Moi, ce soir, en voyant arriver mon amie décidément très stylish, surnommée "la chèvre" depuis ses ambitions de gambadage intensif:
- Oh là lààà, les sandales Yves Saint Laurent! La grande classe!
Elle, imperturbable: " iwa ghir tfekkerna lmar7oum".
Wednesday, June 04, 2008
Monday, June 02, 2008
Release
Sunday, May 25, 2008
Concerto, en do mineur
Je n'ai jamais été une fan des concerts. Il y a des artistes que je compte sur le bout des doigts que j'adorerais voir se mouvoir devant moi, mais même lorsque je vivais à l'étranger, je ne me précipitais pas aux venues des uns et des autres. D'abord, je trouve ça idiot de se pousser avec 10000 autres personnes pour écouter de la musique. Deuxio, j'ai horreur de rester debout pendant des heures (et d'attendre la star pendant des heures d'abord). Tertio, la performance live égale rarement la qualité studio (ce sont des appréciations personnelles, je vous le concède) et tout dépend bien sûr du genre musical. Je garde un horrible souvenir de Lauryn Hill en concert. Jamais star n'a autant incarné pour moi la déchéance en live, vêtue comme un homeless, agissant comme une droguée (qu'elle était probablement ce soir-là), avec une cacophonie de douze musiciens sur scène qui noyait sa voix. Je regrettais son MTV Unplugged. Me suis cassée, amère.
Bien sûr, je ne cracherais pas sur Madonna live, ou Led Zep, ou d'autres encore, mais je crois que le confort d'écouter chez soi et de se dire que cet artiste chante pour vos oreilles exclusives, cette idée romantique que cette chanson a été écrite pour votre dîner de ce soir, ou pour ce coup de foudre inattendu, ou pour ce chagrin d'amour insurmontable, ou pour vous donner la pêche lorsque vous sortez de votre métro pourri pétri de vos doutes existentiels quotidiens, reste absolument délicieuse.
C'est pour cette raison que j'ai longtemps hésité pour George Benson. Mais pour une fois qu'on avait quelque chose à se mettre sous la dent, il fallait bien l'honorer, même si elle n'est pas votre premier choix. Alors, après avoir bravé une circulation infernale, parqué la voiture à des kilomètres, franchi le barrage des securité guys, enduré des compatriotes qui sentent des roses jusque là inconnues, dépassé des enfants qui étaient là on ne sait trop comment, nous y voilà. Et lorsque George a commencé à égrener ses premières notes, j'avoue que j'étais bien, très bien. Il ne faisait que jouer, il ne chantait pas encore, et c'était un délice. Comme si je lisais un texte, un vrai, limpide, profond, avec une vraie ponctuation, de vraies idées. Je sais que le rapprochement n'est pas aisé. Mais c'est le seul qui me vient à l'esprit. Cette musique me parlait; Je réalisais que ce que j'écoutais tous les jours à la radio était le plus souvent un boucan pollueur. Et là, c'était un répit, tout en douceur. Lorsqu'une pluie fine nous a gratifiés d'un rafraichissement inattendu à la fin du concert, ça a rajouté un charme fou à la situation. No, never give up on a good thing.
Bien sûr, je ne cracherais pas sur Madonna live, ou Led Zep, ou d'autres encore, mais je crois que le confort d'écouter chez soi et de se dire que cet artiste chante pour vos oreilles exclusives, cette idée romantique que cette chanson a été écrite pour votre dîner de ce soir, ou pour ce coup de foudre inattendu, ou pour ce chagrin d'amour insurmontable, ou pour vous donner la pêche lorsque vous sortez de votre métro pourri pétri de vos doutes existentiels quotidiens, reste absolument délicieuse.
C'est pour cette raison que j'ai longtemps hésité pour George Benson. Mais pour une fois qu'on avait quelque chose à se mettre sous la dent, il fallait bien l'honorer, même si elle n'est pas votre premier choix. Alors, après avoir bravé une circulation infernale, parqué la voiture à des kilomètres, franchi le barrage des securité guys, enduré des compatriotes qui sentent des roses jusque là inconnues, dépassé des enfants qui étaient là on ne sait trop comment, nous y voilà. Et lorsque George a commencé à égrener ses premières notes, j'avoue que j'étais bien, très bien. Il ne faisait que jouer, il ne chantait pas encore, et c'était un délice. Comme si je lisais un texte, un vrai, limpide, profond, avec une vraie ponctuation, de vraies idées. Je sais que le rapprochement n'est pas aisé. Mais c'est le seul qui me vient à l'esprit. Cette musique me parlait; Je réalisais que ce que j'écoutais tous les jours à la radio était le plus souvent un boucan pollueur. Et là, c'était un répit, tout en douceur. Lorsqu'une pluie fine nous a gratifiés d'un rafraichissement inattendu à la fin du concert, ça a rajouté un charme fou à la situation. No, never give up on a good thing.
