Tuesday, July 12, 2005

Baddou et les anges

Mercredi, je dois aller à une présentation de Yasmina Baddou sur "la lutte contre le phénomène des enfants des rues, qui subissent l'exclusion sociale, la maltraitance et l'exploitation". Une énième merdouille.
Maintenant, la réalité:
Hier, quartier Racine, en face du magasin Style de Vie. Un petit garçon, 7-8 ans. Littéralement en haillons. Il marche en sandalettes, titube. Il plane. Il sourit, le petit pas mouché. Sa braguette est ouverte. Mais il aime le courant d'air, il fait chaud aujourd'hui. Il s'arrête. Il sort son petit zizi puis fait pipi dans un ballon d'eau jaune, le même genre de ballons d'eau avec lesquels on s'est tellement éclatés, petits, à la piscine ou pendant Âchoura. Le ballon plein, il essaie de faire un petit noeud et continue à marcher, en le portant dans la main. Après quelques pas, il le jette sur un immeuble. Le ballon éclate. Le petit arrête de sourire. Merci Baddou.

1 comment:

Amine said...

Et ce petit garçon, il deviendra quoi dans 10 ans...?
Et des petits garçons comme lui, on en a combien?
Et combien se déversent dans les rues chaque jour, comme lui?
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J'ai peur pour mon pays... peur de l'avenir pour tous ces jeunes...
Economiquement le bilan est catastrophique.
Socialement, je m'interroge chaque jour, chaque jour, sueurs froids dans le dos, comment le Maroc arrivera à s'en sortir avec la moitié de la population analphabète, avec la moitié de la population active au chômage... La moitié de la population qui a moins de 30 ans... et pas l'ombre d'un emploi qui se crée... un taux de croissance du PIB qui fait honte avec ce 1.5% révisé pour 2005 (prévisionnel)...
Comment éviter le mur...
...
J'ai l'impression que l'accident a commencé, on est dans le ralenti, et on n'a ni ceinture de sécurité, ni airbag... on voit le mur arriver, et on ne peut rien faire...
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Et pour arranger les choses, à court terme, cette année va être une des pires au niveau agricole, sécheresse oblige, créant nécessairement un nouvel exode rural en masse...
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Des petits garçons comme celui-ci, il va falloir s'habituer à les voir chaque jour un peu plus.
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Ne restent que les larmes pour pleurer...
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Merde...
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Je l'aime trop ce pays... trop... et il est très malade...
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