Monday, September 26, 2005

Pour Sofia de Dallas, Souvenirs communs

Devant, le vent balaie une terre rouge et pierreuse. Un peu plus loin, des charrettes déchargent des tas de branches mortes et autres détritus biodégradables. En face, un vieil arbre. Il me rapelle les hommes vieux, ridés et pauvres, vraiment pauvres, avec seulement la peau sur les os. A ses pieds gisent des mégots par centaines.
A droite, la rue longiline, interminable. Tant et si bien qu'on n'en voit pas la fin. Une seule oasis: le petit 7anoute où les garçons achètent leurs premières cigarettes.
A gauche: Hilton, "lghaba" pour les intimes, sombre, chevelue, dangereuse, antre de tous les mythes et des faits divers: des jnoun de la forêt, à la fille qui s'est fait violer en passant par les mille et un "grissage". Je déteste les forêts. Je n'ai jamais aimé celle-là. En début d'année, on nous faisait courir là-bas pendant les cours d'éducation physique. Une véritable punition.
Derrière: le lugubre bâtiment qu'on a beau repeindre en blanc, il ne me semble que gris. Ancien couvent, il aurait été un bagne idéal pour les années de plomb. En attendant, on boutonne nos tabliers bleu ciel et beiges et on baisse la tête. Objectif: ne pas provoquer le coléreux M. Mfeddel.
Tariq Ibn Ziad est passé par là. La fuite n'est pas possible. Les quatre points cardinaux ne donnent aucun espoir. Résultat: en six ans, j'ai "séché" une seule heure, pour aller déposer mon dossier à l'école de journalisme. Si ce n'est pas de la discipline...
Les jours se suivent et se ressemblent: tristes, monotones, rangés et unisexes (le lycée est mixte, mais pas les classes du collège). On rêve d'autres cieux, de lycées cool, de liberté, de cours de chant, de gymnases avec de vrais vestiaires, avec des toilettes qui ne puent pas, des proviseurs qui savent communiquer sans gueuler et des professeurs qui ne donnent pas l'impression de venir à une séance de torture quotidienne. On regarde Beverly Hills sur 2M et on soupire. Ca tombe bien, c'est l'âge du mal-être. Une seule solution: en sortir le plus vite. Ca a expliqué l'excellent pourcentage de réussite au bac (et aux autres années). En y repensant avec du recul, je n'en garde que frustration et rancoeur. Et je ne dois pas être la seule.

13 comments:

S.B said...
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S.B said...

Najlae ,
J ai de la nostalgie maintenant pour notre cher elmfadel LOL, Je me souviens qu'il se planté devant la porte de l entrée pour vérifier si toutes les filles portaient leurs tabliers boutonnés du haut en bas …….Ayam ..... , Tout ce que nous faisons, baisser la tête et se soumettre au caprices de ce malheureux fils de pute. (Désole pour **** mais c’est la moindre des choses qui mérite.) :)
Merci pour revivre ces jours ...

Sofia

Najlae said...

moi,je n'ai aucune nostalgie. et je ne suis pas prete a en avoir. aah quand je pense a eid el arch,toutes les fetes stupides qu'on avait,on repetait les chansons,on decorait les salles mochissimes. Ils nous ont inculques la peur,ces salauds. Ils nous ont inculques le manque d'initiative. Quand je vois l'aise des Americains,j'ai encore plus de mepris pour nos cadres educatifs (seuls quelques uns nous ont donnes envie de nous surpasser). Non! Ne plus baisser la tete!

S.B said...

J ai dit « Nostalgie » seulement pour ironiser et pour se moquer. Qui va sentir de la nostalgie pour ce genre de personne tfou :)

:)

S.B said...

Tu te souviens de « 9a3at el hafalat « ou on passait les exams, seulement l’odeur te bouscule tout ce que tu as appris :(

Anonymous said...

C'est bizarre, mais moi j'ai fait le collège puis une année du lycée dans une petite ville. Et, j'en garde plutôt de bons souvenirs. J'avoue qu'on avait des profs plutôt de bon niveau. Je m'étais même fait des amis parmi eux. Il faut dire que j'étais un élève studieux. 5Aaaah la modestie!). non, sérieux, je pense que dans les petites villes comme la mienne (Guercif), les gens sont encore "Nia"... Hormis la vétusté des lcasses et aussi du système éducatifs, j'avais de bons camarades, de bons profs et donc de bons souvenirs...
Mon passage vers un lycée rb'ati pour les deux dernières années (Lycée Hassan II) s'est fait brusquement. Mais, j'arrive à m'adapter. J'y ai découvert un autre univers fait de filles et de garçons de petits cadres ou fonctionnaires qui se la jouent fashion-victim et hyper branché musique anglo-saxonne (j'étais en Section anglaise). Des garçons et des filles qui s'embrassent dans la classe pendant la pause (scène inimaginable à Guercif!!), des filles qui mangent pendant la journée en plein Ramadan. Quel que soit leur prétexte, c'est inadmissible dans une petite ville... Les lycéens parlent avec plein de gros mots.. Quelle hchouma... Des filles qui fument. Enfin bref, effronterie et quellat al adab... Ca m'a un peu choqué, mais j'ai vite pris le pli en faisant attention à ne pas être contaminé!!
Bon bquit 3roubi quoi!!! :°)

Najlae said...