Monday, May 19, 2008
Oufkir par Marrakchi
C'est Jeune Afrique qui l'annonce: le prochain film de Leila Marrakchi, réalisatrice de Marock, sera l'adaptation au cinéma du livre "La Prisonnière" de Malika Oufkir. Le livre, autobiographique et émouvant dans certains de ses passages, retrace la séquestration de Fatima Oufkir et de ses enfants après le coup d'état de 1972 et jusqu'en 1991. C'est Morjana Alaoui (Marock) qui devrait incarner le rôle de Malika Oufkir.
Sunday, May 11, 2008
hitch hike my world
J'ai une tendresse particulière pour les auto-stoppeurs. Ca ne devrait pas être dit comme ça sur un blog, toujours est-il. Je ne résiste pas à leurs appels "quitte ou double" au bord du chemin. Alors je freine.
Bien sûr, je sélectionne. Je fais inconsciemment -et préalablement- un casting de leurs histoires. Vous, Monsieur, je choisis de vous faire entrer dans mon habitacle privé, mon sas inter-galactique à la bande son exclusive, au parfum distinct, au chapelet aux reflets de bleus, au confort minimal certain, pour partager un petit bout de chemin ensemble. Non pas que j'aie besoin de vous, les imbécilités privées peuplent nos ondes et mon nano a tant à me dire que même la route de Lagouira n'est pas assez. Mais vous me fascinez et je serai votre chauffeuse-chauffarde respectueuse.
Vous, madame, je ne vous oublierai pas. Je sortais de l'intersection menant à Plage David. Vous portiez une jellaba grise et serriez vos cheveux dans un foulard. L'uniforme était complété par l'inamovible sachet en plastique noir. Ou bien c'est votre tablier. Ou bien ce sont les restes de bouffe de la maison où vous travaillez et dont on a bien voulu vous faire bénéficier. Je vous ai dit où j'allais et ça vous arrangeait. Plus tard, je vous ai demandé si ça ne vous faisait pas peur de monter dans la voiture d'une inconnue. Vous avez souri: "qu'est-ce qui pourrait m'arriver ga3?". Vous me faites confiance (should you?) et je vous guette du coin de l'oeil. Pas parce que je vous crains, mais parce que je ne peux pas vous regarder et conduire en même temps.
Un de mes préférés travaille à la prison de Oukacha et vient tous les matins d'un quartier périphérique de Rabat, d'un camion à un autre. Il a toujours des histoires passionnantes à raconter. Mon vice n'y résiste pas une seule seconde.
Les meilleurs auto-stoppeurs sont à l'heure du F'tour pendant le Ramadan. Le muezzin donne la carte blanche à tous les excès, mais quelques fantômes sont toujours dans la rue, attendant un improbable taxi ou un bus inexistant. Et il y a toujours des raisons agréablement triviales justifiant le retard des uns et des autres. Comment expliquer que l'on ait raté l'heure de sortie collective, d'hystérie dans la rue, des dernières courses? Pourquoi se retrouve-t-on seul dans la rue? Et comment se fait-sse que je soie moi-même dans la rue, prolongeant la diète de quelques minutes pour partager des banalités sur la route?
Que Dieu me prévienne d'autostoppeurs sortant tout droit d'un film d'Asia Argento. Je me contenterai désormais de regarder, de loin, puis dans le rétroviseur, en leur souhaitant d'être pêchés très vite et d'être conduits à bon port. Mais pour tous ceux qui sont assez fous/inconscients, et qui veulent prendre le risque de rencontrer des créatures bizarroïdes comme ma personne, voici un site avec des conseils: http://lifehacker.com/software/travel/how-to-hitchhike-161038.php
Bien sûr, je sélectionne. Je fais inconsciemment -et préalablement- un casting de leurs histoires. Vous, Monsieur, je choisis de vous faire entrer dans mon habitacle privé, mon sas inter-galactique à la bande son exclusive, au parfum distinct, au chapelet aux reflets de bleus, au confort minimal certain, pour partager un petit bout de chemin ensemble. Non pas que j'aie besoin de vous, les imbécilités privées peuplent nos ondes et mon nano a tant à me dire que même la route de Lagouira n'est pas assez. Mais vous me fascinez et je serai votre chauffeuse-chauffarde respectueuse.
