Thursday, July 19, 2007

Driving me nuts

Les jours se suivent et se ressemblent presque. Frénétiquement. Et pourtant. Et pourtant, il fait beau et bon. Et pourtant, je suis aux news. Et pourtant, mon frère est là. Non, il est parti. Et l'autre? Et pourtant, mes orteils sont à l'air et je vois la mer...du train.
J'arrive à un spectacle et il est déjà terminé. La dame porte son bébé endormi dans ses bras. Pourtant, j'ai couru. Comment se fait-il que je ne perde pas de poids avec tout le footing qui fait mes journées?
Un kitty sur la route des Zaërs. Seul sur la chaussée. Et toutes les voitures qui le frôlent. La mienne compris. Je ne m'arrête pas pour les chatons en détresse.
Les ruelles de Fès. Les tanneurs presque nus se rinçant dans cette eau rouge, qui a elle-même besoin d'être lavée. Un garçon avec un tee-shirt "i ♥ new-york". L'autre me lance: "L'Europe t'a changée". Je n'ai plus envie du nougat de Fès. J'ai changé mon frère et je te ris à la gueule.
Le croissant de Rajab. Le croissant de chez Paul. Les oeufs brouillés au saumon de chez Paul et mes trois visiteuses inattendues. Est-ce que le Maroc va vous plaire? Est-ce que mon Maroc va vous plaire? Inconsciemment, je fais du saupoudrage de beau sur des bâtiments de laideur. Et de misère.
C'est quand ton congé? Tu feras quoi? Tu mettras quoi? T'achèteras quoi? Tu prendras quoi comme photos? De quelle couleur sera ton vernis? Que raconteras-tu une fois de retour?
Des histoires d'amour par dizaines. Tous les jours. Des histoires d'amour d'une fraction de seconde. Ton livre. L'inconnu le plus beau du monde, debout devant toi dans le train. Des histoires d'amour provoquées, des histoires de personnes qui n'y croient plus. Des énergies perdues. Des âmes qui se traînent en peine. Des morceaux torturés en chaîne.
Des histoires de corps par milliers. Des corps qui ne s'aiment pas. Des corps qui ne veulent pas se regarder. Des corps qui se veulent, des corps qui se touchent, des corps qui se reniflent, des corps qui ne disent rien. Des chandelles. You lit them with your smile.
Des histoires de départs. Passés. Présents. Futurs. Des histoires d'espoirs. Des histoires de devoirs. Non voulus, obligatoires, dérisoires. Des histoires d'aller et retour. Des certitudes que l'herbe est plus gazonnée ailleurs. Car plus arrosée, assurément.
Des liens qui te font mal. Des destinations qui te font saliver. Des articles qui te font pâmer. Des projets où t'aurais pu naviguer. Des nuits courtes, des nuits chaudes, des nuits agitées. Des réveils forcés. Des réveils qui se ressemblent. Mais toujours plus beaux.

13 comments:

Anonymous said...

Pauvres chatons :(

Najlae said...

dima> LOL ils survivront, ils survivront..

Anonymous said...

Ca fait longtemps.
Ca fait plaisir.

A la prochaine.

Anonymous said...

long time no see, but it totally worth it!
so, what's new about that book????
glad ur back!!bizzzz

Anonymous said...

Le croissant de Rajab. Hmmm that`s something to try!!

Hope that it doesn`t drive one nuts like all the other stuff :)

O.B said...

Viii, colourful and sullen, was the train way... ça irait juste avec la chanson de Dolly. Merci !
Vis

Anonymous said...

Et moi qui pensais passer inaperçu dans le train :-)

Najlae said...

7didane, merci. à la prochaine.

Zaz, what book you talking about?

Seddik, je parlais du croissant de lune!

O.B, tu me l'envoies, la chanson?

yulik, mais pkoi m'as-tu donc ignorée!!

Anonymous said...

"Douceur de n’avoir rien à dire, droit ne n’avoir rien à dire, puisque c’est la condition pour que se forme quelque chose de rare ou de raréfié qui mériterait un peu d’être dit." Gilles Deleuze. Jolie épithaphe au journalisme et aux preuves d'amour "causantes". Il n'y aura de "Ton livre" que par le silence.

Najlae said...

anonymous, très très joli. et tellement approprié.

Anonymous said...

Clichés de vie. Photos prises à la volée. On fige les sentiments et les pensées. On enjolive l'ensemble en le saupoudrant d'histoires.

Tout paraît lugubre alors que les spots projettent toute leur lumière, mais ce n'est qu'un point de vue. Il suffit de sortir de l'ombre et de regarder de nouveau.

Anonymous said...

U write so well when u let go...

Ah que j'aurais voulu être cet inconnu du train :)

Anonymous said...

Aiiiiiiiiiiiiiiie!!!

3ad jit... and have understood... :):(