Wednesday, September 21, 2005

Goodbyes (2), Ayoube's version

Il s'amusait à faire des cercles de fumée, par centaines. Je lui jetai un oreiller à la figure: "tu n'es même pas un fumeur, alors arrête ton gaspillage!" "Najlae, je te suis aussi transparent qu'un biberon de bébé". Il écrasa le mégot contre sa canette de coca-light. "Non et je n'en serai jamais un. Je suis un vrai dragueur, moi". Pour la énième fois, je me préparais à écouter la description ayoubienne du bourreau des coeurs. "Regarde-moi bien, Naj', tu vois ca, c'est koulchi", lança-t-il en pointant son grain de beauté, au-dessus de la lèvre supérieure. "Ca, poursuivit-il, m'a valu mes succès éternels".
"Qu'est-ce que j'aurais voulu être un gars", me disais-je. Mais je me tus. Je ne me lasse jamais d'écouter les monologues d'Ayoube, mon alter-ego (fictif?). C'est comme si je m'écoutais, en quelque sorte:
"Je croyais que c'etait la bonne cette fois-ci, que j'avais rencontré l'amour. Je te jure Najlae, mon premier regard sur elle, c'était comme les premiers pas sur la plage apres la marée haute: il n'y a que du sable fin, vierge, beau, sans traces". Je l'ai travaillée doucement, sans pression, comme un tableau, touche par touche. Je sais qu'elle a adoré mon look de garçon clean, qui ne fume pas, ne boit pas. Les filles doivent trouver ça rassurant de ne pas avoir de vices visibles. J'ai été parfait, discret, pas étouffant. Je l'ai laissée m'appeler au debut. Par la suite, j'ai montré le Ayoube fragile, le Ayoub pas sûr de lui. Elle a adoré. Je l'ai sentie fondre comme neige au soleil. Ca n'a pas été si facile de la faire succomber mais ça n'a pas été difficile non plus. J'ai été drôle quand ses copines étaient là, je les ai laissées me tourner en bourrique. Puis j'ai fait mon sérieux, tu me connais quand je parle de politique, de religion, de presse, des centaines de films que je connais par coeur. Elle s'est attachée à moi, Najlae, pas comme toi, tu es attachée à moi. Mais là, elle est entièrement dépendante. Alors forcément, ça ne m'amuse plus. Je lui montre mon autre visage, le Ayoube tourmenté, fatigué. Je disparais pour des jours. Je n'aime pas ca mais elle comprendra forcément, non? Je n'ai jamais été capable de dire à une fille en face que je ne veux plus d'elle. Que dois-je faire?"
Ayoube se reçut une second oreiller dans la gueule.

4 comments:

Anonymous said...

Tu sais Najlae, beaucoup de mecs, moi en premier!, auraient adoré être à la place d'Ayoub, non pas pour avoir un grain de beauté au-dessus de la lèvre supérieure, mais pour recevoir des oreillers en pleine figure... de ta part! :°)

Anonymous said...

j crois k on ne se rend compte de la lachete de la chose qu une fois k on en est victime...j ai tjs pas avalé la pillule..on me l a fait une fois et c pas demain la veille que je l avalerai...

laseine said...

J'avais un ami ayoub qui disait "Le plus terrible c'est qu'on ne sait jamais quand est-ce qu'on baise pour la dernière fois" Il décidait toujours de la dernière fois rien que pour ne pas être pris de cour

Anonymous said...

aie!!!


ayoubE