Vous, madame, je ne vous oublierai pas. Je sortais de l'intersection menant à Plage David. Vous portiez une jellaba grise et serriez vos cheveux dans un foulard. L'uniforme était complété par l'inamovible sachet en plastique noir. Ou bien c'est votre tablier. Ou bien ce sont les restes de bouffe de la maison où vous travaillez et dont on a bien voulu vous faire bénéficier. Je vous ai dit où j'allais et ça vous arrangeait. Plus tard, je vous ai demandé si ça ne vous faisait pas peur de monter dans la voiture d'une inconnue. Vous avez souri: "qu'est-ce qui pourrait m'arriver ga3?". Vous me faites confiance (should you?) et je vous guette du coin de l'oeil. Pas parce que je vous crains, mais parce que je ne peux pas vous regarder et conduire en même temps.
Un de mes préférés travaille à la prison de Oukacha et vient tous les matins d'un quartier périphérique de Rabat, d'un camion à un autre. Il a toujours des histoires passionnantes à raconter. Mon vice n'y résiste pas une seule seconde.
Les meilleurs auto-stoppeurs sont à l'heure du F'tour pendant le Ramadan. Le muezzin donne la carte blanche à tous les excès, mais quelques fantômes sont toujours dans la rue, attendant un improbable taxi ou un bus inexistant. Et il y a toujours des raisons agréablement triviales justifiant le retard des uns et des autres. Comment expliquer que l'on ait raté l'heure de sortie collective, d'hystérie dans la rue, des dernières courses? Pourquoi se retrouve-t-on seul dans la rue? Et comment se fait-sse que je soie moi-même dans la rue, prolongeant la diète de quelques minutes pour partager des banalités sur la route?
Que Dieu me prévienne d'autostoppeurs sortant tout droit d'un film d'Asia Argento. Je me contenterai désormais de regarder, de loin, puis dans le rétroviseur, en leur souhaitant d'être pêchés très vite et d'être conduits à bon port. Mais pour tous ceux qui sont assez fous/inconscients, et qui veulent prendre le risque de rencontrer des créatures bizarroïdes comme ma personne, voici un site avec des conseils: http://lifehacker.com/software/travel/how-to-hitchhike-161038.php
Tuesday, May 06, 2008
Presse: nouveaux chiffres
Ca reste bien en deca des attentes (desolee, qwerty keyboard) mais enfin, c'est bon a savoir:
L'OJD, Office de justification de la diffusion, a publie ses chiffres pour 2007 (il serait bon de savoir comment ils arrivent a avoir ces chiffres et s'ils comptent sur la bonne foi des publications). Bref, Telquel est numero 1 avec une moyenne de 23 013 exemplaires par semaine. La Vie Eco est seconde avec 15 872 exemplaires. Le Journal hebdo ferme la marche avec un peu plus de 14 000. Chez les 3arabophones, le leader est Al Ayyam (24 252), suivi de Nichane (20 544), puis, pratiquement ex aequo, Al Michâal (9680), et Al Watan Al An (9259)." (Source: TelQuel)
L'OJD, Office de justification de la diffusion, a publie ses chiffres pour 2007 (il serait bon de savoir comment ils arrivent a avoir ces chiffres et s'ils comptent sur la bonne foi des publications). Bref, Telquel est numero 1 avec une moyenne de 23 013 exemplaires par semaine. La Vie Eco est seconde avec 15 872 exemplaires. Le Journal hebdo ferme la marche avec un peu plus de 14 000. Chez les 3arabophones, le leader est Al Ayyam (24 252), suivi de Nichane (20 544), puis, pratiquement ex aequo, Al Michâal (9680), et Al Watan Al An (9259)." (Source: TelQuel)
Thursday, April 24, 2008
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Tuesday, April 22, 2008
Monologues
Le Premier ministre Abbas El Fassi poursuit les rounds du dialogue social avec les centrales syndicales. Le communiqué officiel publié hier énumère les propositions du gouvernement visant la protection du pouvoir d'achat du citoyen. Ainsi pouvons-nous lire dans ledit communiqué, et à titre d'exemples non exhaustifs: "le gouvernement a proposé une augmentation mensuelle du salaire net des fonctionnaires classés dans les échelles de rémunération 1 à 9, allant de 300 à 459 DH, sur deux étapes à partir du 1er juillet 2008." Heureusement, les échelles 10 et plus n'ont pas été oubliées, puisqu'elles bénéficieront, elles aussi et à partir de janvier 2009 "d'une revalorisation du salaire net de 432 DH au moins". Pour les allocations familiales, le gouvernement a décidé de les porter de 150 à 200 DH par enfant.
