Saturday, February 24, 2007

Courrier des lecteurs

Il y a des jours comme ça, où on réveille le coeur prêt à affronter tous les défis (et parfois le corps prêt à s'enfermer chez soi). Al mouhim, ce jour-là, plutôt fatiguée d'être une totale assistée, chauffeurisée de A à Z, je me décide à mettre fin à presque deux années sans permis de conduire. Flashback. Eté 2005: Lamia, Leticia, Naïma et moi sur la route de la plage. C'est un vendredi après-midi, le coffre est plein de cochonneries pour le goûter, les corps sont bronzés et impeccables, la musique à fond. Arrivés au niveau d'Aswak Assalam, un boulici me fait signe de m'arrêter. Moukhalafa: je roulais à 65 au lieu de 60 KM/H. C'est très grave. 400 DH d'amende. Bon, ne voulant pas gâcher le tempo de la journée, et comme je venais d'être payée, je donne au monsieur 400 DH et demande un reçu. Dès qu'il voit les sous, il hoche la tête: "la, la, la". Il refuse de prendre l'argent, refuse de rédiger un PV, puis s'éloigne vers son "supérieur". Ce que j'ai compris plus tard, c'est qu'il voulait qu'on "négocie". Je suis restée dans ma voiture. Après environ 25 minutes d'attente d'une part comme d'une autre, il glisse mon permis dans sa poche arrière et me lance un: "wa va le chercher au koumissaria". Je cède le volant à Leticia et passe le reste de mon temps au Maroc à pester contre ces comportements de tiers-mondistes, etc etc.
Bref, après tout ce temps, après avoir essayé de lobbyer en ma faveur à travers deux personnes, j'ai décidé de prendre mon destin en main et de me déplacer myself au terreux service des mines. Réaction de la mama: "tu te crois au Miricane! On parie que tu vas rentrer bredouille". Je réponds sans conviction qu'il faut bien que je fasse quelque chose quand-même.
Bref, me voici au service des Mines. Deux gentils agents au "bureau d'accueil" m'expliquent la procédure: il faut aller au deuxième étage du ministère du Transport à l'Agdal. Je saute dans un taxi, mets un peu de temps à trouver le service. On m'indique un "bureau de récupération des permis". Il y a un groupe de gens qui attendent et UN agent pour tous les dossiers sur Rabat. Un petit monsieur chauve avec toute la patience du monde. Je l'ai même poussé à bout en posant des questions bêbêtes et en répétant que je n'ai aucun document du tribunal. Le monsieur va quand-même regarder dans les dossiers puis m'indique que je dois aller chercher mon permis au...2ème. Le 2ème, Messieurs et Mesdames, c'est le commissariat du centre-ville. Je baisse les bras et me dirige vers la gare prendre mon train. Puis, sur un coup de tête, je re-saute dans un taxi, direction le fameux koumissaria. Beaucoup de jeunes policiers, beaucoup de vieux, pas grand-chose au milieu. Un officier appartenant à la seconde catégorie me gronde presque d'avoir "disparu tout ce temps sans demander après le fameux document rose". Il me conduit à un petit bureau où beaucoup de policiers papotent dans la bonne humeur. Une jeune fille a la mission de chercher mon permis dans une armoire. Je regarde cet exercise amusée, n'y croyant pas. Mais trente secondes plus tard, voilà qu'elle brandit l'inespéré sésame. Je suis ébahie par tant d'efficacité. 400 DH plus tard, je re-découvre la photo rigolotte de moi prise de profil (j'avais un énorme bouton de l'autre côté le jour de la photo). Je suis ravie, reconnaissante, je crois en des lendemains meilleurs. C'est beau le Maroc quand il importe certaines choses de Lmiricane.

6 comments:

Anonymous said...

je croyais que 24h Chrono et Faites entrer l'accusé étaient inspirés du Maroc donc plutôt exportation...
d'ailleurs le long du premier sera tourné a War-zazate

Anonymous said...

hehehe

eh ben t en a mis du temps pour reprendre ton permis ;-)

sincerement, j ai commis pas mal d infraction (vitesse, double en ligne droite, non arret au STOP, ...) et arrêté autant de fois par les "poulets" :-D
ils essayent à tous les coups yreb7ou m3ak chi "9ehwoua" chi"ftour" chi "tedwouira".
en trois occasions ils m ont "collé" des amendes que je devais payer au commissariat: cinq à six mois plus tard je pris la decision d y passer pour payer les "arrieres" MAIS une fois au bureau je declinais mon num de CIN et Bonheur y a RIEN en mon Nom pas un sou Ssssuuupppppeeeerrr
pour une fois que les "poulets" sont sympas, je leur disais mille fois merci. Malgres leur air de policiers arrogants, brutes, payes le bakchich ou passes a la caisse, c est surtout pour te faire peur.
Dir m3ahoum chwiya dial jebha, donnes leur tjrs raison et fais tjrs en sorte que t as pas les 400dh requis et s il essaient de te coller une amende de 100 dh dis leur que tu viens tout juste depayes avec l essence hihihihihi

cool n est ce pas

En resume, je n ai jamais, à ce jour, paye le moindre ctms hihihi

bonne journee

Anonymous said...

ce genre de trucs, ça te donne envie de croire que plein de choses sont possibles.. genre, que les rides peuvent régresser spontanément si on le leur demande et qu'on insiste, que Kiotori va ptet se calmer au niveau des prix de leurs menus.. Enfin :) alf mabrouk, that lil' pink piece of paper is soooooo worth the trouble !

Amine said...

Alf Mabrok!

Anonymous said...

ton récit est malheureusement très réaliste. On a tous vécu la même chose, sauf que moi quand ils veulent prendre mon permis, je sors de la voiture et récite le code du roulage qui leur interdit de le prendre sauf en cas d'urgence : délit de fuite, état d'ebriété... Ensuite j'enchaîne sur une vague circulaire du Premier Ministre qui leur aurait interdit de le prendre.
Je ne suis pas très sûre de ce que j'allègue, mais avec conviction et quelques notions de droit, ils finissent tous par me dire : SAAAFIIIII prends ton permis DIGAAAGE rien que tais toi".
Je remonte dans ma voiture ravie, mais j'ai quand meme perdu 1 Heure...

Anonymous said...

Quel calvaire ! Mais lisez ceci est estimez-vous plus heureux !
http://dialyse-irc.webobo.com