Tuesday, September 13, 2005
What's next?
Voila ce que je vais regretter à propos de cette école. Je sors d'une conférence de John Battelle, qui enseignait ici il y a encore quelque temps, avant qu'il ne commence sa trajectoire comme blogger et co-fondateur du magazine Wired. Il est venu presenter son livre: The Search, how Google and its rivals rewrote the rules of business and transformed our culture. La conférence-dialogue était simplement fascinante. J'en retiens deux ou trois choses, dont le fait que "le lecteur en sait toujours plus que nous" sur un sujet donné. Il a parlé de la manière dont il a écrit son livre, que j'ai trouvé édifiante. En effet, dès qu'il en a eu l'idée, il a écrit ce qu'il nomme une plateforme d'intentions avec ses idées, son plan, etc. Il a été assailli par ses lecteurs, dont une grande partie disait que c'était du n'importe quoi, d'autres l'encourageaient, d'autres lui inspiraient des idées, commentaient. Et c'est ainsi que son livre a, peu à peu, changé de trajectoire. Il a préféré le mode narratif au mode academique, ses chapitres ont changé. Et je me suis dit: quelle révolution ça va être si Internet va également changer la manière d'écrire un livre. Si je commence une histoire d'amour par exemple et je tiens un lectorat potentiel au courant des péripéties de mes protagonistes par exemple, mes lecteurs peuvent me proposer des manières de relier des évènements, de réécrire, de re-diriger, a l'infini. Se dirige-t-on vers un nouveau mode de faire les choses, en groupe? J'anticipe peut-être. Toujours est-il qu'en sortant de la conférence, je papote un peu avec mon magnifique doyen, Orville Schell, un véritable monument en journalisme. Schell me dit qu'il est sur le point de commencer un livre pour le compte du New-York Times et qu'il réfléchit à créer un blog en meme temps pour raconter les étapes d'écriture et avoir un input de ses lecteurs. Peut-être que, en fin de compte, je n'anticipe pas tant que ça!
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6 comments:
Najlae, je suis sûr que cela t'interessera :
Les derniers romans d'Italo Calvino comme hypertextes
Italo Calvino (1923- 1985) est un des écrivains italiens les plus originaux du XX siècle. Il est entré dans la littérature avec un roman " militaire " " Le sentier des nids d'araignées ", 1947. Déjà ce premier livre a été identifié comme non-réaliste. Encore plus étonnante sera la trilogie écrite dans les années 50 " Nos ancêtres ". Les titres parlent pour eux : " Le vicomte pourfendu ", " Le baron perché ", " Le chevalier inexistant ".
Dans les années 60 Calvino participe activement aux discussions sur les destins de la littérature, sur ses rapports avec la science et fait partie du groupe OULIPO (Ouvroir de Littérature potentielle) qui " faisait des expériences mathématico-littéraires " (XIV, 185) et s'opposait à Rolland Barthes et aux écrivains partisans de l'écriture automatique, réunis autour de la revue " Tel Quel ", où " dominait la distraction, l'acrobatie de l'esprit et de l'imagination " (ibid.).
De toute évidence ce n'est pas sans l'influence de ces discussions que Calvino écrit, dans les années 70, des romans qui ne rentrent plus dans le cadre de la littérature " normale ". A ma conviction, ses derniers romans (" Les villes imaginaires", " Le ch'teau des destins croisés " et " Si par une nuit d'hiver un voyageur ") se prêtent le mieux à une description en termes de l'hypertexte littéraire.
Lire l'article consacré à la démonstration de cette thèse.
C pas bête Najlae. C n'est pas que le lecteur en sait plus que nous, mais quand nous écrivons nous nous accaparons un cheminement, un mode de pensée qui nous est propre. En s'ouvrant aux autres, ton type a découvert qu'il pouvait enrichir son mode de pensée, son imagination par les réflexions des autres. Anyway je trouve l'idée géniale. Merci de nous la faire partager
Laseine> Merci! J'aurais jamais cru, je tombe des nues.....Mais comment es-tu tombe dessus?
Chefrouge> "je partage,donc j'existe", dixit El Mandjra, Jankari. Merci pour ton feedbak xoxo
najlae> I share, therefore I exist
but my english is so bad ... horrible
Ca m'a laissé pensif ton post...
Assez mitigé au début, puis plutôt contre à la fin.
C'est de prime abord très intéressant cette démarche de création littéraire "collective" et finalement assez "consensuelle". Mais consensuelle seulement dans la limite des participants et lecteurs des blogs-supports de l'auteur. Donc je qualifierais cela de "création littétaire communautariste", se limitant à un groupe de personnes intéressées online par un sujet.
Cela comporte toutefois des dérives, car sur un sujet géopolitique, l'auteur peut vite s'éloigner de ses idées premières, s'éloigner de l'objectivité, et se soumettre à l'orientation et à l'influence d'un groupe de lecteurs.
Un exemple trivial: prenons un journaliste du NYTimes qui souhaite écrire un pamphlet sur les relations Fance/USA concernant l'Irak. Partant d'une démarche neutre où il voudrait présenter les positions de chaque partie, les coulisses des négociations etc... les vérités et contre-vérités etc... Et puis il met en ligne l'évolution de son ouvreage sur un blog, avec des bloggeurs US (ou dans le cas inverse français) qui vont cracher sur la partie adverse. Le résultat sera forcément biaisé si tu prends en comple l'inclinaison des lecteurs.
Bref, cela donnerait lieu je pense à une forme d'aliénation de la création littéraire. L'écrivain se réduirait presque à un "nègre" (au sens francophone) d'une communauté de bloggeurs. C'est en ce sens que je suis finalement contre.
Bloguement tienne,
Amine.
Salam
Rafie S'haki de 2M a entamé une expérience de ce genre sur un blog où une histoire est écrite collectivement : http://rafie2.blogspot.com
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