendant Âchoura. Le ballon plein, il essaie de faire un petit noeud et continue à marcher, en le portant dans la main. Après quelques pas, il le jette sur un immeuble. Le ballon éclate. Le petit arrête de sourire. Merci Baddou.

Cauchemar

J'ai rêvé que je t'avais crié tes quatre vérités à la figure.
"Salaud. Tu es un salaud".
Je me retourne dans mon lit. 3h43. Merde.
Tu me poursuis dans la maison. Tout est vide. Je sens la peau de mes pieds sur les carreaux froids. Mon corps bouillonne alors que j'essaie de t'échapper. Je tombe dans les escaliers. J'ai les côtes endolories, mais je me relève pour te planter un couteau dans le ventre. C'est comme si je me le plantais à moi-même.
A tes funérailles, je me pleure.

Friday, July 08, 2005

Little Rock

Busy days. Lack of sleep.
We're waiting for the Couscous; provided by Wafae Amrani, from the finance department. My first Couscous with La Vie éco after countless couscous with Maroc Hebdo, in the garden.
My life changed. And I changed.
Yesterday, I went out in Casa, for the first time. Kenz, Fatine, Jiji, Karim, Marouane and me. We had fun. I danced. But I always have this melancholy inside. I can't help it.
The second part of the night, at the Amstrong, needs another entry. But one thing is for sure: I need to change my behaviour with a lot of people. I don't wanna hurt anyone.