La mesure la plus louable concerne nos seniors, puisque"le gouvernement a également proposé l'augmentation du montant minimum de la pension de retraite, en passant de 500 à 600 DH par mois".
Et tout ça, ça chiffre. Rien que la hausse des salaires des fonctionnaires -qui stagne depuis 14 ans- coûtera à l'Etat 10,55 milliards de dirhams. Rien qu'à titre de comparaison populiste et injustifiée, le projet de TGV Casa-Tanger est estimé à 2 milliards d'euros.
Les attentes ouvrières sont certainement comblées. On attend la suite du dialogue avec frénésie.
La mesure la plus louable concerne nos seniors, puisque"le gouvernement a également proposé l'augmentation du montant minimum de la pension de retraite, en passant de 500 à 600 DH par mois".
Et tout ça, ça chiffre. Rien que la hausse des salaires des fonctionnaires -qui stagne depuis 14 ans- coûtera à l'Etat 10,55 milliards de dirhams. Rien qu'à titre de comparaison populiste et injustifiée, le projet de TGV Casa-Tanger est estimé à 2 milliards d'euros.
Les attentes ouvrières sont certainement comblées. On attend la suite du dialogue avec frénésie.
Monday, April 21, 2008
Berkeley htta lmout!
Je suis tombée sur ça. Je suis émue. Didikasse spiciale à mon ami Berkeleyen whom i miss et qui se reconnaitra.
Saturday, April 19, 2008
صحافة و سخافة
Tous les jours, et où que l'on soit lors du tournage, la même scène se produit, invariablement. Un moustachu au visage basané nous aborde, lance un regard soupçonneux et dégaine la fameuse phrase: "3endkoum l'autorisation?"
LOTORIZATION. Ce mot magique qui sonne déjà comme une menace. Et dans mes oreilles, comme une promesse de bagarre enragée. Je la tiendrais volontiers, cette promesse, si ce n'était...
Malgré mon tempérament de féline en cage, je suis d'un calme absolu lorsque nous sommes confrontés à ce genre de topinambours ambulants. Je voudrais tant enregistrer un modèle de réponse audio pour tous les bachi-bouzouk à venir. Juste pour ne pas avoir à répéter les mêmes choses, avec la même application. Walakine pas le choix. Alors ça sonne comme ça, dans un débit de radio slovaque des années 40:
"bla bla 7na douzième bla bla pas d'autorisation du ministère de la Com bla bla Hassan II autorisation spéciale pour les médias du service public bla bla respecter les limites bla bla pas d'écoles, d'administrations, de casernes, d'hôpitaux et de propriétés privées sans autorisation bla bla nous sommes dans une rue nous n'avons pas de compte à rendre bla bla"
Mais encore faut-il que la créature en face nous écoute. Non, non. L'agent en face, qui ne nous a pas honorés de son doux patronyme, n'a que les mots "wilaya", "préparation", "fax" à la moustache. Comme si nous avions le temps de faire des correspondances à tous les services de la ville avant de sortir. A weddi 3la l'efficacité.
