Friday, October 14, 2005

Tuxedo time

J'ai enfin vu la marche des pingouins. C'est vraiment magnifique, minutieux, poétique et...triste. Enfin, moi j'étais triste. Je larmoyais pour ces douces créatures, croisement hybride entre un cygne, un panda géant et une tortue des mers.
Alors, en gros, les pingouins, leur vie, leur survie dans peut-être l'endroit le plus beau du monde et sûrement le plus cruel.
C'est surtout et d'abord une histoire de famille: des couples qui se courtisent lentement et avec douceur, les cous se rejoignant en un arc gracieux, les oeufs que l'on protège à tout prix du blizzard, quitte à rester affamé pendant des mois. La maman et le papa se relaient inlassablement, au prix de leurs vies, vont chercher de la nourriture, reviennent, repartent. Puis c'est l'histoire de la survie: on déménage à chaque saison, on marche sur ses petites pattes ou on glisse sur son buste (vive les créatures sans seins!) sur la glace; on se serre les uns contre les autres pour créer un peu de chaleur, on essaie d'éviter les crocs du morse ou les griffes du pélican.
Je me mouchais quand Morgan Freeman a dit: "for the mothers, the loss is unbearable". Comme dirait ma maman: "lhla yi7re9lina chi kebda".
C'est l'histoire de Sounnate al hayate: les vieux cèdent la place aux jeunes, des bébés ne survivent pas, les parents se donnent corps et âme, si l'on puit dire. Et puis, à la fin, lorsque les bébés peuvent se débrouiller finalement tous seuls, les parents repartent sur la banquise. Et mon interprétation personnelle évidemment, c'est le chemin blanc de la mort, appelez-ça comme vous voulez. Ils partent en silence, patte derrière patte, alors que les petits pingouins tous gris, sortes de peluches au duvet soyeux, se préparent à leur tour à...plonger dans l'eau glacée.
A Luc Jacquet, je dis chapeau.

5 comments:

GarAmud said...

"lhla yi7re9lina chi kebda"
Mais y a-t-il une place à notre bonne culture populaire sous le ciel des pingouins et autres alcidés? je veux bien y croire, ne connaissant pas leur hiérarchie des valeurs.
Si j'ai à élire la meilleure note écrite par Najlae, ce sera celle-ci! Je crois que tu as enfin trouvé ta ligne blogorale (ne dit-on pas éditoriale?) ... continues ainsi à donner dans la fission sémantique et on t'éliras grande bloggueuse marcaine devant l'Eternel :)
Bon weed end!

Najlae said...

merci Gar,t'es un zamour d'alcide :) je commencerai une serie documentaire pour tous les aficionados de l'accouplement des etoiles de mer :D xoxo

Anonymous said...

J'ai lu les deux premières lignes de ton post, et je me suis arrêtée c'est qu'on m'a proposé le même documenrtaire à voir, ça sera pour lundi soir probablement, donc je lirai ton post quand je l'aurai vu

Anonymous said...

Un film superbe, très émouvant, comme tu le décris, c'est le sens du sacrifice pour la survie des aimés... Mais une vie tellement cruelle pour ces belles créatures...
Je ne sais pas si l'on peut réellement retranscrire cela dans notre société car l'on a un peu plus de contrôle sur notre environnement, nos volontés primeront en partie sur les difficultés de la vie contrairement aux pauvres tuxies qui sont soumis aux intempéries et au climat du "paradis" dans lequel ils vivent.

Anonymous said...

Najlae, tu devrais voir ce film en français
C'est encore plus poétique..

ayoub.. pas poète