Monday, November 21, 2005

KKMG

Quelque chose, beaucoup de choses me disent qu'entre nous, ça ne pourra jamais marcher...
Tu viens encore de partir sans me dire au revoir. L'autre jour, j'ai claqué la porte de ta voiture après deux minutes de nos retrouvailles. Si proches et si étrangers...
Ca ne sert à rien de discuter au téléphone. L'un de nous finit toujours par racrocher au nez de l'autre. Comme aujourd'hui encore.
Je me dis toujours qu'il faut calmer les choses, chercher un terrain d'entente, ne pas se fâcher sur les plus stupides des thèmes, comme aujourd'hui lorsque je t'ai demandé si tu avais pris ton billet d'avion pour Arizona, tu m'as regardée avec des yeux interloqués comme si je venais de dire une insanité. "Damn, you can't even remember that I told you I was supposed to go driving". Et moi: "I am sorry, I just remembered", dis-je en fourrant des pâtes dans ma bouche.
Tu n'as même pas attendu que je termine ma courte conversation téléphonique. Tu as disparu comme un voleur. Ca ne me fait même plus mal. Je me suis habituée à laisser couler quelques jours, le temps que ça se calme. Le temps que tu puisses m'appeler encore pour me parler de ta passionnante carrière. Après 30 minutes, 52 secondes de conversation, je secouerai les miettes d'un biscuit, probablement Le Bastogne, de ma main droite. Je retournerai le téléphone, regarderai la durée de conversation sur mon écran. De temps en temps, je baillerai un "non? c'est vrai?" ou "aha" ou encore "oui, je vois. Incroyable". Je ferai pire: je poserai mon téléphone, courrai à la salle de bain, reviendrai. Tu seras encore lancé dans ton monologue super passionnant sur comment les boîtes de consulting soutirent le maximum de billets verts de leurs clients, les taxes, le profit Vs ressources humaines, la culture d'audit en europe Vs aux usa, l'attitude des partners, la concurrence entre les big four, comment le consultant va aider à réaliser le rêve du client d'arrêter de travailler en gérant mieux son argent, etc.
Je sature grave, comme à chaque fois qu'on essaie d'avoir une conversation. Aucun centre d'intérêt commun, aucune patience l'un pour l'autre. A défaut d'être enthousiaste, je suis compréhensive, à l'écoute, mais gare à moi si la définition d'une taxe échappe à mes oreilles étourdies.
Je suis lasse de ces rapports forcés, lasse de ses cadeaux, lasse de son manque de tact, de son manque de compréhension.
Pour une fois, je ne suis pas convaincue que la richesse est dans la différence. Vraiment pas. Je suis quelqu'un qu'il ne connaitra jamais car il n'a jamais cherché à me connaitre, ou bien il croit me connaitre alors que je vomis l'image qu'il a de moi. Et je sais que si je ne veux pas me souvenir d'une tranche de ma vie, c'est pour ne pas évoquer mes souvenirs d'enfance avec lui, avec eux.

13 comments:

GarAmud said...

Curieuse solitude ...
offres-toi un petit félin, c'est plus accommodant et guère contrariant. Dieu, vous dira ma vieille voisine, n'a pas crée les chats pour des nèfles...

Najlae said...

Gar>
Sbah el khir
Tu dis curieuse solitude pour l'arbre ou pour le poste?
Je n'aime pas les felins.
La solitude n'est jamais curieuse. Elle est incontournable.

Loula la nomade said...

Superbe mise en page! Dure dure journée, faut que je me réveille.
Excellent début de semaine,

GarAmud said...

j'ai mis "curieuse solitude" parce que je suis entrain de lire le tout premier roman d'un certain PH. sollers qui porte le même roman: une Curieuse Solitude. ce n'est pas l'arbre qui me donne à penser cela , mais ton post

pour la "police" dont tu parlais sur la note dernière, elle s'appelle Andalus

GarAmud said...

Loula,
Mais je ne comprends plus rien au fuseau horaire !!!

Loula la nomade said...

GarAmud,

Il était 8.40 am chez moi lorsque j'ai écrit mon commentaire (-4gmt) donc midi 40 chez vous au pays des ancêtres et +4hres par rapport à l'heure du pacifique.
Me suis endormie en lisant un livre, Lady Cartier,non sans avoir vu une superbe fresque Un long dimanche de fianciailles. Bref, moins de quatre heures de sommeil.
Ciel brumeux à Khmiss Batata.

Vagabondeuse said...

You need a break my dear!

Anonymous said...

Ah !!! Je sais ce que c'est ces mecs qui parlent, parlent ... ces flots de paroles qui ne convergent jamais, ou bien brièvement, trop brievement.
Même avec "the one" ca arrivera encore, parce que vous êtes deux.

Najlae said...

Gar,
andalus, une police presque premonitoire pour la mauresque que je suis. ma grand mere est originaire de toledo :))

laseine said...

J'ai trouvé quelque chose à dire : aime pas BHL.

Najlae said...

laseine> je comprends,je comprends. et je te rejoins la-dessus mais il m'etait essentiel de comprendre le role francais (inexistant d'ailleurs) dans la guerre en ex-Yougoslavie....Rassure-toi,les lectures du moment ne sont qu'ephemeres :D

Najlae said...

lady M> helas,ce n'est meme pas un mec potentiel. c'est plus dur et plus grave que ca

Sunshine> i do,like all of us i guess..toi la premiere

Flying_Monkeys said...

Ai que j'aimais ce post!LOL! Depuis si je comprends bien g travaille a KKMG et je connais l'attitude.
Lorsque je voulais commencer ma carriere de consultant, mon directeur academique m'a annonce le suivant: est ce que tu sais que le taux de divorces dans le consulting est de l'ordre de 60% ?
Puis, Najlae, je ne te connais pas assez et desole si je m'imisse la. La communication est plus que primordiale dans n'importe quelle relation. Certains sont d'excelletn orateurs au boulot et sont des croque morts a la maison! je te jure je sais de quoi tu parles. J'ai vecu la meme chose (a l'inverse).
Conclusion: Comme l'a dit Garamud: trouves toi un petit Felin (j'en ai deux moi meme), puis saches que celui qui te respecteras et qui te connaitra en fond saura que les discussions ne sont pas des monologues, qu'il est inconcevable de raccrocher au nez de l'autre, qu'il y abcp de concessions a faire, etc...
Wallah! rien ne fonctionnera sans le minimum requis de toute relation humaine.
Bon vent! Je continuerai a lire ce magnifique blog.