Mon problème n'est pas dans l'autorisation en soi. Respecter les règlements est logique et indispensable. Ce qui me dérange, c'est la tournure que prennent les événements dès que X et Y sont informés que l2ida3a débarque. Au-delà de nos noms, de nos numéros de cartes d'identité, de la marque de shampoing qu'on utilise, il faut toujours expliquer la nature du reportage, à qui on va parler, ce qu'on veut montrer. A croire que TOUT le monde a TOUJOURS quelque chose à cacher. C'est quelque chose que je n'ai jamais -encore- vu ailleurs. Alors, quand ON sait que la télé arrive, c'est le maquillage à grande échelle. Comme quand le roi débarque quelque part. Ça lave, ça met de nouveaux uniformes, ça s'organise, ça se brushingue, ça prépare des réponses (parce qu'on connaît rarement ses dossiers, faut-il le préciser), ça se bouscule pour parler du dossier A ou C. Bref, c'est très rare que les gens restent eux-mêmes. La caméra effraie plus qu'elle ne séduit, même si on est constamment harcelés. Les jeunes, moins jeunes, les gosses (c'est les plus difficiles) n'ont que "filmiwna" à la bouche. Mais lorsqu'on donne le micro, c'est la panique, la débandade extrême. Ça bégaie, ça sue à grosses gouttes, ça agit dans un superficiel qui nous fait regretter la presse écrite et ses adjectifs sans scrupules.
Peut-être que j'exagère. Et bien sûr que ça dépend des gens et que ça dépend des domaines. Et là, je confonds un peu la fascination de la caméra et la sur-protection administrative. Mais je suis certaine que les deux sont suscités par la même chose. Un jour, dans une ville du nord, nous étions avec un haut fonctionnaire en train de filmer une rue en chantier. On se fait aborder par un pitbull de 1,85 avec une moustache roussie par le tabac et puant le vin à 10 h du mat' (faut le faire). Il a commencé à rugir menaçant de casser la caméra, ne nous laissant pas le temps d'en placer une. Le haut fonctionnaire a essayé de lui parler. L'autre australopithèque lui a asséné un chapelet d'injures juteuses sur le coup. Il s'est avéré que le boulissi en question faisait partie de la police touristique et n'avait de toute façon rien à voir avec nous. Il n'avait même pas à nous demander la ttorisation. Il doit avoir été muté à Boujdour depuis, je lui enverrai une carte postale à l'occasion. Bref, tous les jours sonnent une succession d'affrontements bêtes et inutiles entre des gens qui essaient de faire leur boulot et d'autres qui essaient de faire leur boulot, mais qui communiquent mal entre eux. Et pourtant, c'est si facile d'être correct, d'être poli, d'être aimable, serviable, et d'agir ensemble dans l'intérêt du mouwatin. Une chose est sûre: le maquillage n'est pas dans l'intérêt de ce dernier.
LOTORIZATION. Ce mot magique qui sonne déjà comme une menace. Et dans mes oreilles, comme une promesse de bagarre enragée. Je la tiendrais volontiers, cette promesse, si ce n'était...
Malgré mon tempérament de féline en cage, je suis d'un calme absolu lorsque nous sommes confrontés à ce genre de topinambours ambulants. Je voudrais tant enregistrer un modèle de réponse audio pour tous les bachi-bouzouk à venir. Juste pour ne pas avoir à répéter les mêmes choses, avec la même application. Walakine pas le choix. Alors ça sonne comme ça, dans un débit de radio slovaque des années 40:
"bla bla 7na douzième bla bla pas d'autorisation du ministère de la Com bla bla Hassan II autorisation spéciale pour les médias du service public bla bla respecter les limites bla bla pas d'écoles, d'administrations, de casernes, d'hôpitaux et de propriétés privées sans autorisation bla bla nous sommes dans une rue nous n'avons pas de compte à rendre bla bla"
Mais encore faut-il que la créature en face nous écoute. Non, non. L'agent en face, qui ne nous a pas honorés de son doux patronyme, n'a que les mots "wilaya", "préparation", "fax" à la moustache. Comme si nous avions le temps de faire des correspondances à tous les services de la ville avant de sortir. A weddi 3la l'efficacité.
