Wednesday, November 16, 2005

Suite

Sur le quai de la gare. Eternels adieux. Eternels commencements et éternelles fins.
"Elle est revenue mais elle repart".
Je pleure. A l'intérieur et à l'extérieur. J'ai la nariz roja (JJ) et le corazon bleeding.
Le sablier s'est retourné. Déjà. Le bonheur, par définition, ça passe très -trop- vite.
Laissez-moi rester, en SDF de cette ville que je n'arrive plus à quitter. J'errerai dans les rues, dormirai dans les églises, observerai les enfants jouant dans les cours des écoles. Je me balancerai pendant des heures sur les balançoires des parcs. Mais j'ai déjà où aller. Je ne suis pas folle, juste déchirée.
Retour à la gare. J'ai tout ce qu'il me faut. Récapitulons: l'eau, les pommes,le chocolat blanc, le chocolat au lait, le sandwich et...plein de nouveaux souvenirs.
Ma mémoire a travaillé pendant tout le weekend à enregistrer les odeurs, les bruits, les silences, les sensations, comme si c'était la première fois. La mémoire, c'est de la manipulation masochiste. Ta mémoire, c'est ta meilleure ennemie.
Je n'aime pas les trains qui me conduisent malgré moi. Tout est triste, surtout les toits du Luxembourg et ces jeunes sortis directement d'O.C. qui gloussent sans cesse dans le compartiment. Je déteste les trains et les voyageurs inter-rail. Le chocolat est amer.
Je re-traverse le couloir du parlement européen. Abdel n'est pas de garde. Je re-traverse le parc, maudis le destin, mon destin. Je traîne ma valise sur les pavés mouillés. Je me traîne.

1 comment:

Anonymous said...

"Très joli...

Le train est sujet d'actualité ces derniers jours...
La mémoire est notre ennemie, les souvenirs qui y sont enfouis sont parfois si doux mais aussi parfois si amer... Que faire? s'en défaire? Ils sont pourtant notre raison de vivre, ils nous donnent l'envie d'en avoir d'autre encore plus plaisant que le reste...
Déchirée entre rester et partir... On l'est tous quand on doit quitter quelqu'un ou quelque chose qui nous ai chère..."

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Bsima :)