S.B> hadik 9a3at al 7afalate,inoubliable,dans le mauvais sens bien sur. Je reve de retrouver une video de moi dans un numero de "danse classique",plus proche d'une acrobatie de cirque qu'autre chose....Je detruirais toutes les cassettes que je pourrais recuperer LOOOL

Momo> HAHAHAHHAAHA my dear,tu t'es bien rattrape depuis! ;) a Ibn Sina,personne ne s'embrassait. Le lieu de toutes les tripatouilles etait le mur "ssour" qui longeait la foret.
Mais meme si on est jeunes,la generation qui nous suit semble etre bieeeen pire lol

Anonymous said...

Dieu que c criant de vérité. Et je sais de quoi je parle. Soeurette, tu me manques vraiment. Beez.

Anonymous said...

Je n’ai du lycée que des souvenirs brillants qui même après tant d’années n’ont pas perdu de leur éclats.
Bien sûr j’ai eu affaire à des conasses, les brutes locales, bien sûr quelques profs m’ont fait chier…
Mais comparé aux fous rires, aux pièces de théâtre que je montais avec ma troupe de folles, aux prises de têtes graves en cours de philo, aux poésies clamées devant tout le monde.
Je sillonnais les rues de la capitale pour rentrer chez moi, de la zik à fond dans les oreilles, je m’arrêtais souvent pour prendre des frites dans un snack à 5dhs le cornet.
Je connaissais tous les coins par cœur, je savais qui j’allais rencontrer et quand…
C’était bien.

Amine said...

En lisant je me suis forcément posé la question: bien que les US ne soient pas une panacée (non?), pourquoi revenir au bercail par la suite pour autant?
Pas de nostalgie de cette époque de potaches, je peux aisément le comprendre vu ton récit... mais si tu rentres tu auras la nostalgie de Berkley, de John Battelle etc... et beaucoup de regrets... mais bon je me mèle sûrement de ce qui ne me regarde pas là... :-(

Najlae said...

Lady M> "j'ecrivais" des pieces,on a fait quelques folies,mais les bons souvenirs sont rares,pour etre honnete..
Amine> On ne peut pas tout avoir,j'imagine.Bien sur que Berkeley va me manquer,tu ne peux pas savoir ce que c'est ici..C'est indiscriptible. Si,finalement,je sais ce que c'est: une belle revanche :)

PS a Amine> please mele-toi.C'est un privilege accorde aux amis seulement,non?

Najlae said...

D> I miss you. My heart is bleeding but I learnt to live with that,and without other things..Ce n'est pas pour te culpabiliser,c'est pour etre franche,tu le sais bien.You made my harsh years a treat for the soul.

Anonymous said...

Pinaaaaise, c bien toi LA Najlae que je connais!! j’ai pensé au début, en tombant par hasard sur ton blog, qu’il s’agissait sans doute d’une autre Najlae (il doit y avoir des centaines de filles portant ce prénom). il a fallu que je lise cette fameuse note sur notre bon vieux pénitencier (à savoir Ibn Sina) :-p là, plus de doute, c’est bien toi !
Bon alors, d’abord, politesse oblige, je me "présente" : C mwa Meryem A. (ta camarade de classe à Ibn Sina)... et po besoin de citer mon nom de famille, y avait qu’une seule meryem ds notre classe.
J’avais perdu ta trace il y a quelque temps, et pi j’ai appris que t’étais fi’lmirikan lol
Whatever, I’m glad this blogging thing made it possible for me to come across an old friend’s little world.
As for what u said abt the unpleasant memories u have of high school, I might seem silly, but I’m rather nostalgic abt that period... okay, u’re absolutely right concernin’ mfaddal, and our confinement inside the despotic walls of that lycée, yet we gotta admit we had a lotta fun in many occasions... it’s weird, YOU should be the one who says that, knowing that I was too shy and introvert at that time to appreciate properly such delightful slices of life, whereas u were the opposite: a live wire I should say ;-) Anyway, hope you’re doing fine in your studies.
Keep in touch (je viendrais faire un tour de temps à autre sur ton chti blog que je trouve d’ailleurs très mimi.. chui surtout agréablement surprise par tes talents de narratrice et autres...)
Euh by the way, forgot to wish ya happy Ramadan (and sorry for my intrusion)
Ciao Cioa ! ;-)
Meryem