Mon problème n'est pas dans l'autorisation en soi. Respecter les règlements est logique et indispensable. Ce qui me dérange, c'est la tournure que prennent les événements dès que X et Y sont informés que l2ida3a débarque. Au-delà de nos noms, de nos numéros de cartes d'identité, de la marque de shampoing qu'on utilise, il faut toujours expliquer la nature du reportage, à qui on va parler, ce qu'on veut montrer. A croire que TOUT le monde a TOUJOURS quelque chose à cacher. C'est quelque chose que je n'ai jamais -encore- vu ailleurs. Alors, quand ON sait que la télé arrive, c'est le maquillage à grande échelle. Comme quand le roi débarque quelque part. Ça lave, ça met de nouveaux uniformes, ça s'organise, ça se brushingue, ça prépare des réponses (parce qu'on connaît rarement ses dossiers, faut-il le préciser), ça se bouscule pour parler du dossier A ou C. Bref, c'est très rare que les gens restent eux-mêmes. La caméra effraie plus qu'elle ne séduit, même si on est constamment harcelés. Les jeunes, moins jeunes, les gosses (c'est les plus difficiles) n'ont que "filmiwna" à la bouche. Mais lorsqu'on donne le micro, c'est la panique, la débandade extrême. Ça bégaie, ça sue à grosses gouttes, ça agit dans un superficiel qui nous fait regretter la presse écrite et ses adjectifs sans scrupules.
Peut-être que j'exagère. Et bien sûr que ça dépend des gens et que ça dépend des domaines. Et là, je confonds un peu la fascination de la caméra et la sur-protection administrative. Mais je suis certaine que les deux sont suscités par la même chose. Un jour, dans une ville du nord, nous étions avec un haut fonctionnaire en train de filmer une rue en chantier. On se fait aborder par un pitbull de 1,85 avec une moustache roussie par le tabac et puant le vin à 10 h du mat' (faut le faire). Il a commencé à rugir menaçant de casser la caméra, ne nous laissant pas le temps d'en placer une. Le haut fonctionnaire a essayé de lui parler. L'autre australopithèque lui a asséné un chapelet d'injures juteuses sur le coup. Il s'est avéré que le boulissi en question faisait partie de la police touristique et n'avait de toute façon rien à voir avec nous. Il n'avait même pas à nous demander la ttorisation. Il doit avoir été muté à Boujdour depuis, je lui enverrai une carte postale à l'occasion. Bref, tous les jours sonnent une succession d'affrontements bêtes et inutiles entre des gens qui essaient de faire leur boulot et d'autres qui essaient de faire leur boulot, mais qui communiquent mal entre eux. Et pourtant, c'est si facile d'être correct, d'être poli, d'être aimable, serviable, et d'agir ensemble dans l'intérêt du mouwatin. Une chose est sûre: le maquillage n'est pas dans l'intérêt de ce dernier.
Wednesday, April 16, 2008
Lola danse et perd
Le Monde a publié aujourd'hui sa fatwa à propos du dernier-né de Nabil Ayouch, Whatever Lola wants. La fatwa est sans appel.
Wednesday, April 09, 2008
Hier, j'ai dû travailler en fin de journée au bureau de Rabat. Alors que j'étais penchée sur les épisodes passionnants des monologues sociaux, des hurlements dehors m'ont (nous ont) fait courir vers les balcons. Et là, c'était un spectacle édifiant, même pour des gens de Rabat "habitués au spectacle quotidien": des centaines de jeunes en gilets bleus courant dans les rues, fuyant les agents des forces auxiliaires, en uniformes kaki. Des centaines, de Jamaâ Assounna, à la CDG, aux pieds du parlement, courant dans les artères, tombant, criant, échappant aux Hrawates. "Des bac-5 poursuivant des Bac+7", ironisa mon collègue.
Des sonneries de sifflet retentissaient toutes les deux secondes. C'étaient les leaders des groupes de chômeurs qui organisaient les troupes. Des voitures des Forces Auxiliaires fonçaient dans les petites rues. Les chômeurs voulaient redescendre vers le Parlement car une princesse devait arriver incessamment et ils espéraient qu'elle les voie. Nous avons eu beau attendre, pas de convoi en vue. Mais la vue de ces diplômés chômeurs en gilets était inratable. Il y a eu de nombreuses altercations, surtout entre les filles et les agents des forces auxiliaires. Les filles poussaient des hurlements à réveiller un mort. Les hurlements se confondaient avec l'appel à la prière d'Al Moghrob de Jamaâ Assounna. Just another day in the capital...
Des sonneries de sifflet retentissaient toutes les deux secondes. C'étaient les leaders des groupes de chômeurs qui organisaient les troupes. Des voitures des Forces Auxiliaires fonçaient dans les petites rues. Les chômeurs voulaient redescendre vers le Parlement car une princesse devait arriver incessamment et ils espéraient qu'elle les voie. Nous avons eu beau attendre, pas de convoi en vue. Mais la vue de ces diplômés chômeurs en gilets était inratable. Il y a eu de nombreuses altercations, surtout entre les filles et les agents des forces auxiliaires. Les filles poussaient des hurlements à réveiller un mort. Les hurlements se confondaient avec l'appel à la prière d'Al Moghrob de Jamaâ Assounna. Just another day in the capital...
Monday, April 07, 2008
La grande évasion
L'évasion de neuf islamistes détenus à la prison de Kénitra m'a laissée sans voix. Je ne connais pas encore les détails. Je sais seulement qu'ils ont creusé un tunnel de près de 24 mètres, liant leur(s) cellule(s) au jardin du directeur du centre pénitentiaire. Ils auraient aussi griffonné un message sur le mur disant qu'ils ont tout fait pour prouver leur innocence, que personne ne les a crus et que c'était la dernière option qu'ils avaient. Ils l'ont certainement fait avec le sentiment qu'ils n'avaient plus rien à perdre. Au moins un d'entre eux est condamné à la peine capitale. D'autres ont écopé de la prison à vie, ou de lourdes peines. Tous sont liés à la cellule de Youssef Fikri, "l'émir de la mort" et ont été arrêtés au lendemain des attentats de mai 2003. Cet épisode n'est pas sans rappeler l'évasion d'El Nene, même si là, il s'agit de neuf personnes, qui ont eu le matériel et le temps de préparer leur évasion sans être inquiétés. Les comment? où? quand? restent momentanément sans réponse.
Friday, April 04, 2008
Grâce royale (Bis)
Mohamed Bougrine et consorts ont été relâchés. C'est la MAP qui l'annonce gentiment cet après-midi:
"SM le Roi Mohammed VI a accordé Sa grâce au profit de dix-sept (17) personnes poursuivies dans le cadre des manifestations du premier mai 2007."
"SM le Roi Mohammed VI a accordé Sa grâce au profit de dix-sept (17) personnes poursuivies dans le cadre des manifestations du premier mai 2007."
Thursday, April 03, 2008
Lola Zaoua
Le dernier film de Nabil Ayouch, Whatever Lola wants, sort le 16 avril en France. D'après la BA, disponible sur Canal+, c'est une sorte de Karaté Kid des temps modernes où une jeune et très blonde New-yorkaise quitte Manhattan pour apprendre la danse orientale au Caire, chez son idole en déhanchement. So So deja-vou! Ce film nous fera-t-il oublier le monstrueux navet qu'est Une minute de soleil en moins? Pas sûr. Walakine peut-être y a-t-il un espoir, avec la charmante gueule d'Assaad Bouab.
Monday, March 31, 2008
"Muslims have overtaken us"
Une dépêche de l'AP de ce weekend et reprise par Yahoo News a particulièrement attiré mon attention. Il y est dit que l'Islam a surpassé le Catholicisime en devenant la première religion du monde avec 19.2% de la population, alors que 17.4% serait catholique. Et encore, ce seraient des chiffres de 2006.
"For the first time in history, we are no longer at the top: Muslims have overtaken us," Monsignor Vittorio Formenti said in an interview with the Vatican newspaper L'Osservatore Romano. "It is true that while Muslim families, as is well known, continue to make a lot of children, Christian ones on the contrary tend to have fewer and fewer," the monsignor said.
De vrais lapins, ces musulmans, n'est-ce pas?
Mais attention, on ne parle là que des Catholiques. Les Chrétiens, toutes "orientations" confondues totalisent 33% des citoyens du monde. Ouf. De quoi rassurer l'Occident.
"For the first time in history, we are no longer at the top: Muslims have overtaken us," Monsignor Vittorio Formenti said in an interview with the Vatican newspaper L'Osservatore Romano. "It is true that while Muslim families, as is well known, continue to make a lot of children, Christian ones on the contrary tend to have fewer and fewer," the monsignor said.
De vrais lapins, ces musulmans, n'est-ce pas?
Mais attention, on ne parle là que des Catholiques. Les Chrétiens, toutes "orientations" confondues totalisent 33% des citoyens du monde. Ouf. De quoi rassurer l'Occident.
Thursday, March 27, 2008
Mawazine mise gros
Le menu du 7ème festival Mawazine, qui secouera Rabat du 16 au 24 mai, a tout pour plaire, en tous cas ME plaire. Jugez donc: George Benson, Ali Di Meola, Whitney Houston, Dee Dee Bridgewater ou encore Goran Bregovic! Ya salam! Et du côté du Moyen-Orient, on a fait dans les grands noms: Amr Diab, Assala, Diana Haddad, Nancy Ajram et Saber Robaei seront de la partie.
La programmation est signée Aziz Daki, ancien journaliste à ALM et commissaire d'expos.
Mais la grande nouveauté du festival reste son président: Mounir El Majidi. Comme quoi du foot à la musique, il n'y a qu'un coup franc.
Quoi qu'il en soit, RDV en mai!
La programmation est signée Aziz Daki, ancien journaliste à ALM et commissaire d'expos.
Mais la grande nouveauté du festival reste son président: Mounir El Majidi. Comme quoi du foot à la musique, il n'y a qu'un coup franc.
Quoi qu'il en soit, RDV en mai!
Monday, March 24, 2008
Joubran Trio
La fin du monde est proche. Quand j'entends la voix nasillarde d'Akon reprendre Michael Jackson, je n'ai plus de doute. Quand je vois que la reprise de Jackson par Akon est en tête des charts, je demande clémence. Heureusement, Dieu m'a envoyée trois messagers de Nazareth, qui ont illuminée cette morne journée. A mon grand plaisir, ils seront à Essaouira en juin. Je vous envoie plein de soleil.
Sunday, March 23, 2008
Tchaddôoore
Pour que les musulmanes portant le tchador se sentent moins seules dans le complot médiatico-intellectuel occidental, cet article orphelin sur ce blog d'une journaliste du Courrier International.
Saturday, March 22, 2008
J'ai toujours rêvé de...
Faire un film comme ça.
C'est beau, c'est drôle, c'est noir et blanc, ça donne envie...de le partager.
C'est beau, c'est drôle, c'est noir et blanc, ça donne envie...de le partager.
Wednesday, March 19, 2008
Wednesday, March 12, 2008
Loula, KB, here i am!
Je ne comprends pas l'intérêt de ce jeu de tag, si le principe est de dire quelque chose de pas important (discipline dans laquelle j'excelle, en toute modestie), mais allons-y:
6- Ce n'est pas moi qui ai choisi ma voiture. La proposition du modèle est venue par téléphone, j'ai accepté de l'acheter sans l'avoir vue (même pas le modèle standard chez le concessionnaire par exemple). Je suis rentrée un soir chez moi pour la trouver dans le garage.
5- Je n'aime pas les forêts. Ne suis pas une fan de la montagne. J'adore la mer (l'océan, deluxe pleasure).
4- Astérix a été mon biberon de littérature.
3- Je suis plutôt bonne enquêteuse. Un de mes hobbies est de découvrir l'identité de certains bloggeurs anonymes par exemple. J'y réussis à force de recoupage patient et passionné. Dommage que le charme de l'anonymat disparaisse après!
2- Le sourire de Ali Baddou m'est contagieux.
1- Je fais des rêves étranges, élaborés, durs, à vocation scénaristique dans feuilleton sci-fi de catégorie Z ^_^
Lhla yizid kter! Pas le temps d'aller voir qui a été taggé ou pas. Je passe le relais à Kaoutar, Mehdi7, Nababstoun, Saiga, Onassis et Charif.
6- Ce n'est pas moi qui ai choisi ma voiture. La proposition du modèle est venue par téléphone, j'ai accepté de l'acheter sans l'avoir vue (même pas le modèle standard chez le concessionnaire par exemple). Je suis rentrée un soir chez moi pour la trouver dans le garage.
5- Je n'aime pas les forêts. Ne suis pas une fan de la montagne. J'adore la mer (l'océan, deluxe pleasure).
4- Astérix a été mon biberon de littérature.
3- Je suis plutôt bonne enquêteuse. Un de mes hobbies est de découvrir l'identité de certains bloggeurs anonymes par exemple. J'y réussis à force de recoupage patient et passionné. Dommage que le charme de l'anonymat disparaisse après!
2- Le sourire de Ali Baddou m'est contagieux.
1- Je fais des rêves étranges, élaborés, durs, à vocation scénaristique dans feuilleton sci-fi de catégorie Z ^_^
Lhla yizid kter! Pas le temps d'aller voir qui a été taggé ou pas. Je passe le relais à Kaoutar, Mehdi7, Nababstoun, Saiga, Onassis et Charif.
Tuesday, March 04, 2008
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